mercredi 30 novembre 2016

ENTRÉE CCLV (255) - TROIS MOTS

ENTRÉE CCLV
30-11-2016
TROIS MOTS

  • Intriguant ton titre ...
Aujourd'hui je suis allé voir un film dans lequel une phrase (vraiment une seule) m'a particulièrement interpellé. Je paraphrase un peu: " Ce qui unit les êtres humains c'est l'amour, le temps et la mort. Tout le monde veut aimer et être aimé, tout le monde veut plus de temps et tout le monde a peur de la mort."  
  •  Amour, temps et mort, oui en effet c'est universel. Qu'est-ce qui t'a frappé la dedans ?
Tout le monde veut plus de temps. Je sais que  j'en ai souvent parlé, mais cette phrase m'a rejoint droit au coeur. Moi aussi je veux plus de temps. L'amour je l'ai, la mort est inévitable, mais le temps est variable non? Un peu plus, un peu moins de quoi cela dépend-il vraiment ? Qui est maître du temps? Comment en avoir plus ? Puis en avoir plus, pour vivre quoi ?
  • Oh la la, ça roule vitesse grand V dans cette tête là !
Bien ça m'a frappé, que veux tu tout ce qui touche au temps me laisse  un peu pensif, parfois perplexe. Ça me relance continuellement dans l'échéancier. C'est bien malgré moi.  Aujourd'hui, quand j'ai entendu cette phrase cela m'a questionné. Est-ce vrai que tout le monde veut plus de temps ? Qui pense au temps ? Outre les personnes qui connaissent leur potentiel échéancier, je ne crois pas vraiment que les gens pensent autant au temps. On vit notre vie comme si le temps est en quantité illimité non ? En tout cas, moi je vivais comme cela. Même si je travaillais avec les patients aux soins palliatifs, que je côtoyais la mort au quotidien, je me situais vraiment dans la VIE et je ne pensais pas à la finalité du temps.
  • C'est vrai ça, tu ne pensais pas au temps qui court ?
En fait, ce n'est pas tout à fait vrai. Depuis mon soixantième anniversaire, en effet, j'y pensais un peu plus. Je me disais qu'il m'en restait moins en avant qu'en arrière. Mais cela ne me causait pas de stress. Évidemment, depuis l'arrivée d'ARNOLD la question du temps me hante de plus en plus (je me répète). J'ai beau vouloir rester dans le moment présent et je réussi parfois, mais cette question du temps a une poigne sur moi qui est menaçante, dérangeante et franchement frustrante.
  • Que voudrais-tu ?
J'aimerais maîtriser le temps, mais ce n'est pas possible. Ce que j'aimerais ? J'aimerais être moins anxieux sur la question du temps. J'aimerais attendre que je sois vraiment en danger de mort avant de m'en faire, je trouve cela une perte de temps et d'énergie. Aussi ça contamine mon présent. Il y a une perte de jouissance.
  • Mais encore, je sens que c'est plus que cela, je me trompe ?
Je ne sais pas.... à la réflexion je pense que c'est lié au fait que je veux en arriver à prendre une décision à savoir si je reprends mes traitements ou pas. La façon que je vis ma pause de chimio me signifie que de ne pas reprendre mes traitements va me causer beaucoup d'angoisse.  En reprenant mes traitements je vais vivre les effets secondaires que je connais que trop bien. Je me sens comme une souris prise dans la souricière. Mes choix sont limités. Je veux faire un choix qui sera VIVIFIANT pour moi. 
  • Est-ce vraiment possible ?
C'est la bonne question. Je commence à penser que je ne peux échapper l'angoisse de la finalité. Je ne peux que tenter de gérer ce qui monte quand ça monte et accepter de vivre avec. ACCEPTER de vivre avec... cesser de vouloir l'annihiler, ce n'est pas possible.  Voilà ce avec quoi la psychologue pourra m'aider. Je suis chanceux d'avoir accès à cette ressource.

MERCI LA VIE !

Aucun commentaire:

Publier un commentaire