mardi 15 novembre 2016

ENTRÉE CCXLIV(244) - JOURNÉE DE MARDE 1

ENTRÉE CCXLIV
14-11-2016
JOURNÉE DE MARDE !

  • Franchement tout un titre !
Désolé mais c'est un fidèle reflet de ce que ma journée a été. D'abord une nuit un peu perturbé. Je me sentais très mal le matin tôt... fatigué et faible. Après le départ de Nycole j'ai dormi jusqu'à midi... Ensuite malgré que je ne me sentais pas très fort je suis aller à la douche parce que fallait changer tout mon appareillage pour CACAHUÈTE.
  • C"était vraiment nécessaire ?
Mais oui j'étais déjà en retard d'une journée. C'est le dimanche la journée où je m'occupe de changer cela. Sept jours est vraiment une durée limite pour éviter de développer des plaies. Alors oui je devais le faire aujourd'hui. Malheureusement, en sortant de ma douche j'ai subi un choc vagal et failli perdre conscience. Je ne me rappelle pas récemment m'être senti aussi mal. Tout mon corps est devenu engourdi et la tête me tournait. En panique, j'ai appelé Nycole pour qu'elle arrive plus vite que prévu. Une fois calmé après vérification de ma glycémie et ma pression, j'ai mangé un peu de potage et dormi jusqu'à 17:30. J'ai réussi à souper un peu et je me sens ce soir dans la brume.
  • Au delà des détails, comment as-tu vécu cela ? Tu as parlé de panique ?
Si on se réfère à mon entrée d'hier dans ce blog où j'ai parlé de la PEUR. Beboy j'ai fait face à la peur aujourd'hui de façon dramatique. Quand le choc vagal est arrivé j'ai absolument paniqué. Je me regardais dans le miroir je me trouvais vert (en fait j'ai pensé le visage de la mort - ridicule hein ?), aussi j'avais peine à rester debout alors en panique j'ai appelé Nycole et de façon incohérente ai demandé à ce qu'elle arrive rapidement. J'avais vraiment peur.
  • Peur de quoi? Peur de mourir ?
Non je ne pense pas. Quoi que la peur de mourir fait surface à chaque symptôme de la maladie, à chaque nouveau malaise. Mais non, j'avais d'abord peur de perdre conscience et me blesser. J'avais peur de rester sur le plancher, peur de devoir être hospitalisé, peur que l'on me retrouve tout nu sur le plancher de la salle de bain hahaha. Toutes sortes de peur. Mais surtout et toujours la peur de ne pas être à la hauteur de ce combat.
  • À la hauteur ?
 Oui c'est à dire d'être capable d'endurer les traitements le plus longtemps possible. Évidement il y a une logique existentielle là dedans. Le plus longtemps j'endure les traitements le plus longtemps je reste en vie. Mais la question fondamentale qui me revient ces jours-ci c'est rester en vie pour quoi ?
  • Ah là on est ailleurs il me semble ?
Oui probablement, ou plutôt en effet on est ailleurs. Le médecin me dit que sans chimio je vivrai  9 à 12 mois approximativement. Avec la chimio deux ans et peut être plus. Alors la question que je me pose ces jours-ci, qui par ailleurs me semblait très clair avant, est-ce mieux de vivre 9 à 12 mois debout profitant de la vie au quotidien OU vivre plus longtemps, mais dans un état qui souvent m'empêche de VIVRE le quotidien agréablement.
  • Ce sont de grosses questions qu'il vaut mieux ne pas répondre ou même trop ressasser quand on ne file pas, non ?
Tu as sûrement raison, mais  dans ma discussion avec mon frère dimanche matin sur mon désir de quitter l'hiver pendant trois mois et l'opinion de l'oncologue que ce ne serait pas recommandable de cesser la chimio pendant trois mois, mon frère m'a dit VAS Y QUITTE ! FAIS CE QUE TU VEUX ! Au moment où il me l'a dit ça sonnait bon en dedans. Je me disais OUAIS PRENDRE CHARGE ET FAIRE CE QUE JE VEUX.... PAS CE QU'ARNOLD VEUX.... au diable les conséquences. À mon retour il sera bien assez temps d'évaluer les conséquences et de voir comment les choses auront évolués ou se seront dégradés serait plus juste je pense.
  • Et si ça raccourcissait ta vie ?
Ben justement ! C'est là que ça bloque. Si ça raccourcissait ma vie! J'ai dit depuis le début que je me battrais tant et aussi longtemps que je puisse profiter de la vie, mais c'est quoi PROFITER DE LA VIE ! Allez dans le sud pour l'hiver ? Dimanche j'ai eu la visite de ma petite ALYCIA. Ensemble on a chanté des chansons de Noël. Je n'étais pas très bien, je me réveillais d'un après midi de sommeil et de douleurs, mais je n'échangerais ce moment de pur bonheur contre rien d'autre. Alors c'est quoi PROFITER DE LA VIE ?
  • C'est une question que chaque personne doit répondre pour soi même ?
Je me souviens quand j'étais en thérapie, ma psychologue me disait de prendre soin de moins et je lui répondais: " Je ne sais pas ce que cela veut dire." ......
  • Et alors ?
 Il est mieux que je m'arrête ici.... il et 5h30 je vais tenter de me recoucher un peu. 

MERCI LA VIE !






2 commentaires:

  1. Je me permet un commentaire existentiel, tu dis c'est quoi profiter de la vie et moi je pense que la question la plus légitime est c'est quoi profiter de MA VIE ?, c'est différent mais semblable à la fois, on apprend depuis notre tendre enfance que l'on doit s'occuper des autres et oui il le faut, par contre si on ne s'occupe pas de nous mêmes comment pouvons nous s'occuper des autres ? si je ne m'aime pas comment puis-je donner de l'amour aux autres ? ça commence par soi, ça l'air égoïste mais à la fois c'est la logique même, rien n'empêche d'avoir de beaux moments les deux peuvent se concilier. C'est facile pour moi d'envoyer des paroles libertines je ne suis pas dans tes bottines et comprend moi bien je n'essai en aucune façon de te dire quoi faire, j'ai moi même une condition cardiaque depuis 1987 et je ne me suis jamais empêché de faire quoi que ce soit à cause de cette maladie, si j'avais écouté les médecins et même des proches je serais probablement mort à l'heure actuel, je me suis dis tant qu'à mourir je vais faire en sorte de faire ce que je désire avant et ça continue advienne que pourra, souffrir n'est pas une option plausible pour moi, je sais que je n'ai pas le contrôle total sur ma destinée, par contre j'essais le plus possible de m'occuper de moi pour moi car personne ne le fera à ma place, je crois que c'est ça de l'amour.....

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    1. Merci Michel pour ta réflexion avec laquelle je suis généralement en accord. Mn dilemme à moi c'est que ma décision va avoir un impact sur ceux et celles qui m'aiment. Ayant la nature que j'ai, je ne sais pas si la culpabilité de générer peine et tristesse aux miens viendra pas assombrir le plaisir que je me donnerais en faisant le choix pour moi. Je ne suis pas égocentrique de nature , même si certains contrediraient cette affirmation.hahaha La réflexion se poursuit.

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