ENTRÉE CCLIV
29-11-2016
ME SURVIVRE ?
- Et puis ta journée d'aujourd'hui meilleure qu'hier ?
Disons que je n'ai pas passé la journée couché aujourd'hui comme hier. Ce fut une meilleure journée en effet. Un peu de misère à me mobiliser le matin, mais bon je me suis lancé un défi de reprendre l'écriture de mon livre. Alors après la douche je me suis mis à l'écriture pour presque deux heures. Cela m'a beaucoup fatigué. J'allais dîner avec mon chum Siméon et en l'attendant je m'endormais. Je réalise que l'écriture m'a demandé plus d'efforts que j'aurais pensé.
- L'écriture de ce livre est important pour toi ?
J'ai passé près de 20 ans de ma vie à accompagner les personnes en phase terminale aux soins palliatifs de mon centre hospitalier, en tant qu'intervenant en soins spirituels.. J'y ai vécu des moments extraordinaires de VIE. J'ai rencontré des gens et des situations qui m'ont appris beaucoup sur la VIE. Je trouverais cela dommage que ça meurt avec moi. Alors je tiens à laisser une trace de certaines des histoires sacrées que j'ai eu le privilège d'accompagner. Mon vécu aux soins palliatifs est tellement riche de découverte, d'émotions, d'apprentissages, de moments inusités que je ne peux pas en toute transparence garder cela pour moi.
- Pourquoi ?
Parce que chacune de ces histoires sont des histoires sacrées. Elles méritent de survivre aux personnes.
- Je répète pourquoi ?
Ok peut être que c'est égoïste. Peut-être que je voudrais que mon histoire me survive. Il y a quelque chose d'un peu égocentrique je pense dans cette démarche d'écriture. En faisant vivre les histoires sacrées de mes patients, mon histoire aussi survie. Serait-ce ma réelle motivation ? Je n'avais jamais pensé à cela avant. Remarque je ne suis pas rebuté par cette découverte. Je crois normal de vouloir que quelque chose nous survive. Moi j'ai passé une bonne partie de ma vie à tenter de transformer un tant soit peu notre société. J'aime pensé que je laisse derrière moi un certain héritage humanitaire. Faut dire que je suis un ministre ordonné de l'Église catholique, un diacre, en tant que tel j'ai une mission à accomplir au nom de ma foi. Mais c'est aussi vrai pour tout baptisé. Et donc je crois que d'oeuvrer dans la société pour tenter de changer les choses fait partie de ma nature. Donc laisser des écrits qui parlent de ma vie me semble important. Prétentieux ? vaniteux ? peut être.
- Et si tu ne le finis pas ce sera un échec pour toi ?
Non je ne pense pas que je vivrais cela comme un échec. Je serais déçu mais sans plus je ne crois pas. Je ne suis pas un écrivain ou un auteur et donc il est possible que même si je le fini, il ne soit jamais publié. Pour le moment je vise le finir d'ici quelques mois et on verra la suite. Je ne me fais pas d'illusion et je ne me mets pas trop de pression. Je n'ai pas eu de misère à écrire les récits de chaque patient. Faut croire que je suis un meilleur conteur que discoureur.
- Tu voudrais laisser le livre comme héritage aux tiens ?
Non ils auront mon blog en héritage. Mes proches auront aussi toutes nos rencontres, nos échanges, nos moments de fête et de tristesse pour se remémorer le vieux. Le blog sera un rappel de mon quotidien avec ARNOLD, mais je ne vois pas le livre comme un héritage pour eux. Quoi que c'est agréable de penser qu'ils pourront lire sur mon travail. Mais ce n'est pas ma motivation. C'est vraiment de laisser une trace de certaines de mes rencontres avec mes patients tenant compte que cela me survie aussi.
- Content de ta journée d'aujourd'hui en terminant ?
MERCI LA VIE !
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