ENTRÉE CCVIII
10-09-2016
DÉPART !
Ce matin, il fait plus froid au
lac malgré un soleil radieux, le fond de l’air est frisquet. C’est probablement
la dernière fois que je vous parle de mon lac car nous quittons demain
dimanche. Ce fut un mois merveilleux, magnifique comme dirait Éloize. Un mois
de découvertes sur la nature et la faune autour de notre lac. Nous avons côtoyé
grenouilles, menés, libellules monstres, pic bois, héron, huard, castor, suisses
et une bête qui nous visita une nuit et laissa des empreintes dignes d’un
éléphant. Autres amis ailées nous ont aussi enchanté en particulier l’oiseau
mouche mieux connu sous le nom de colibri, qui venait souvent nous visiter tout
près de nos chaises. La patience du héron avant qu’il n’attrape sa proie,
m‘émerveille et m’interpelle. Pourrai-je développer une telle patience qui
enchanterait mon entourage ? NON ! La
patience et moi ne sommes pas compatibles semble-t-il.
C’est ironique, car depuis
l’arrivée d’ARNOLD j’ai besoin d’un
char de patience, d’un train de patience ! Le nombre d’heures passées à
attendre pour un traitement, attendre pendant le traitement, attendre pour voir
le médecin, attendre pour ton scan, ta radiographie ou ton test sanguin. Le pire c’est attendre pour un résultat de
test. Surtout quand tu sais que ce test déterminera peut-être ton avenir. Cette année d’attente devrait avoir développé
ma patience non ? Hé ben NON! Je demeure l’être le plus impatient au monde.
D’ailleurs une des infirmières en oncologie, lorsqu’elle m’a sous sa charge
pour mon traitement, est presque terrorisée de devoir me faire attendre plus
tard que l’heure prévue. Hihihi.
Assez sur la patience, j’en ai
parlé amplement dans une entrée précédente. Revenons au départ (drôle de
formulation). Oui nous quittons après presqu'un mois de vie ici, avec seulement
trois interruptions, deux pour mes traitements de chimio et un pour le
spectacle des Morrissettes. L’endroit est bucolique même si le chalet lui-même,
quoi que beau et presque confortable, a grand besoin de réparations. Mais suite
aux supplications de Patricia, j’ai lâché prise sur tous ses défauts et profité
de la belle nature. Je dois dire, en parlant des interruptions pour mon
traitement et quoique l’on dise du système de santé, que les services des CLSC de Chertsey et
Saint-Jean-de-Matha ont été à la hauteur de mes attentes.
Vais-je trouver difficile ce
départ et ce retour à la vie « ordinaire »? Bonne question Marc ! Le
départ du lac m’attriste parce qu’il me semble que, depuis que je suis ici, je me
sens beaucoup mieux. Comme si la nature, le lac aux multiples visages, la
brume et ses danses lascives, le plaisir d’être ensemble, le hamac sous le pin,
le cri langoureux du huard tout cela détournait mon attention ou m’énergisait
(c’est selon vos croyances) et faisait que je me sentais beaucoup mieux. Il est
vrai que j’ai eu des nausées suffisamment pour prendre de la médication, oui
j’ai eu des douleurs mais si peu il me semble comparé à la maison. Alors oui le
départ m’attriste car je vais manquer mes sessions de ressourcement, assis au lever
du soleil, sur le bord de MON lac. Mais je vais aussi peut-être manquer ce bien
être !
Cependant, je ne trouverai pas
difficile le retour à la maison. J’aime être chez moi, je m’y sens bien et
confortable. Aussi je dormirai mieux je crois dans mon fauteuil. Je sais que
j’avais parlé de réintégrer le lit conjugal, mais non je crois que mon fauteuil
sera mon lit la majorité du temps, pour des raisons que je tais pour protéger
les personnes concernées. Hahaha!
Alors demain sera journée de
départ et la fin de ce périple. Mais en fait, il n’y jamais de fin réellement n'est-ce pas ?
Les souvenirs que nous avons créés ici resteront pour toujours gravé dans notre
mémoire. Un des moments marquants pour moi fut la TABLÉE avec toute ma tribu.
Ce n’est pas la première TABLÉE évidement, mais celle-ci m’a particulièrement
touché. Donc oui, il y a départ, mais jamais fin!
Merci la VIE !
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