samedi 23 décembre 2017

ENTRÉE CCCV(350) - GARDER ESPOIR !

ENTRÉE CCCL
23-12-2017
GARDER ESPOIR !

  • Il y a perte d'espoir ?
Disons que le temps est à la tristesse dans la maison aujourd'hui. 
Ma douce est triste ces jours-ci. Pourtant Noël c'est sa fête préférée de l'année. Mais pas cette année. Son homme ne se sent pas bien: plus de douleurs, plus d'inconfort, la morphne un peu plus présente, les traitements arrivent à leur fin. Et qui sait après ? Il est facile de laisser le moment présent pour se projeter dans un avenir qu'on craint n'être pas suffisamment lointain. Il n'en faut pas plus pour perdre espoir et pour craindre le pire.
  • C'est un peu normal non ?
C'est surtout souffrant. Oui évidemment non seulement c'est normal mais c'est inévitable. Cependant comme on me l'a dit et redit si souvent depuis que je suis dans le milieu de la fin de vie, il faut profiter à plein du temps présent. Rien ne sert de projeter le pire. Le pire arrivera toujours trop vite de toute façon.  
  • Pas très aidant comme commentaire il me semble si c'est normal de s'en faire ?
Au contraire c'est très aidant, ce qui est difficile c'est de la faire. C'est aidant de rester dans le moment présent et ne pas projeter car ainsi on demeure bien ancré dans sa réalité, sa vérité et non dans ses craintes, ses appréhensions. 
  • Mais si ton moment présent est tristesse ?
Qu'est ce qui cause ta tristesse ? Si tu y penses un peu il y aura peut-être de la projection, mais si c'est ton moment présent il faut l'accueillir comme tel et choisir que faire avec. C'est un défi. Je trouve difficile de voir ma douce souffrir. Je lui ai dit que j'étais désolé de lui causer autant de peine. '" Comme si c'était de ta faute." me répond-elle. Eh bien comme je l'ai déjà mentionné dans ce blog la culpabilité de faire souffrir les miens demeure présente. Mais là aussi c'est peu efficace de rester la-dedans. Il n'est pas facile de faire fi de ses craintes et appréhensions. Je crois qu'il ne faut pas leur donner libre cours. C'est comme tellement avoir peur de la pluie pendant tes vacances qu'on ne planifie aucune sortie  et manquons l'occasion de profiter du beau soleil. J'en suis autant coupable qu'un autre. Le défi demeure entier pour nous tous je pense, surtout en cette veille de Noël.
  • Comment y arriver ?
Ben une façon que Nycole et moi nous sommes donné hier ça été de se tourner vers notre PROJET PARTAGE pour Noël et préparer les vêtements que nos enfants et petits enfants rendronts disponibles demain aux personnes dans le besoin.  Nous avons étiqueté des vêtements chauds d'hiver pour identifier le sexe et la grandeur et cela nous a exigé notre attention pour l'après midi. En se centrant sur les besoins des autres, quoi que ce ne soit pas la meilleure des solutions, cela aide à oublier un peu sa tristesse. 
  • Et maintenant ?
Dans quelques heures nous fêteront la belle fête de Noël, je choisis donc de me centrer sur l'ESPÉRANCE de la nouvelle VIE qui nous est donné par AMOUR de la part de Dieu. Un AMOUR qui donne VIE. Je choisis cela dans l'ESPÉRANCE que cet AMOUR nourisse ma détermination de rester debout et fort pour les miens. Et sur ce, JOYEUX ET SAINT NOËL À TOUTES ET À TOUS!

Merci la vie ...

mercredi 20 décembre 2017

ENTRÉE CCCXLIX(349) - LE DERNIER NOEL

ENTRÉE CCCXLIX
19-12-2017
LE DERNIER NOËL - un conte pour la VIE !


  • Il était une fois une dame, Estelle qu'elle s'appelait, âgée de 88 ans, qui attendait son arrière petite fille Lili Rose pour faire un brin de magasinage pour Noël. En ouvrant la porte la voix chantonnante de Lili Rose qu'Estelle aime tellement se fait entendre: " Bonjour mamie, es-tu prête pour magasiner." Lili Rose ADORE magasiner. C'est presque une science pour elle. Mais Estelle avait une autre idée en tête. Avec détermination elle lui dit: "Je suis surtout prête pour passer du temps avec toi ma chérie." Lili Rose rougit un peu: "C'est gentil mamie, merci de me dire cela. Moi aussi je suis contente de passer du temps avec toi ma belle mamie." " C'est vrai ? " relance Estelle. "Oui c'est certain mamie." de répondre rapidement Lili Rose qui cherche des yeux le manteau d'Estelle. Mais Estelle, un regard espiègle dans les yeux, lui prend la main et lui dit en la tirant vers le salon l'invitant à s'asseoir au divan.: "Alors Lili Rose j'ai quelque chose à te proposer."  lui dit-elle.
 Peu habitué à ce genre de démonstration de son arrière grand mère Lili Rose s'inquiète un peu. "Mamie que se passe-t-il? Tu as un drôle d'air." Bien tu vois ma chérie j'ai une question que j'aimerais te poser. Je sais que toi tu aimerais magasiner, mais c'est important pour moi que nous discutions de ce sujet. Estelle a les yeux brillants, mais une lueur de tristesse s'y profile. " Voyons mamie tu m'inquiètes que se passe-t-il? De quoi veux tu que nous discutions?" Avant d'aborder son sujet Estelle désire valider que Lili Rose accepte de laisser de côté la magasinage tant prisé par elle. " Nous n'aurons pas le temps de magasiner tu sais." Lili Rose reconnait le dilemme: " Mais tu sais mamie Noël approche rapidement. Tu ne seras pas prête." Estelle éclate de rire: " Bien c'est justement pour être prête que je veux te parler." Lili Rose flairant une discussion sur les cadeaux à acheter lui fait signe de poursuivre.

"Et si ce Noël était le dernier Noël de l'histoire Lili. Si Noël disparaissait pour ne plus jamais être fêté. Comment voudrais-tu qu'il soit fêté  ton dernier Noël? " " Mais tu parles d'une drôle de question " répliques Lili Rose. Noël sera toujours fêté voyons mamie!" Estelle lui prend la main et lui dit doucement: " Fais moi plaisir fais comme si c'était possible que ce Noël soit le dernier. Prends le temps d'y penser un peu Lili." "Mais mamie je ne sais pas quoi te dire. Noël c"est important   pour moi, tu sais je ne peux pas imaginer ma vie sans Noël!" Estelle voyant une opportunité lui dit: "Bien commençons là! Pourquoi c'est si important pour toi Noël?"

 Lili Rose garde un long silence et explique finalement: " Bien tu sais mamie, moi je ne suis pas très croyante, ni très pratiquante, mais la fête de Noël me touche profondément. C'est une célébration de la VIE ! On fête la naissance d'un enfant . Y a pas plus vivant qu'un petit enfant qui vient au monde. On fête toute l'espérance en la VIE pour ce petit être qui vient de nous arriver. Oui je pense que c'est cela c'es la fête de la VIE! " Finalement stimulée par sa propre réflexion Lili Rose affirme avec convicton: "Oui oui c'est pour cela que Noël est important car elle fête la VIE, l'amour de la VIE."

Estelle les yeux mouillés de larmes retenues lui dit alors doucement: " Et donc pour toi c'est la VIE qui donne sens à cette fête, c'est cela ? " Lili Rose répond sans attendre. " Oui oui mamie c'est la VIE ! Noël c'est la fête de la VIE, de l'AMOUR, de l'AMOUR de la VIE ! " finit-elle toute excitée.

" C'est bien mon enfant. Je comprends ce que pour toi signifie Noël. Et si c'était ton dernier Noël ? Si la société t'annonçait qu'il n'y a plus de Noël, on ne célèbre plus cette fête ? Qu'est-ce que cela changerait dans ta vie ?" Les yeux assombris de tristesse Lili Rose, du haut de ses 19 ans, lui répond: " Mais mamie c'est impossible. Il y aura toujours l'AMOUR et la VIE à fêter non ?"

Estelle envahie d'émotions lui fait un large sourire: " Tu as bien raison ma belle Lili Rose, il y aura toujours l'AMOUR à fêter! La VIE elle sera toujours là, n'est-ce pas ? 

Il y avait quelque chose de différent dans le regard de sa mamie. Lili Rose n'arrivait pas à l'identifier mais tout de même elle sentait en effet sa mamie plus vieille, plus fragile. "Ça va mamie, tu te sens mal ?" Estelle répond rapidement : " Mal ? mal ? non pas du tou ! Mais en effet je me sens vieille, fatiguée. Mais je suis tellement heureuse que nous ayons pris ce temps pour jaser de Noël qui ne meurt jamais, par ce qu'il y a toujours de la VIE ! Cela me réconforte de savoir que tu pourras toujours célébrer cette belle fête de la VIE ! " Estelle se redresse dans son fauteuil et lui partage presque en murmure, sur un ton de confidence, comme si elle lui livrait un grand secret. "Tu sais Lili Rose, je crois moi aussi que Noël c'est la fête de la VIE et de l'AMOUR. Je crois profondément que l'AMOUR ne peut jamais mourir, jamais, jamais..." dit elle, les mots se perdant dans ses souvenirs. Elle garda le silence un bon moment. Lili Rose comprend instinctivement de ne pas briser ce moment de nostalgie. Estelle poursuit: Ma mère, ton arrière arrière grand mère, adorait la fête de Noël. Pour elle la venue du "petit Jésus" , comme elle disait, signifiait tout l'amour que Dieu a pour nous. Elle chantonnait sans arrêt: Il est né le divin enfant ! " À ce souvenir Estelle se mit à rire. " Mon dieu qu'elle chantait mal, mais rien ne l'arrêtait de chanter l'AMOUR. Comme toi, ma mère pensait que l'AMOUR et la VIE ne s'arrêtent jamais. "On est toujours vivant dans le coeur de quelqu'un Estelle " me disait-elle de sa voix d'enseignante. On a beau être pauvre mais le plus beau et le seul cadeau de Noël qui compte c'est d'aimer et d'être aimé ! Et elle reprenait de sa voix de crapaude, Il est né le divin enfant. Hahaha qu'elle était drôle. Ses paroles m'ont nourries toute ma vie: le seul cadeau de Noël qui compte c'est d'aimer et d'être aimé." 

Voyant quelques larmes coulées sur les joues de sa mamie, Lili Rose s'inquiète: " Tu es triste mamie ?" " Non non ma belle Lili, je ne suis pas triste. Ce sont des larmes de joie, parce que grâce à ma mère Noël a toujours été une belle fête pour nous. Nous n'avons jamais manqué d'amour. La maison était toujours pleine de Vie à Noël. Même les années où aucun cadeau n'était possible. Ma mère trouvait le moyen de remplir la maison d'amour ! Non non je ne suis pas triste, je suis reconnaissante pour les leçons de ma vieille enseignante de mère." 

"Donc Noël ne peut s'éteindre." murmure-t-elle lentement prenant sa doudou crocheté pour la mettre sur ses genoux. Cet échange entre la vielle Estelle et la jeune Lili Rose avait duré quand même près de deux heures.

"Tu as froid mamie ?" s"enquérit Lili Rose. Oui je suis un peu fatiguée tu vois ma belle Lili. Je sais que tu aimes magasiner et que tu as encore des achats à faire. Je pense que je vais te laisser aller seule au Carrefour , je suis désolé mais le temps des courses folles dans les magasins à Noël est un peu révolu pour la petite vielle que je suis." Surprise d'entendre sa mamie parler ainsi Lili Rose rétorque "Toi vieille mamie, JAMAIS ! " Et les deux éclatent de rire. 

"Bon bon, allez, va magasiner ma belle Lili !" ordonna Estelle. Amuse toi bien ! Moi je vais rester ici tranquille et me reposer un peu. N'oublie jamais cette conversation ma belle Lili." Lili Rose aimait quand sa mamie l'appelait "ma belle Lili." Elle le fait depuis sa tendre enfance et cela lui réchauffe le coeur à chaque fois. Cette fois-ci, cependant, il y a un trémolo dans la voix d'Estelle que Lili Rose n'avait jamais remarqué avant. 

Elle embrasse tendrement sa mamie et quitte la maison en lui faisant une belle accolade en lui disant: "on se voit à Noël mamie. " " J'y serai ma belle Lili, j'y serai ! " Cette accolade sera la dernière que Lili Rose fera et recevra de sa mamie. Elle apprendra le lendemain midi la mort de sa mamie chérie. 

Les parents de Lili Rose, lui annonce la nouvelle à la fin du repas du midi. " Tu sais Lili, mamie est décédée cette nuit. Elle nous a pris par surprise. " Lili Rose retenant ses larmes répond seulement: "Non pas vraiment," Devant le regard de surprise de ses parents elle ajoute: " Je viens de comprendre pourquoi mamie tenait tant à me faire parler de Noël hier. Elle me préparait à son départ et je ne m'en suis pas rendu compte." Les larmes coulent librement sur ses joues et son père la prend dans ses bras pour la consoler. " Ta mamie t'aimais beaucoup tu sais. " D'un mouvement de recul elle dit d'un ton assumé: "Elle m'aime beaucoup. Tu sais papa elle ne mourra jamais mamie. Elle sera toujours vivante dans mon coeur. On est toujours vivant dans le coeur de quelqu'un." 

Lili Rose et ses parents pleurent tranquillement le départ de cette belle et grande Estelle qui leur a laissé le plus beau des cadeaux: l'AMOUR de la VIE ! Quelques semaines plus tard, autour du sapin de Noël la famille trinqua à la VIE d'ESTELLE et à la plus belle des fêtes d'AMOUR. Et ils vécurent heureux ...

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Marc Pepper - Noël 2017


lundi 18 décembre 2017

ENTRÉE CCCXLVIII(348) - LE JUGEMENT DERNIER

ENTRÉE CCCXLVIII
18-12-2017
LE JUGEMENT DERNIER

  • My GOD c'est sérieux ton affaire, le jugement dernier ?
Haha c'est pas tout à fait ce que tu penses. Aujourd'hui j'ai consulté la psychologue qui m'accompagne. Nous poursuivons notre exploration de l'anxiété que me cause le prise de décision en lien avec mes traitements. Bientôt j'aurai à prendre la décision et je voudrais le vivre le plus sereinement possible.
  • Et vous avez parlé de Dieu et le jugement dernier ?
Non non pas vraiment, ben oui un peu, mais là n'était pas le coeur du propos. En fait on tentait d'identifier ce qui me causait l'anxiété. Dans quoi s'enracinait mon appréhension. J'ai passé par plusieurs chemins de la crainte d'abandonner les miens à la crainte de me sentir coupable de baisser les bras. Parmi ses chemins nous avons échangé sur mes convictions religieuses face à Dieu, à l'Église, au respect de la vie etc...
  • Ouin tout un parcours !
Oui en effet c'est un parcours qui se vit au fil des événements, au fil des réflexions et des questionnements. Comme bien d'autres d'ailleurs. Et au fil des anxiétés. Prise de conscience que mon besoin de tout régler, de tout savoir et de tout vouloir contrôler dans mon cheminement avec ARNOLD est aussi au coeur de mes anxiétés. La psy m'invite à m'accueillir dans l'incertitude comme je crois que DIeu nous accueille tel que nous sommes. "Et vous ? vous vous accueillez tel que vous êtes ? Vous acceptez de ne pas savoir en ce moment ?" Bonnes questions qui me permettent de réaliser qu'en effet j'emploie deux mesures différentes en ce qui concerne la bienveillance envers moi même et les autres. Il est bon d'accueillir les limites des autres mais qu'en est-il des miennes ?
  • Tu veux dire ?
Et si ma limite était atteinte en lien avec mes traitements? Si je choisis de ne plus suivre de nouveaux protocole parce que je suis épuisé, parce que je veux profiter du mieux possible du temps qu'il me reste, est-ce que je puis accepter cette limite ou cette décision comme j'accepterais celle de n'importe qui d'autre ? La question "De quoi avez-vous peur ?" m'a permis d'identifier que je crains non pas le jugement de Dieu vraiment mais le jugement des gens qui m'entourent. Que mon lègue, ou le lègue de ma vie, soit teinté par un jugement de faiblesse, d'avoir baisser les bras, etc... C'est fou mais même à cette étape de ma vie je prends encore en considération ce que les gens vont penser. MERDE moi qui pensait avoir cheminé.
  • Et le jugement dernier ?
Haha ça t'intrigue hein? J'ai passé rapidement sur les étapes plus haut car je suis fatigué ce soir et je ne me sens pas tr;s bien ces jours-ci. J'ai voulu écrire pour ne pas perdre ce bout de réflexion fait aujourd'hui mais j'en passe  de bouts tout de même. Mais pour revenir à ta question je te dirais que la suite a eu lieu au resto après avec mon chum Siméon qui pose la question suivante (je n'ose pas dire évidente) " C'est le jugement des autres ou le tien qui te fait peur." ou quelque chose du genre.  Évidemment je ne peux pas ne pas reconnaître là une question phare! De quoi ai-je le plus peur, ou qu'est-ce qui me cause le plus d'anxiété la crainte du jugement des autres ou mon propre jugement ? Bonne question. Est-ce que sous la crainte du jugement des autres  se profile mon propre regard et jugement désapprobateur ? Ce serait mon jugement qui serait le dernier ?
  • As-tu une réponse ?
Il serait facile de dire oui évidemment que c'est cela. Mais je ne suis pas si certain. Je sais seulement qu'avec la psy je me suis donné comme objectif de trouver la paix sur ce sujet afin de ne pas revivre cet anxiété à chaque étape.  J'ai convenu que je dois m'accueillir dans mon insécurité, ou ma non décision et me dire que pour le moment et en ce moment présent c'est cela ma réalité. M'accueillir dans cette réalité c'est d'être bienveillant envers moi même. J'ai aussi convenu que j'ai le droit, comme je donne ce droit aux autres, de prendre des décisions pour moi. C'est correct d'être égocentrique en cette circonstance.  Je travaillerai à tenter de comprendre pourquoi c'est bon pour les autres et pas pour moi. 
  • Oui tout un programme...
Récemment j'ai parlé du contrat que je voulais faire avec moi même. Cette démarche en fait partie. C'est clair pour moi que je ne veux pas reproduire les situations d'anxiété de fin de vie liées à la culpabilité. Je veux travailler, avec bienveillance envers moi même, à devenir "tout à fait à l'aise" avec le fait de CHOISIR ce que moi je veux choisir. Accepter que d'autres pourraient juger négativement mes choix mais qu'en réalité cela ne leur appartient pas de me juger. Et qui plus est, je ne devrais pas en tenir compte au delà d'une compassion consolante. Un des éléments qui est sortie de ma conversation avec mon chum c'est que, si les gens me jugeaient ou jugeaient ma décision devrais-je peut être dire, ce serait à partir de leur peine et non de leur évaluation de ma valeur comme être humain. Cela m'a apporté beaucoup de paix !   

Bon j'arrête, trop fatigué et de toute façon assez parlé....    MERCI LA VIE!

P,S, Mon frère a entrepris de traduire mon livre JE NE MOURRAI PAS AVANT D'ÊTRE MORT en anglais lui donnant ainsi un autre public. Je suis vraiment content !  Actuellement mon livre s'achète en français, version papier ou électronique, en ligne seulement. 
http://fr.blurb.ca/b/8288790-je-ne-mourrai-pas-avant-d-tre-mort



lundi 11 décembre 2017

ENTRÉE CCCXLVII(347) - RIRE ET ABANDON

ENTRÉE CCCXLVII
11-12-2017
RIRE ET ABANDON

  • J'ai bien hâte de voir le lien entre ces deux sujets.
Hahaha je ne suis pas certain qu'il y en a un, mais quand même. Hier nous avons reçu ma fratrie ! Quatre de mes frères et ma soeur ainsi que les conjointes et conjoints. Il manquait tristement le plus vieux de mes frères et son copain. 
  • Quelle était l'occasion ?
Mon amie m'a posé la même question. En fait connaissant mon histoire familiale sa question a été plus direct que cela. "Qu'est-ce qui te prend ?"  Alors l'occasion ? Si je réponds Noël ce n'est pas complet vraiment comme réponse, quoi que c'était certainement une des raisons.  Je pourrais répondre que c'était pour plaire à ma défunte mère qui aurait aimé que nous soyons tous réunis à nouveau. Mais là aussi ce ne serait pas complet. Je pense qu'après avoir repris contact avec chacun de mes frères individuellement depuis l'arrivée d'ARNOLD dans les deux dernières années, à leur rythme et selon leur désir,  j'avais le goût de me remémorer des jours heureux où tous ensemble on riait beaucoup de façon insouciante.
  • Et puis ?
C'est exactement ce qui est arrivée. Des rires sans compter. Nycole et moi avons ri comme on a pas ricané depuis deux ans. L'atmosphère était des meilleurs, on s'est retrouvé comme jadis, avant les chicanes, avant les blessures, avant les non dits, malgré un passé de souffrance relationnelle, tout cela n'avait plus d'importance. Nous voilà tous et toutes assis au salon riant de vieilles et moins vielles histoires de pêche, de golf, de loufoquerie, de traits de personnalité etc... Comme une vraie fratrie quoi! Un petit jeu d'échange de cadeau signifiant entre nous a généré d'autant plus de rire et de taquinerie et a permis ceetaines découvertes. Cela m'a fait un grand bien,  Pourquoi ? La question demande réflexion, mais y aura-t-il un autre Noël comme "prétexte" pour se rassembler? C'était certainement au coeur de ma décision finalement. 
  • Et l'abandon lui dans ton titre ?
Ah oui, il y a un lien que je n'avais pas conscientiser en commençant cette entrée. Mais là je le vois bien. Donc je fais un détour , mais j'y reviendrai. J'ai rencontré aujourd'hui pour la première fois la psychologue qui m'accompagnera durant  les prochains mois. Malgré que je la trouve un peu jeune, j'ai choisi tout de même de lui faire confiance et aujourd'hui nous commencions notre cheminement ensemble. Durant ce premier entretien qui visait plus à mettre la table pour les enjeux et faire un peu le résumé de mon histoire, j'ai pris conscience de la place que prend ma blessure d'abandon dans mon cheminement actuel. Je voulais aborder avec elle la difficulté de faire face à la décision de cesser un traitement ou de ne pas en accepter un nouveau etc... Nous commençons seulement à explorer, mais une première verbalisation d'une conceptualisation qui émergeait en moi depuis un certain temps m'a surpris. Est-ce que je laisse ma blessure d'abandon influencer mon processus de réflexion face à la suite de mon traitement. Est-ce que je choisis d'abandonner la vie, avant que celle-ci ne m'abandonne ? La question est posée. Je n'ai pas la réponse, mais maudit que la question me dérange. À suivre.
  • Et le lien avec la rencontre de ta fratrie ?
Bien je pense que là aussi j'ai agis d'une certaine façon à cause de ma blessure d'abandon. J'ai pris conscience dans ma vie grâce à mes thérapies et mon cheminement personnelle de croissance à quel point cette blessure a affecté et affecte encore mes relations. Souvent, j'ai mis fin à des relations ou des situations aussitôt que je sentais un risque d'être abandonné, écarté, ignoré etc... Je ne veux pas mourir en me reprochant d'avoir abandonné ma fratrie. Même si ce n'est pas le cas, je ne voulais pas en rester là. Les dernières rencontres familiales ont été sources de souffrance et donc j'ai abandonné ma participation à ces rencontres il y a plusieurs années. Je voulais revivre les bons moments de jadis. Je ne voulais pas rester sur un abandon. Et je suis content d'avoir "osé" la rencontre. 
  • Et donc ?
Nos blessures d'enfance, même une fois bien identifié et compris, continue d'influencer nos vies. Je ne veux pas que la décision  que je prendrai en lien avec la suite de mes traitements en soit une en réaction à ma blessure d'enfance. Je souhaiterais plutôt qu'elle soit consciencieusement prise en lien avec ma personnalité et mes valeurs.  MERCI LA VIE !

jeudi 30 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLVI(346) - LE CONTRAT

ENTRÉE CCCXLVI
30-11-2017
LE CONTRAT

  • Tu as eu un contrat de quoi ?
Non non je n'ai pas eu un contrat, mais je crois que je vais en faire un avec moi même. Francine m'a fait cette suggestion l'autre jour dans le contexte que peut-être mes traitements arrêteraient et que je devais me donner comme une marche à suivre.
  • Et donc le contrat dis quoi ?
 Je ne sais pas encore, mais cette suggestion m'a fait réfléchir. Qu'est ce que je vais faire cette année ? Je pensais arrêté mes traitements hier mais heureusement mes CEA ont augmenté seulement un peu. Donc le traitement a encore un effet répressif. Alors on poursuite encore quelques mois. Donc plus de temps encore. Qu'est-ce que je vais faire avec ce temps? Voilà ce que devrait comporter mon contrat.
  • As-tu des pistes ?
Oui absolument. J'aimerais travailler plus sur ma zénitude, éliminer le négatif de mon quotidien. Je voudrais faire un peu de bénévolat, je veux recommencer le QI GONG pour aider ma forme physique, je veux me donner du temps de prière et de méditation, j'aimerais écrire encore plus, j'aimerais faire des conférences en lien avec mon livre, j'aimerais prendre des marches pour respirer la nature. Et je pourrais continuer longtemps.
  • Tu ne manques pas d'idées !
Non mais évidemment il faudra que je choisisse  parce que je tiens à ne pas  occulter ma vie de famille. Elle doit demeurer prioritaire. Pour m'aider dans mon intention de profiter au maximum du temps qui me reste, j'ai demandé une consultation en psychologie. Je travaillerai à mieux comprendre ce qui se passe en moi. Ce sera mon point de départ pour mon contrat avec moi même.
  • Qu'est ce que tu souhaiterais le plus ?
Autre que guérir tu veux dire ? Être capable de redonner à Nycole une partie de tout l'amour qu'elle m'a donné. Démontrer aux miens combien je les aime et combien ils sont importants dans ma vie. Je sais très bien qu'ils me diront que c'est fait déjà. Mais je ne le sens pas... Je m'en demande sûrement trop. Outre ce souhait assez abstrait n'est-ce pas, je souhaiterais aider encore, faire un peu de ministère et me sentir un peu plus fort. 
  • Il me semble qu'il y a là un début de contrat non ?
Possiblement mais je ne veux pas aller trop rapidement. Je veux être réaliste pour ne pas vivre une autre déception. 
  • Une autre déception?
Oui toute ma vie j'ai eu plein de projets de tout genre. pleins de résolutions mais peu de réalisations.  Alors je veux choisir des pistes que j'accomplirai et qui me feront du bien. Comprends moi bien, j'ai aussi eu plusieurs réalisations dans ma vie dont je suis assez fier et pour lesquelles je suis reconnaissant d'avoir été bien entouré afin qu'elles se réalisent.
  • Donc j'ai l'impression que tu es très exigeant pour toi même. L'ordinaire de la vie ne te satisfait pas. Je me trompe ?
J'y travaille crois moi...  Mais c'est plus fort que moi. Je sais bien que ce n'est pas ce qui compte le plus. En même temps le monde ne changera pas si tout le monde se contente de l'ordinaire du quotidien. Hahaha... tu vois J'ai encore du chemin à faire.  Mais je suis entouré de gens qui transforment le monde depuis longtemps. Nycole avec la paroisse, Nathalie et Patricia avec leur travail en santé mental, Matthieu qui fait rire, Christopher qui rend les gens heureux en les conseillant pour leur voyage de rêve, Mélissa qui préside le c.a. du cimetière, Francine et Siméon avec leurs engagements au Centre Marie-Ève et les religieuses de la Providence,  etc... Moi je cuisine, je fais du ménage et je dors.... hahaha. Rien de mal à s'occuper de la maison évidemment mais...
  • Ok ok j'ai compris...
Remarque que l'oncologue m'a fait comme remarque que mon travail est de m'occuper de moi et qu'elle trouvait que depuis deux ans j'avais travailler fort.
 
MERCI LA VIE!

lundi 27 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLV(345) - PERDRE SON COMBAT

ENTRÉE CCCXLV
27-11-2017
PERDRE SON COMBAT

  • Tu parles de Patrick Bourgeois?
En effet c'est son décès et la couverture médiatique qui m'amène à parler de ce sujet PERDRE SON COMBAT! Je déteste l'expression IL A PERDU SON COMBAT CONTRE LE CANCER. On l'entend à outrance depuis trop d'années. Et là depuis le décès de Patrick Bourgeois c'est sur toutes les lèvres médiatiques. Vraiment comment justifier une telle expression ? C'est quoi perdre son combat ? Qu'est-ce qui définit la perte, quels critères le détermine ? Tout le monde finit pas mourir et donc ainsi nous serions tous perdants ? 
  • Qu'est ce qui te dérange dans cette expression ?
Oh ce n'est pas que moi. Mon fil twitter aujourd'hui faisait écho de plusieurs  personnes qui tout comme moi n'apprécie pas cette expression. Pourquoi? parce que l'affirmer c'est comme dire que la personne a manqué de force, de courage, de détermination !  Qui se rappelle de qui a perdu, non on se souvient des gagnants. À ce que je sache, et selon le témoignage de son épouse et son entourage, M Bourgeois a été fidèle à lui-même jusqu'à la fin. Ça, à mon point de vue c'est un gagnant. Il est mort debout. Certains diront il n'y a pas de gagnant contre la mort. Je suis en désaccord.  Vivre sa mort au lieu de mourir sa vie est l'apanage d'un gagnant ! Dans ma foi je crois fermement que la mort n'a pas le dernier mot. La VIE est beaucoup plus forte que la mort.
  • Cela suscite beaucoup d'émotions chez toi?
Disons que cela me touche personnellement et profondément dans mes convictions. Particulièrement ces jours-ci où je me sens plus déprimé et découragé. Cette expression trop souvent utilisée est comme un coup de fouet sur ma propre lassitude afin que je ne tombe pas dans le piège de me laisser aller parce que je me sens moche et faible. En ce sens il m'aide aussi dans ma réflexion précédente sur CHOISIR OU ABANDONNER qui a suscité plusieurs réactions.
  • Ah oui tu vois un lien ?
D'une certaine façon, que je choisisse de poursuivre des traitements plus envahissants ou que je choisisse de les arrêter, c'est la manière dont je vivrai le temps qui me reste qui définit si je suis un gagnant ou pas (je suis conscient que le mot gagnant est inadéquat dans cette discussion). M’apitoyer sur mon sort n'est pas une façon gagnante de VIE. Ce serait bien au contraire une abdication face à ARNOLD. Je le dis depuis le début qu'ARNOLD ne gagnera pas si je suis capable de demeurer fidèle à qui je suis. EN fait meilleur que qui j'étais même avant son arrivée. Nycole me dit souvent combien elle est admirative de voir comment je me suis tenu devant ARNOLD depuis le début. Elle ne l'aurait pas cru possible. Ce qui me dit qu'ARNOLD m'a fait grandir d'une certaine façon. Il m'a poussé à me dépasser. NON NON je ne dirai pas merci ARNOLD! Mais tu vois ce que je veux dire.
  • En ce sens tu es gagnant?
Je le crois vraiment. Comme homme je suis gagnant de rester qui je suis ou même meilleur au coeur de cette "bataille" et comme croyant  je suis gagnant en ne laissant pas ARNOLD m'enlever mes convictions que la mort n'a pas le dernier mot. La VIE est plus forte que la mort ! Donc cessons de dire que les personnes PERDENT leur combat avec le cancer. D'ailleurs, comme le mentionnait quelqu'un sur twitter, on ne parle pas comme ça pour d'autres maladies, seulement le cancer. Qui ne connait pas quelqu'un qui est décédé du cancer ? Ces personnes serait toutes des perdantes ? Peu empathique pour les proches de ces personnes.
  • Et pour toi ?
Avec toutes mes limitations et jusqu'à mon dernier souflle je souhaite, je désire ardemment, je prie pour que je demeure bien en VIE  et ainsi que je sois le gagnant !

MERCI LA VIE.


samedi 25 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLIV(344) - CHOISIR OU ABANDONNER ?

ENTRÉE CCCXLIV
24-11-2017
CHOISIR OU ABANDONNER?

  • Tu as mis un point d'interrogation à la fin de ton titre.
Quand j'étais chef du service des soins spirituels dans mon CISSS un de mes collègue me parle d'un patient qui avait choisi de cesser ses traitements de dialyse. "Il choisit la mort, il abandonne sur la vie, J'ai de la difficulté avec cette décision." Je me souviens de lui avoir répondu que le patient ne choisissait pas d'abandonner sa vie mais faisait un choix pour sa fin de vie.
  • Cela m'apparaît logique non ?
 Moi aussi évidemment puisque je lui ai fait cette réponse. Mon amie m'a fait le même commentaire ou presque ce soir suite au fait que je ne crois pas accepter de poursuivre vers un autre protocole quand celui-ci sera arrêté.  Nycole et moi nous nous attendons que l'oncologue voudra cesser le traitement lors de mon prochain rendez-vous.
  • Et tu te sens comment par rapport à ce possible arrêt?
En ce moment je dirais que je suis au maximum de mon écoeurantite de tous les traitements et de me sentir comme un zombie. Je n'ai pas du tout le goût de recommencer des traitements qui vont me rendre encore plus malade. L'oncologue me prédit quelques semaoies de sursis seulement avec le traitement qu'elle pourrait me proposer.
  • Donc tu devras faire un choix et tu as l'impression que ce serait un abandon de ta part si tu choisis de ne pas poursuivre les traitements, c'est cela?
Oui c'est cela en effet. 
  • Alors pour ton patient c'était un choix de vie mais pour toi c'est un abandon ? Deux poids deux mesures il me semble.
 C'est juste, semble-t-il. C'est ce que le commentaire de mon amie a suscité comme réflexion en moi et cette anecdote m'est venu comme je commençais à écrire ce blogue.
  •  Pourquoi cette double mesure? Qu'est ce qui est différent ? 
C'est une bonne question. La seule réponse qui me vient c'est ma peur de décevoir mon entourage en choisissant d'arrêter plutôt que de poursuivre la bataille. Remarque que je dis depuis le début que je ne me rendrai pas au point où la vie devient un  calvaire à cause des traitements. Je ne veux pas me rendre là. Je n'y suis pas remarque mais c'est ce qui m'attend si je poursuis.  Cela aussi c'est différent. Je peux comprendre le dialysé qui décide d'arrêter car c'est assez l'enfer que de vivre grâce à la dialyse, mais moi je vais quand même assez bien, même si ces dernières semaines la douleur et la fatigue ont eu le meilleur de moi et de ma qualité de vie. J'avoue que je me sens épuisé, chaque effort est de plus en plus difficile. Mais quand même c'est pas l'enfer ! Mais pourquoi attendre que ce le devienne? Pourquoi aller vers un chemin que je sais en sera un de souffrance? Pour quoi ? Pour qui?
  • J'ai l'impression qu'une partie de la réponse se trouve dans le POUR QUI, est-ce possible ?
Tu as sûrement raison. Mon amie m'a aussi demandé quand je commencerai à décider pour moi, à faire des choses pour moi ? Mais je ne suis pas seul, je n'ai pas juste moi à penser.  Enfin je ne suis pas capable de ne penser qu'à moi.  J'en ai souvent parler dans ce blogue. Mais il le faudra bien dans ce contexte-ci. C'est moi qui vit les conséquences personne d'autre. Tu vois ça ce n'est pas vrai tout à fait, car mon entourage vit aussi les impacts de mon état. Je pense à Nycole particulièrement, que je fasse un choix ou l'autre elle en subira les conséquences positives et négatives.
  • C'est ça la vie non ? Ceux et celles qui nous aiment sont affectés par nos choix non ?
Oui évidemment c'est le lot des relations intimes ou personnelles. Ouffff... c'est assez. Ma réflexion est en cours et je suis trop fatigué pour la terminer ce soir. Mais je suis heureux que cette anecdote de mon patient me soit revenue grâce à la question de mon amie. 

MERCI LA VIE.

jeudi 23 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLIII(343) - CHOISIR DE VIVRE

ENTRÉE CCCXLIII
23-11-2017
CHOISIR DE VIVRE ?

  • Tu poses la question ?
Le réponse semble évidente n'est-ce pas? Mais choisir la vie demande parfois beaucoup de courage. On n'a qu'à penser aux personnes qui souffre atrocement d'une maladie dégénérative, débilitante  ou de situations sans espoir. Le choix de vivre exige de se tenir debout (littéralement ou figurativement) au quotidien. Il peut être facile de faire le choix une journée de poursuivre malgré une douleur aigue, mais de vivre avec au quotidien peut créer un lâcher prise duquel on ne peut ou ne veut revenir. VIVRE est un choix en effet.
  • Qu'est-ce qui suscite cette réflexion de ta part ?
Oui c'est une bonne question. Je ne souffre ni de douleurs atroces, ni de symptômes dégénératifs ou débilitant. Je ne suis pas alité, ni paralysé alors pourquoi ce sujet du choix de vivre ? C'est un sujet qui habite mes pensées depuis le début de ma maladie et je crois lui avoir fait honneur en choisissant tant que je l'ai pu  de vivre. Que ce soit les nombreuses rencontres en famille, les quelques voyages qu ej'ai pu faire, les vacances au bord du lac, l'écriture de mon livre JE NE SERAI PAS MORT AVANT DE MOURIR (http://fr.blurb.ca/b/8288790-je-ne-mourrai-pas-avant-d-tre-mort), que ce soit ce blogue, l'appréciation de la nature qui m'entoure etc...
  • Alors pourquoi donc aborder ce sujet ?
Je ne suis pas certain vraiment. La question me trotte dans la tête, donc j'ai choisi d'écrire. La question c'est QUE VEUT DIRE CHOISIR DE VIVRE ? Mes patients en soins palliatifs m'ont appris que face à la mort, choisir de vivre veut surtout dire être cohérent avec sa réalité, sa vérité ou même accepter que son égo mène jusqu'à la fin si c'est cohérent avec sa vie.
  • Et pour toi ? Choisir de vivre veut dire quoi ?
Ne pas se laisser abattre par ARNOLD. Ne pas lui donner le pouvoir. Demeurer en contrôle de ce que je peux encore contrôler. Mais surtout demeurer serein et dans la foi. J'ai admiré la sérénité de ma tante lorsqu'elle est décédée.  Je crois que la vie prend tout son sens dans cette capacité de se brancher sur sa foi, ses croyances , sa spiritualité pour aider à faire face au quotidien.
  • Tu y arrives ?
 J'ai vécu de beaux moments dans les deux dernières années. Des moments riches de VIE. Récemment j'ai présidé la célébration de mariage de ma fille Mélissa et son conjoint François. Quel beau moment riche en émotions. Mais sans que ce soit aussi grandiose il y a eu plusieurs moments où j'ai rendu grâce pour la VIE. 
  • Je sens un mais ...
Mais je sens aussi que cela devient plus difficile pour moi et que je me sens plus fébrile,  plus "anxieux" d'une certaine façon. J'ai besoin de plus en plus de me centrer sur mes ressources spirituelles et je trouve cela difficile. J'aimerais reprendre ma pratique religieuse régulière mais je n'ai pas la patience. Récemment une amie me demande de prendre quelques jours de retraite  chez les pères trappistes et tout en moi disait NON! J'ai peur de me retrouver seul, face à moi même et ARNOLD. Donc ARNOLD gagne ! Ça je n'aime pas vraiment car ces jours-ci je trouve qu'il gagne pas mal souvent. J'annule des activités, je n'entreprends pas de projets, je reste plus à la maison à cuisiner, je sors peu ou pas ou si je sors je m'épuise rapidement. J'ai un peu plus une tendance à m'isoler, je suis plus impatient face à mes traitements et mes limites. Bref pas très serein, pas bien dans ma peau.
  • Le choix de vivre devient difficile ?
 Je me sentirais un peu ridicule de dire cela de peur que ce soit mal compris. Je ne veux pas mourir évidemment. Je n'ai pas suffisamment de "raisons" de vouloir en finir avec ma vie. Mais VIVRE c'est plus que juste respirer. Ces jours-ci c'est cela qui m'habite je pense. Je ne veux pas devenir seulement un "respirant". J'ai peur de perdre le goût de vivre, de rire, d'aimer, de me lever le matin, de me laver, de sortir etc... Cela peut sembler gros car je fais tout cela en ce moment. Mais je sens que mon moment présent change. Que j'ai de plus en plus de misère à rester VIVANT dans mon présent. 
  • J'avoue que je suis surpris de t'entendre ?
Honnêtement moi aussi car la pensée se précise en écrivant. Ce n'est pas tragique pour le moment ce n'est que de l'appréhension.  Mais c'est anxiogène pour moi cette appréhension. Je veux VIVRE le plus longtemps possible. Je ne veux pas céder la place au "respirant". VIVRE c'est choisir et CHOISIR c'est vivre. J'ai souvent dit que je voulais VIVRE MA MORT et non MOURIR MA VIE! Je souhaite être fidèle à ce souhait le plus longtemps possible.

MERCI LA VIE.

mardi 14 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLII(342) - PLEURER

ENTRÉE CCCXLII
14-11-2017
PLEURER

  • Ooopppsss ça sonne triste non ?
Oui en effet, comment vivre cette maudite maladie  sans que l'entourage vive de ces moments où la tristesse prend le dessus et l'inévitable prend douloureusement vie.  En ces moments rien à faire, rien à dire autre que d'accueillir.
  • Et tu es capable de faire ça?
Avec toute mon expérience en accompagnement je suis un peu gêné de dire que   non au début j'ai tenté de faire taire les pleurs, ensuite de faire des blagues et FINALEMENT j'ai juste accueilli.
  • Quand même tu y es arrivé, sans t'effondrer toi même?
J'ai fait un effort j'avoue, mais les larmes ont tout de même coulées et c'est bien correct ainsi. Même si je crois que les larmes sont un cadeau de Dieu et une preuve indéniable que nous sommes encore et toujours en vie, ce n'est pas toujours facile de les accepter pour soi même.
  • Paradoxale non ?
Absolument, c'est comme si le premier réflexe est de les cacher des autres. Seul je n'ai aucune misère à pleurer, croyez moi. Quand les autres sont là j'ai tendance à être plus pudique (même si cela a changé beaucoup) mais quand quelqu'un d'autre pleure je ne veux pas ajouter alors j'ai tendance à retenir mes émotions.  Mais aussi, cela peut sembler bizarre, mais le fait de rester "calme" me permet de goûter la sacralité du moment. Évidemment il ne serait pas moins sacré si je pleurais aussi, mais j'accueille tout l'amour que les larmes de l'autre me témoignent.
  • Tu vois les larmes comme un signe d'amour?
Oui absolument. Je disais souvent aux familles de mes patients de ne pas être gêné de pleurer devant leur proche il  comprendra l'importance qu'il a dans vos vies. Pleurer pour l'autre n'ajoute pas à son fardeau, d'une certaine façon il peut même l'alléger. Confirmer son importance, valider sa "valeur" si on veut.
  • Pourtant les larmes font toujours peur, ou intimident, ou gênent non?
Oui en effet, les larmes sont souvent la voix du coeur profond, c'est un peu une mise à nue.  D'où l'inconfort je pense. Un inconfort qu'il reste à apprivoiser.

MERCI LA VIE !

samedi 11 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLI(341) - TROP EXCITÉ !

ENTRÉE CCCXLI
11-11-2017
TROP EXCITÉ !

  • Ah oui  excité ?
Comme une puce sur le RED BULL ! Grâce au travail généreux et déterminé d'Yvon  mon manuscrit est finalement publié. Je suis absolument énervé, incapable de dormir ou de penser à autre chose. Il est 23h33 au moment d'écrire ces lignes, mais je tente de me calmer en écrivant un peu.
  • Ce projet te tenais évidemment à coeur, pourquoi?
Cette question je me la pose depuis le début de l'écriture l'an dernier. Il n'y a pas qu'une seule réponse car plus d'un niveau. D'abord ces récits, car ce sont des récits de vécu avec mes patients aux soins palliatifs, sont de belles histoires de résilience et de cheminement avec de belles leçons de vie. Je tenais à les faire connaître. Je ne voulais pas qu'elles ne meurent avec moi. À un autre niveau, ces récits racontent aussi mon expérience avec ces personnes, mon travail auprès d'eux et les apprentissages que j'en ai retiré. En les écrivant c'est comme si moi aussi je ne meure pas tout à fait.  Mon histoire aussi se continuera par ce livre. Et finalement je crois que ce livre peut aider d'autres personnes à faire face aux défis de leur vie.
  • Important pour toi ce dernier volet ?
Oui c'est important. Si je peux encore aider quelqu'un dans son cheminement cela me touche beaucoup. J'ai l'impression d'être encore utile. Mais surtout j'ai un grand besoin de raconter ma vie. Ceux et celles qui m'entourent savent que je peux parler longuement de ma vie. Je la juge suffisamment signifiante pour qu'elle soit racontée. Prétentieux ? Peut-être mais je sais reconnaître la valeur de mon cheminement, de mon travail, de ma foi. Mon blog en est un échantillon. J'aime les histoires de vie, des histoires sacrées, la mienne l'est tout autant que celles des autres.
  • Que souhaites-tu pour ce livre ?
Je le publie à compte d'auteur et ne fais aucun sou, donc mon objectif n'est pas financier. Je souhaite qu'il soit lu et partagé. Que ces histoires vivent encore longtemps, Que mon histoire se propage aussi.  Et qu'il inspire la vie des autres. Alors pour se le procurer en version papier maintenant ou en version électronique dans 24 heures voici le lien:

http://fr.blurb.ca/b/8288790-je-ne-mourrai-pas-avant-d-tre-mort

 Partagez ce lien ne vous gênez pas. Et si la lecture du livre vous inspire des réflexions, merci de me les partager.

MERCI LA VIE et merci YVON!

vendredi 3 novembre 2017

ENTRÉE CCCXXXIX(339) - L'AU-DELÀ !

ENTRÉE CCCXXXIX
03-10-2017
L'AU-DELÀ !

  • Oh la la j'ai presque peur de demander le sens de ce titre.
Oui je sais j'ai bien hésité avant de le choisir mais mes deux sujets aujourd'hui touchent l'au-delà d'une certaine façon, bien qu'ils soient très différent l'un de l'autre. Bon je me lance. J'ai reçu aujourd'hui dans mes courriels un texte écrit par Stéfan Thériault, directeur du Centre le Pèlerin. Un excellent texte sur un sujet pas facile soit la COMMUNION DES SAINTS. Mais c'est le paragraphe suivant, entre autres, qui a retenu mon attention et m'a fait un bien énorme. "Cette communion (la communion des saints) repose profondément sur une réalité simple : Dieu est amour et parce que l'amour est Dieu, il est éternel.  L'amour que nous vivons entre nous, l'amour qui nous a permis de communier les uns aux autres durant notre vie ne peut disparaître.  L'amour, et en ce sens la vie, en nous est préservé. La mort n'a aucune emprise sur elle, car la mort ne fait mourir que la mort en nous.  Dieu n'est donc pas le vilain qui nous arrache cruellement nos proches mais celui qui préserve avec grande tendresse non seulement nos proches mais l'amour qui nous a unis à eux."
  • Oui en effet c'est un beau texte pour un croyant.
Oui évidemment. Je suis croyant surtout en un DIEU des VIVANTS et non des morts. Je crois profondément que c'est dans la VIE que Dieu se révèle. J'ai été touché de lire comment Stéfan propose une vision de la mort que ne fait mourir que la mort en nous. Ce qui est VIVANT ne mourra jamais. Comme l'AMOUR est sans finitude dans le coeur de la personne aimée, il ne peut mourir.
  • Cela est important pour toi ?
Oui important et angoissant. 
  • Ah bon ? Explique.
 Important parce que cela donne sens à toute ma vie et rend ma vie importante et signifiante de façon perpétuelle si je puis dire, quoi que rien n'est perpétuelle je pense bien. Angoissant parce que je ne peux m'empêcher de me demander si j'ai suffisamment aimé pour que je reste bien vivant dans le coeur des miens. Pourrai-je continuer à aimer jusqu'à la fin ? Serai-je trop centré sur  moi au coeur de la tourmente ? Sûrement que oui mais je pense qu'on me le pardonnera. Je tenterai de tout faire pour continuer à aimer même quand je trouve difficile de me rendre présent parfois.
  • Crains tu le jugement de Dieu ?
Pas du tout. Je crains bien plus mon propre jugement et celui des personnes qui m'entourent que celui de Dieu. Je suis confiant que Dieu saura voir les efforts que j'ai fait pour bien vivre ma vie. Il saura pardonner mes limites, j'en suis convaincu. 
  • Tu crains vraiment le jugement des autres ?
Oui d'une certaine façon, cela me tracasse que je puisse quitter cette terre n'ayant pas  fait la paix avec quelqu'un que j'aurais pu blesser. En même temps, je sais bien que personne ne fait l'unanimité mais cela me dérange quand même. Je m'en remettrai sûrement,haha.
  • Tu disais deux sujets"
Oui le deuxième est un peu plus difficile. Un proche de ma famille me disait aujourd'hui avoir consulté un médium et avoir pu parler à ma mère qui est décédée il y a deux ans. Elle se dirait heureuse, sereine et contente de sa famille. Elle aurait parlé de moi en disant qu'elle est souvent auprès de moi, qu'elle m'accompagnait à mes rendez-vous médicaux. Ouuff, ouuff et re-ouuff!
  • Comment réagis-tu? Crois-tu cela?
Je suis très ébranlé je l'avoue. Ébranlé parce que je voudrais y croire tellement. Je suis assez sceptique devant ce genre de chose. Mais cette personne affirme avoir eu des informations que seul maman pouvait savoir. Et je n'ai aucune raison de douter de sa parole. Alors je suis ébranlé. Je sens que je vais chercher des signes de sa présence partout maintenant. Plus que je ne le faisais déjà depuis son décès. Ouff juste d'en parler cela me perturbe un peu, je pense que je vais arrêter cela ici. Dire que jadis j'ai fait des séances de OUIJA pour communiquer avec les esprits. Ayoyyyy!

Merci la VIE, et puis salut maman si t'es là là !

ENTRÉE CCCXXXVIII(338) - PARTI !

ENTRÉE CCCXXXVIII
02-11-2017
PARTI !

Il est parti, comme un voleur, disparu à tout jamais.
Le temps de la quiétude, de l'insouciance, du plaisir pur.
Impossible de le rattraper, impossible de le reprendre.
À tout jamais et pour toujours parti.

Le temps de l'orgueil, de la virilité, de la prétention
ne m'appartient plus, n'est plus possible.
Il est parti au moment où tu m'as charcuté, empoisonné,
Que tu as envahi ma vie, que tu as pris le contrôle.

Le temps des projets, de la transformation du monde
est devenu un vague souvenir, une brève parenthèse
Comme celui de la liberté, de la confiance, de l'abandon
Arraché à ma vie en quelques secondes, avec quelques mots:
cancer, stade quatre, terminal, quelques années tout au plus.

Même le temps de la prière, de la foi, de la certitude
transformé ad vitam aeternam, sans avertissement.
Les fleurs et les oiseaux ont même changé de couleurs
Parfois plus ternes, parfois plus éclatantes, mais différentes.

Non ce temps n'est plus, en tout cas plus pareil.
Il a changé, il s'est transformé. il m'a abandonné sans façon.
Il s'est transformé ? Abandonné ? Oui et non.
Il est toujours là le temps. Présent au moment, par moment.

Il me reste de lui la rage de le ralentir, de le capter.
Il me reste de lui le défi d'en faire un ami, un nouvel ami.
De le redécouvrir dans le ici et maintenant de ma réalité.
De lui faire confiance à nouveau! Oufff est-ce possible ?

Cancer, stade quatre, terminal, quelques années tout au plus.
L'arrogance du début fait place à la fatalité, la vérité.
Il est parti le temps de l'arrogance ! 
S'installe brutalement le temps de la vérité.

Mais quelle vérité ? Quel temps ?
Celle qui me permet de jouir du moment qui est là !
Celui qui me donne encore le goût de vivre !
Ce temps là je n'ai pas le droit de le laisser partir !
Pas tant qu'il me donne vie ! Une vie différente certe, mais une vie néanmoins.




lundi 30 octobre 2017

ENTRÉE CCCXXXVII(337) - LE MONSTRE

ENTRÉE CCCXXXVII
30-10-2017
LE MONSTRE

Tout petit je te craignais, toi le monstre de mes nuits.
Tu hantais mon sommeil, je te sentais présent.
Tu me courais après et m'attrapais la cheville
Tu rampais le sol, tel un serpent voleur de vie.

Adolescent, tu pris le visage de l'insécurité
Tu hantais mes jours et bloquais mes élans
Tu as su éteindre ma voix et casser mon jeu
Je n'ai pas su me défendre, je me suis écrasé.

Jeune adulte tu pris l'allure de la quête
Tu m'as convaincu de courir  le bonheur
Tu étais le pire des monstres, le tricheur
Pendant plusieurs années tu hantais ma tête.

Avançant en sagesse je décide de te combattre 
J'ajoute plusieurs outils dans mon arsenal
Déterminé je chemine vers la sérénité
Tu es le monstre et je saurai t'abattre.

Heureux d'être enfin sur le chemin du bonheur
Difficile à cerner, mais possible d'y goûter
souhaitant en profiter encore longtemps
Je rencontre un nouveau monstre, l'horreur.

Voilà que ma plus grande bataille commence
Voilà que tu reviens  envahir notre quotidien
Toi le pire des monstres, celui qui ne pardonne pas 
Tu me ramène à l'insécurité de mon enfance.

Aujourd'hui je te vois, je t'entends, je te sens.
De plus en plus, je te crains, je veux te fuir
Mais en vain , tu t'es installé, tu combats
Tu es fort, trop fort, je te vois, je t'entends, je te sens.


samedi 21 octobre 2017

ENTRÉE CCCXXXVI(336) - PRÉARRANGEMENTS

ENTRÉE CCCXXXVI
21=10=2017
PRÉ-ARRANGEMENTS

  • Ouf une grosse étape de faite ?
Pas tout à fait faite, mais le démarchage est terminée. Nycole et moi avons visité hier nos deux salons funéraires ensemble. Nous avons arrêtés notre choix sur une maison qui fait partie du paysage Eustachois depuis longtemps et qui appartient encore à la famille d'origine. Il ne me reste maintenant que de finaliser le contrat.
  • Qu'est-ce quia motivé ce choix ?
Boff tu sais parfois des détails font la différence.  Je dois dire que nous avons été bien reçu dans les deux endroits. Suite à la diffusion de l'émission de JE sur les frais funéraires la veille, j'étais bien préparé à ne pas me faire "bourrer" ni "charrier". Je dois dire que dans les deux cas aucune pression n'a été mis sur nos prises de décisions. Mais je dois dire que la maison choisie nous a reçu chaleureusement, sans rendez-vous, et nous ont offerts une option meilleure marché. Pour moi c'était un enjeu majeur. Le coût était important pour moi. Je voulais que ce soit le plus bas possible même si en bout de ligne la mort ça coûte cher en sirop.  Malgré mes goûts parfois extravagants dans ma vie, ont dirait que pour ma mort je voulais cela le plus simple possible.
  • Simple ?
Oui surtout au niveau du choix du cercueil. J'ai donc choisi le cercueil le moins cher, celui réservé habituellement pour les communautés religieuses. Un cercueil simple sans flafla, mais quand même joli. L'autre maison ne l'offrait pas. Je suis satisfait de mon choix simple, pour une fois je n'ai pas été "fancy" comme disait ma mère. Aussi je suis content de favoriser une entreprise québécoise familiale qui s'approvisionne chez un fabricant de cercueil québécois. 
  • Ça fait drôle de lire cette dernière phrase comme si on parlait de meubles ou légumes produit localement?
Oui en effet on est peu habitué à ce domaine. Mais finalement ce sont des entreprises comme tout autre qui rendent des services à leur clientèle. Souvent la petite touche qui fait la différence c'est dans l'accueil et l'écoute. Je me suis senti bien accueilli aux deux endroits, mais la maison Goyer a démontré une belle disponibilité, un accueil sans réserve et un prix plus raisonnable. Aussi pas de surcharge pour la salle de réception, ni de tarif additionnel pour le week end. Ça semble banale mais ces détails parlent d'une philosophie d'affaires qui nous a plu. 
  • Comment avez-vous vécu cette visite ?
Pour ma part, comme si j'achetais une télé.  Je n'ai pas trouvé l'expérience difficile. Une décision qui me pesait lourd depuis un bon moment et que j'avais hâte de conclure pour ne plus y penser. Alors même au moment de visiter la salle d'exposition des cercueils, quoi que je n'ai pas voulu m'y attarder trop, je n'ai pas ressenti d'émotions fortes. Pour Nycole ce fut un peu différent, mais je dois dire que nous nous en sommes bien sortis. Cette semaine j'irai finaliser les détails et le dossier sera clos. Souhaitons ne pas avoir à faire affaire avec eux avant longtemps.
  • Pas trop t'y attarder ?
Ouin la salle des cercueils frappe un peu plus.  Clairement ils le savent et M Goyer prenait bien son temps avant d'ouvrir la porte et faire la lumière dans la salle. Très respectueux. Je ne voulais pas m'y attarder car je savais que ce serait plus difficile pour Nycole et aussi parce qu'il y a de très beaux cercueils et je ne voulais pas me laisser tenter par mon extravagance. Dans la mort je tenais à rester le plus simple possible. D'ailleurs celui que j'ai finalement choisi n'était pas sur place. J'ai choisi à partir d'une photo. Je préfère laisser plus de sous à Nycole que de dépenser sur un cercueil. Voilà l'avantage de faire ses choix à l'avance. Ce sont des choix moins émotifs.
  • Donc tout est bien ?
Oui vraiment, je suis heureux que mes décisions soient prises. Je finaliserai le tout cette semaine et pour cela aussi je pourrai dire MERCI LA VIE!