samedi 25 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLIV(344) - CHOISIR OU ABANDONNER ?

ENTRÉE CCCXLIV
24-11-2017
CHOISIR OU ABANDONNER?

  • Tu as mis un point d'interrogation à la fin de ton titre.
Quand j'étais chef du service des soins spirituels dans mon CISSS un de mes collègue me parle d'un patient qui avait choisi de cesser ses traitements de dialyse. "Il choisit la mort, il abandonne sur la vie, J'ai de la difficulté avec cette décision." Je me souviens de lui avoir répondu que le patient ne choisissait pas d'abandonner sa vie mais faisait un choix pour sa fin de vie.
  • Cela m'apparaît logique non ?
 Moi aussi évidemment puisque je lui ai fait cette réponse. Mon amie m'a fait le même commentaire ou presque ce soir suite au fait que je ne crois pas accepter de poursuivre vers un autre protocole quand celui-ci sera arrêté.  Nycole et moi nous nous attendons que l'oncologue voudra cesser le traitement lors de mon prochain rendez-vous.
  • Et tu te sens comment par rapport à ce possible arrêt?
En ce moment je dirais que je suis au maximum de mon écoeurantite de tous les traitements et de me sentir comme un zombie. Je n'ai pas du tout le goût de recommencer des traitements qui vont me rendre encore plus malade. L'oncologue me prédit quelques semaoies de sursis seulement avec le traitement qu'elle pourrait me proposer.
  • Donc tu devras faire un choix et tu as l'impression que ce serait un abandon de ta part si tu choisis de ne pas poursuivre les traitements, c'est cela?
Oui c'est cela en effet. 
  • Alors pour ton patient c'était un choix de vie mais pour toi c'est un abandon ? Deux poids deux mesures il me semble.
 C'est juste, semble-t-il. C'est ce que le commentaire de mon amie a suscité comme réflexion en moi et cette anecdote m'est venu comme je commençais à écrire ce blogue.
  •  Pourquoi cette double mesure? Qu'est ce qui est différent ? 
C'est une bonne question. La seule réponse qui me vient c'est ma peur de décevoir mon entourage en choisissant d'arrêter plutôt que de poursuivre la bataille. Remarque que je dis depuis le début que je ne me rendrai pas au point où la vie devient un  calvaire à cause des traitements. Je ne veux pas me rendre là. Je n'y suis pas remarque mais c'est ce qui m'attend si je poursuis.  Cela aussi c'est différent. Je peux comprendre le dialysé qui décide d'arrêter car c'est assez l'enfer que de vivre grâce à la dialyse, mais moi je vais quand même assez bien, même si ces dernières semaines la douleur et la fatigue ont eu le meilleur de moi et de ma qualité de vie. J'avoue que je me sens épuisé, chaque effort est de plus en plus difficile. Mais quand même c'est pas l'enfer ! Mais pourquoi attendre que ce le devienne? Pourquoi aller vers un chemin que je sais en sera un de souffrance? Pour quoi ? Pour qui?
  • J'ai l'impression qu'une partie de la réponse se trouve dans le POUR QUI, est-ce possible ?
Tu as sûrement raison. Mon amie m'a aussi demandé quand je commencerai à décider pour moi, à faire des choses pour moi ? Mais je ne suis pas seul, je n'ai pas juste moi à penser.  Enfin je ne suis pas capable de ne penser qu'à moi.  J'en ai souvent parler dans ce blogue. Mais il le faudra bien dans ce contexte-ci. C'est moi qui vit les conséquences personne d'autre. Tu vois ça ce n'est pas vrai tout à fait, car mon entourage vit aussi les impacts de mon état. Je pense à Nycole particulièrement, que je fasse un choix ou l'autre elle en subira les conséquences positives et négatives.
  • C'est ça la vie non ? Ceux et celles qui nous aiment sont affectés par nos choix non ?
Oui évidemment c'est le lot des relations intimes ou personnelles. Ouffff... c'est assez. Ma réflexion est en cours et je suis trop fatigué pour la terminer ce soir. Mais je suis heureux que cette anecdote de mon patient me soit revenue grâce à la question de mon amie. 

MERCI LA VIE.

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