mardi 14 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLII(342) - PLEURER

ENTRÉE CCCXLII
14-11-2017
PLEURER

  • Ooopppsss ça sonne triste non ?
Oui en effet, comment vivre cette maudite maladie  sans que l'entourage vive de ces moments où la tristesse prend le dessus et l'inévitable prend douloureusement vie.  En ces moments rien à faire, rien à dire autre que d'accueillir.
  • Et tu es capable de faire ça?
Avec toute mon expérience en accompagnement je suis un peu gêné de dire que   non au début j'ai tenté de faire taire les pleurs, ensuite de faire des blagues et FINALEMENT j'ai juste accueilli.
  • Quand même tu y es arrivé, sans t'effondrer toi même?
J'ai fait un effort j'avoue, mais les larmes ont tout de même coulées et c'est bien correct ainsi. Même si je crois que les larmes sont un cadeau de Dieu et une preuve indéniable que nous sommes encore et toujours en vie, ce n'est pas toujours facile de les accepter pour soi même.
  • Paradoxale non ?
Absolument, c'est comme si le premier réflexe est de les cacher des autres. Seul je n'ai aucune misère à pleurer, croyez moi. Quand les autres sont là j'ai tendance à être plus pudique (même si cela a changé beaucoup) mais quand quelqu'un d'autre pleure je ne veux pas ajouter alors j'ai tendance à retenir mes émotions.  Mais aussi, cela peut sembler bizarre, mais le fait de rester "calme" me permet de goûter la sacralité du moment. Évidemment il ne serait pas moins sacré si je pleurais aussi, mais j'accueille tout l'amour que les larmes de l'autre me témoignent.
  • Tu vois les larmes comme un signe d'amour?
Oui absolument. Je disais souvent aux familles de mes patients de ne pas être gêné de pleurer devant leur proche il  comprendra l'importance qu'il a dans vos vies. Pleurer pour l'autre n'ajoute pas à son fardeau, d'une certaine façon il peut même l'alléger. Confirmer son importance, valider sa "valeur" si on veut.
  • Pourtant les larmes font toujours peur, ou intimident, ou gênent non?
Oui en effet, les larmes sont souvent la voix du coeur profond, c'est un peu une mise à nue.  D'où l'inconfort je pense. Un inconfort qu'il reste à apprivoiser.

MERCI LA VIE !

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