ENTRÉE CCCXLVII
11-12-2017
RIRE ET ABANDON
- J'ai bien hâte de voir le lien entre ces deux sujets.
Hahaha je ne suis pas certain qu'il y en a un, mais quand même. Hier nous avons reçu ma fratrie ! Quatre de mes frères et ma soeur ainsi que les conjointes et conjoints. Il manquait tristement le plus vieux de mes frères et son copain.
- Quelle était l'occasion ?
Mon amie m'a posé la même question. En fait connaissant mon histoire familiale sa question a été plus direct que cela. "Qu'est-ce qui te prend ?" Alors l'occasion ? Si je réponds Noël ce n'est pas complet vraiment comme réponse, quoi que c'était certainement une des raisons. Je pourrais répondre que c'était pour plaire à ma défunte mère qui aurait aimé que nous soyons tous réunis à nouveau. Mais là aussi ce ne serait pas complet. Je pense qu'après avoir repris contact avec chacun de mes frères individuellement depuis l'arrivée d'ARNOLD dans les deux dernières années, à leur rythme et selon leur désir, j'avais le goût de me remémorer des jours heureux où tous ensemble on riait beaucoup de façon insouciante.
- Et puis ?
C'est exactement ce qui est arrivée. Des rires sans compter. Nycole et moi avons ri comme on a pas ricané depuis deux ans. L'atmosphère était des meilleurs, on s'est retrouvé comme jadis, avant les chicanes, avant les blessures, avant les non dits, malgré un passé de souffrance relationnelle, tout cela n'avait plus d'importance. Nous voilà tous et toutes assis au salon riant de vieilles et moins vielles histoires de pêche, de golf, de loufoquerie, de traits de personnalité etc... Comme une vraie fratrie quoi! Un petit jeu d'échange de cadeau signifiant entre nous a généré d'autant plus de rire et de taquinerie et a permis ceetaines découvertes. Cela m'a fait un grand bien, Pourquoi ? La question demande réflexion, mais y aura-t-il un autre Noël comme "prétexte" pour se rassembler? C'était certainement au coeur de ma décision finalement.
- Et l'abandon lui dans ton titre ?
Ah oui, il y a un lien que je n'avais pas conscientiser en commençant cette entrée. Mais là je le vois bien. Donc je fais un détour , mais j'y reviendrai. J'ai rencontré aujourd'hui pour la première fois la psychologue qui m'accompagnera durant les prochains mois. Malgré que je la trouve un peu jeune, j'ai choisi tout de même de lui faire confiance et aujourd'hui nous commencions notre cheminement ensemble. Durant ce premier entretien qui visait plus à mettre la table pour les enjeux et faire un peu le résumé de mon histoire, j'ai pris conscience de la place que prend ma blessure d'abandon dans mon cheminement actuel. Je voulais aborder avec elle la difficulté de faire face à la décision de cesser un traitement ou de ne pas en accepter un nouveau etc... Nous commençons seulement à explorer, mais une première verbalisation d'une conceptualisation qui émergeait en moi depuis un certain temps m'a surpris. Est-ce que je laisse ma blessure d'abandon influencer mon processus de réflexion face à la suite de mon traitement. Est-ce que je choisis d'abandonner la vie, avant que celle-ci ne m'abandonne ? La question est posée. Je n'ai pas la réponse, mais maudit que la question me dérange. À suivre.
- Et le lien avec la rencontre de ta fratrie ?
Bien je pense que là aussi j'ai agis d'une certaine façon à cause de ma blessure d'abandon. J'ai pris conscience dans ma vie grâce à mes thérapies et mon cheminement personnelle de croissance à quel point cette blessure a affecté et affecte encore mes relations. Souvent, j'ai mis fin à des relations ou des situations aussitôt que je sentais un risque d'être abandonné, écarté, ignoré etc... Je ne veux pas mourir en me reprochant d'avoir abandonné ma fratrie. Même si ce n'est pas le cas, je ne voulais pas en rester là. Les dernières rencontres familiales ont été sources de souffrance et donc j'ai abandonné ma participation à ces rencontres il y a plusieurs années. Je voulais revivre les bons moments de jadis. Je ne voulais pas rester sur un abandon. Et je suis content d'avoir "osé" la rencontre.
- Et donc ?
Nos blessures d'enfance, même une fois bien identifié et compris, continue d'influencer nos vies. Je ne veux pas que la décision que je prendrai en lien avec la suite de mes traitements en soit une en réaction à ma blessure d'enfance. Je souhaiterais plutôt qu'elle soit consciencieusement prise en lien avec ma personnalité et mes valeurs. MERCI LA VIE !
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