jeudi 23 novembre 2017

ENTRÉE CCCXLIII(343) - CHOISIR DE VIVRE

ENTRÉE CCCXLIII
23-11-2017
CHOISIR DE VIVRE ?

  • Tu poses la question ?
Le réponse semble évidente n'est-ce pas? Mais choisir la vie demande parfois beaucoup de courage. On n'a qu'à penser aux personnes qui souffre atrocement d'une maladie dégénérative, débilitante  ou de situations sans espoir. Le choix de vivre exige de se tenir debout (littéralement ou figurativement) au quotidien. Il peut être facile de faire le choix une journée de poursuivre malgré une douleur aigue, mais de vivre avec au quotidien peut créer un lâcher prise duquel on ne peut ou ne veut revenir. VIVRE est un choix en effet.
  • Qu'est-ce qui suscite cette réflexion de ta part ?
Oui c'est une bonne question. Je ne souffre ni de douleurs atroces, ni de symptômes dégénératifs ou débilitant. Je ne suis pas alité, ni paralysé alors pourquoi ce sujet du choix de vivre ? C'est un sujet qui habite mes pensées depuis le début de ma maladie et je crois lui avoir fait honneur en choisissant tant que je l'ai pu  de vivre. Que ce soit les nombreuses rencontres en famille, les quelques voyages qu ej'ai pu faire, les vacances au bord du lac, l'écriture de mon livre JE NE SERAI PAS MORT AVANT DE MOURIR (http://fr.blurb.ca/b/8288790-je-ne-mourrai-pas-avant-d-tre-mort), que ce soit ce blogue, l'appréciation de la nature qui m'entoure etc...
  • Alors pourquoi donc aborder ce sujet ?
Je ne suis pas certain vraiment. La question me trotte dans la tête, donc j'ai choisi d'écrire. La question c'est QUE VEUT DIRE CHOISIR DE VIVRE ? Mes patients en soins palliatifs m'ont appris que face à la mort, choisir de vivre veut surtout dire être cohérent avec sa réalité, sa vérité ou même accepter que son égo mène jusqu'à la fin si c'est cohérent avec sa vie.
  • Et pour toi ? Choisir de vivre veut dire quoi ?
Ne pas se laisser abattre par ARNOLD. Ne pas lui donner le pouvoir. Demeurer en contrôle de ce que je peux encore contrôler. Mais surtout demeurer serein et dans la foi. J'ai admiré la sérénité de ma tante lorsqu'elle est décédée.  Je crois que la vie prend tout son sens dans cette capacité de se brancher sur sa foi, ses croyances , sa spiritualité pour aider à faire face au quotidien.
  • Tu y arrives ?
 J'ai vécu de beaux moments dans les deux dernières années. Des moments riches de VIE. Récemment j'ai présidé la célébration de mariage de ma fille Mélissa et son conjoint François. Quel beau moment riche en émotions. Mais sans que ce soit aussi grandiose il y a eu plusieurs moments où j'ai rendu grâce pour la VIE. 
  • Je sens un mais ...
Mais je sens aussi que cela devient plus difficile pour moi et que je me sens plus fébrile,  plus "anxieux" d'une certaine façon. J'ai besoin de plus en plus de me centrer sur mes ressources spirituelles et je trouve cela difficile. J'aimerais reprendre ma pratique religieuse régulière mais je n'ai pas la patience. Récemment une amie me demande de prendre quelques jours de retraite  chez les pères trappistes et tout en moi disait NON! J'ai peur de me retrouver seul, face à moi même et ARNOLD. Donc ARNOLD gagne ! Ça je n'aime pas vraiment car ces jours-ci je trouve qu'il gagne pas mal souvent. J'annule des activités, je n'entreprends pas de projets, je reste plus à la maison à cuisiner, je sors peu ou pas ou si je sors je m'épuise rapidement. J'ai un peu plus une tendance à m'isoler, je suis plus impatient face à mes traitements et mes limites. Bref pas très serein, pas bien dans ma peau.
  • Le choix de vivre devient difficile ?
 Je me sentirais un peu ridicule de dire cela de peur que ce soit mal compris. Je ne veux pas mourir évidemment. Je n'ai pas suffisamment de "raisons" de vouloir en finir avec ma vie. Mais VIVRE c'est plus que juste respirer. Ces jours-ci c'est cela qui m'habite je pense. Je ne veux pas devenir seulement un "respirant". J'ai peur de perdre le goût de vivre, de rire, d'aimer, de me lever le matin, de me laver, de sortir etc... Cela peut sembler gros car je fais tout cela en ce moment. Mais je sens que mon moment présent change. Que j'ai de plus en plus de misère à rester VIVANT dans mon présent. 
  • J'avoue que je suis surpris de t'entendre ?
Honnêtement moi aussi car la pensée se précise en écrivant. Ce n'est pas tragique pour le moment ce n'est que de l'appréhension.  Mais c'est anxiogène pour moi cette appréhension. Je veux VIVRE le plus longtemps possible. Je ne veux pas céder la place au "respirant". VIVRE c'est choisir et CHOISIR c'est vivre. J'ai souvent dit que je voulais VIVRE MA MORT et non MOURIR MA VIE! Je souhaite être fidèle à ce souhait le plus longtemps possible.

MERCI LA VIE.

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