ENTRÉE CXCII (192)
18-08-2016
DORMIR!
Bien oui vous aurez deviné que j'ai dormi la majeure partie de la journée étant donné que mon traitement de chimio se terminait aujourd'hui. Ce matin je me suis levé très tôt et suis allé m'asseoir au bord du lac. Merveilleux levé de soleil, les canards, les oiseaux, les grenouilles, tout y était. J'ai passé quelques heures seul devant la création merveilleuse. Tellement merveilleuse que j'ai tombé endormi assis droit dans ma chaise. Je ne me rappelle jamais m'être dormi assis dans une chaise. Cela donnait le ton pour ce qui serait une journée de sommeil. Je me rends à ma chambre pour faire ma toilette pour aller au CLSC faire enlever mon infuseur de chimio et j'ai eu le malheur de me coucher quelques secondes sur le lit et j'ai tomber endormi. Au retour du CLSC j'ai dormi dans mon hamac, sous la couverte à l'ombre d'un merveilleux épinette, jusqu'à 17H00. Alors comme je le disais une journée sommeil. J'espère que demain ira mieux.
Le temps passé (éveillé) devant le lac m'a donné beaucoup de temps pour penser à ce qui pourrait m'attendre selon les résultats du scan. La date a été fixé au 26 à 13h00. Pas de niaisage, j'aime ça de même. Je vois la doc seulement le 13 septembre cependant, donc il me faudra être patient. Je disais que j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, mais en fait c'est pas tout à fait exacte. Il me montait des émotions de joie et de reconnaissance pour la chance que j'avais de pouvoir profiter de ces journées en pleine nature. Et c'est là que montait la pensée que possiblement ce serait la dernière fois. Je sais je sais c'est ridicule, mais c'est là quand même. Je me voyais passer le scan et voir les regards entendus des techniciennes. Je me voyais devant la doc recevant la mauvaise nouvelle qu'il ne me restait que quelques mois à vivre. C'est bizarre tout cela se passe en quelques secondes seulement. En quelques secondes ma vie est chamboulée. Quand la chirurgienne m'a annoncée suite à mon opération que c'était bel et bien un cancer, je n'ai eu aucune réaction émotive car je le savais avant même qu'elle n'en parle. J'étais certain. Non, ma vie fut chamboulée quand on m'a annoncé que c'était un stade 4. Une annonce faite de façon très nonchalante et suivi immédiatement de tous les détails de traitement, d'effets secondaires, de pronostic de survie, etc... OUF! Un peu comme mardi dernier lorsque l'infirmière pivot m'annonçait que je devais passer mon scan plus rapidement que prévu. Elle m'annonce cela comme si c'était banal, entre un rire ridicule et une affirmation météologique " Ah il pleut."
Je sais bien que je ne suis pas au bout des ressources qui peuvent m'aider à faire face à ARNOLD. Mais cette fois-ci j'avoue que la perspective d'entendre dire que le cancer progresse et qu'il faut reprendre des traitements plus agressifs ne me sied pas du tout. Je me trouve fatigué au boutte, fatigué physiquement. Fatigué d'être fatigué. "Oh c'est juste de la fatigue" me disait quelqu'un, et en fait je le dit moi même. Mais dans les faits cette fatigue gruge beaucoup de mon plaisir de vivre. Je dois adapter beaucoup de chose dans ma vie pour arriver à fonctionner convenablement. J'ai souvent besoin d'aide pour marcher, monter les marches, etc... Le prochain traitement apportera avec lui des effets secondaires nouveaux: nausées, vomissements, perte de cheveux, diarrhée. Donc oui ce n'est QUE de la fatigue, mais c'est TOUTE une fatigue.
Donc, j'ai tenté de ne pas trop revenir sur ces pensées pendant mes moments de repos et de solitude. Je me suis concentré sur le lac, la nature autour, la chaleur du soleil (intense) et la fraîcheur de l'ombre. Mais surtout sur le vie qui m'entoure. Une partie de la tribu a quitté, mais il reste encore les filles, Matthieu et Mélanie, et les poupounes. Donc la VIE se poursuit et de mon hamac je pouvais entendre les rires et le plaisir des petites qui chassaient les grenouilles. Ce soir un merveilleux levée de lune dont voici la preuve (mais c'était beaucoup plus beau que la photo), nous a émerveillé sous un ciel clair et dégagé de toute tache, alors que nous nous réchauffions auprès du feu.
MERCI LA VIE!
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