lundi 29 août 2016

ENTRE CC (200) - BILAN II

ENTRÉE CC (200)
30-08-2016
BILAN II.

Je poursuis donc le bilan de ma première année en arrêt de travail dû au cancer du colon stade 4 qui m'a été diagnostiqué.

Lise m'écrivait suite au bilan factuel publié hier: "Ouuuuuuf.... toute une année d'émotions!" Je partirais de là. Les personnes qui me connaissent bien, savent que je suis un émotif. Rien de nouveau sous le ciel dans cette affirmation. Mais cette année m'a confronté à une AVALANCHE d'émotions. Souvent mes émotions sont  incontrôlables. Elles apparaissent à tout moment, avec n'importe qui et en tout lieux. C'est un peu gênant. Souvent je pense ou je dis même tout haut "maudites émotions que je suis tanné". Mais j'apprivoise de plus en plus cette réalité. J'ai toujours vu dans ma pratique l'émotion comme l'expression d'un besoin qui pointe ou d'un désir inassouvie, donc plus j'écoute l'émotion, plus je m'écoute. Aussi je découvre que de ne pas contrôler ses émotions ne fait pas de moi un dépressif, une moumoune (quoi que je me reconnaisse dans cette expression), une personne hors contrôle et abattue par la maladie, même si cela peut donner cette impression aux autres, moi je sais que je ne suis pas abattue (entéka pas encore). Pas de contrôle sur les émotions ne veut pas dire non plus qu'ARNOLD a le dessus. Cela m'indique que je suis en vie et que je me bats toujours. Que les émotions font partie de l'être que je suis, l'ont toujours fait et le feront toujours. C'est juste que là ce sont elles qui  ont le contrôle d'une certaine façon et non pas moi.

Ce serait mon deuxième sujet le NON CONTRÔLE. Depuis le début de cette épisode avec ARNOLD je vis beaucoup cet aspect de ne plus contrôler rien. C'est ARNOLD qui dicte tous les mouvements de ma vie actuellement. Moi je n'ai qu'à suivre ce que les médecins, les infirmières, les réceptionnistes me disent ou plutôt me dictent. D'une certaine façon même mon entourage me contrôle. "Tu devrais te coucher, tu devrais prendre une pilule, tu devrais joindre un groupe, tu devrais te reposer plus, tu devrais accepter tes émotions, tu devrais en faire moins, tu devrais  ....."  Heureusement qu'ils sont là par contre, car parfois, je dis bien parfois, le "tu devrais" a plein de sens et est aidant. Mais encore là l'impression que je ne contrôle rien. Évidemment il n'en tient qu'à moi de refuser ou d'obtempérer, cela demeure ma décision, mais souvent je pense que les autres ont besoin de m'aider et que je devrais les écouter pour leur faire du bien, c'est fou hein! Mais je pense avoir passer par dessus cela. Donc l'impression d'être en contrôle de rien. Évidemment ce n'est qu'une impression, car j'ai quand même le dernier mot à dire: par exemple pour l'opération au foi, j'ai refusé. Pour les traitements je peux refuser ou accepter, sauf que les conséquences font que je n'ai pas vraiment un choix. Et voilà ce qui me donne l'impression du non contrôle, c'est que c'est ARNOLD qui contrôle et non pas moi. Ce bout là il est vrai. C'est lui qui dicte le genre de traitements que je vais avoir, plus agressifs ou moins agressifs, donc c'est lui qui contrôle les effets secondaires que je dois subir, aussi il contrôle quand je dois passer un scan, il contrôle même l'heure où je vais mourir. Voilà l'ultime non contrôle qui me donne l'impression  que je n'en ai aucun. Cependant j'ai développé une plus grande capacité de contrôler  ce qui à première vue m'apparaissait incontrôlable. Je revendique, je questionne, je nomme mes besoins, j'identifie ce que je veux et ne veux pas la plupart du temps. Et parfois je me dépasse, seulement pour montrer à ARNOLD qu'il ne m'aura pas, quitte à subir les contrecoups.

Ce qui m'amène à la réalité. J'ai dû apprendre, il était temps direz-vous, l'importance de rester dans la réalité. De refuser les scénarios d'horreur, et dieu sait que j'en ai eu plusieurs, même encore maintenant. Rester dans la réalité quand tu es un émotif. apeuré, émotivement hors de contrôle (ou presque), ce n'est pas facile. Mais c'est essentiel dans ma situation, dans toutes les situations j'imagine, de rester dans la réalité et de s'en tenir au factuel. "Les faits madame que les faits", disait un certain détective. Eh bien j'apprends et j'apprivoise de plus en plus l'art de revenir aux faits lorsque les scénarios font irruption dans ma tête. Nathalie me disait souvent lorsque j'étais à l'hôpital, rappelez-vous elle était mon chien de garde, "Ce n'est pas cela que la doc a dit papa. Les faits sont..." Une chance qu'elle m'aidait à rester branché. Elle me rappelait les faits et cela réduisait de beaucoup l'impact négatif de mes scénarios. J'ai donc appris.

Ce qui m'amène à la vulnérabilité. Accepter sa vulnérabilité n'est pas facile. Mais devant une malade chronique, débilitante comme le cancer il faut apprivoiser sa vulnérabilité. Actuellement ce n'est pas vraiment le cancer qui me rend  vulnérable, en tout cas je le saurai bientôt, ce sont les traitements de chimio. Fatigue, douleurs, nausées, perte d'énergie, neuropathies font que seul je serais vraiment handicapé. Imaginez donc quand ARNOLD prendra le dessus sur tout cela, j'aime mieux ne pas y penser. Donc je dois, encore là je n'ai pas de contrôle, me fier sur tout un chacun pour m'aider. Dans ma vie j'ai eu des moments de vulnérabilité "passagers". une dépression importante et la fibromyalgie m'ont rendu vulnérable à l'époque, mais cette fois-ci c'est une toute autre histoire. Cela dure dans le temps et les besoins sont plus grands. Parfois j'ai besoin d'aide pour marcher, me lever, attacher ma chemise ou ouvrir un sachet. Soyons honnête je ne suis plus aussi autonome que j'étais. Parfois je n'ai pas besoin, mais quand cela m'arrive tout en moi se rebelle. Mais je n'ai pas le choix, je ne contrôle pas cet aspect et je DOIS accepter d'être aidé. Siméon me faisait remarquer que j'apprivoisais de plus en plus mes besoins. Je crois que par la force des choses, j'ai fait de grand pas. J'accueille l'aide que l'on m'offre même si parfois cela me fait me sentir diminué et faiblard. C'est ce que je suis hahaha.

Ce qui m'amène aux personnes qui m'aident et m'entourent. ARNOLD m'a permis de me rendre compte de tout l'amour qui m'entoure. J'ai découvert, grâce à ma vulnérabilité, que je suis aimé et soutenu par beaucoup de personnes. Nycole évidemment qui est fidèle, compatissante, aidante. réconfortante et soutenante malgré ce qu'elle vit, elle aussi,au travers tout cela. Elle est une présence indispensable dans ma vie depuis longtemps, mais depuis ARNOLD c'est encore plus probant. Mes enfants qui m'ont soutenu de façon remarquable par leur présence, les vidéos humoristiques, les textos ou courriels de soutien, je les sens très présents et soutenants pour moi. Nos amis Francine et Siméon qui dès le jour un ont répondu présents et non pas cessé de nous accompagner et nous soutenir de mille et une façon. Ma soeur et mon beau-frère qui nous démontre leur amour. Michèle, mon amie, qui a reçu mes anxiétés nocturnes à toute heure de la nuit.  Et plusieurs dizaines d'étrangers ou connaissances distantes qui nous ont fait signe pour nous encourager. Et j'en oublie sûrement. Alors durant cette année j'ai découvert que j'étais aimé plus que je ne pouvais le penser. Alors tout un bonus.

Alors parlons des découvertes de cette année: j'ai découvert que je suis plus fort que je ne le pensais; que je suis plus aimé que  je ne le pensais; que je suis capable d'accepter ma vulnérabilité et de laisser les autres m'aider; que je suis capable de ne pas rester dans mes scénarios néfastes et viser plutôt le moment présent; j'ai appris que certains amis ne sont pas vraiment des amis car ils m'ont abandonné pour différents prétextes ( sujet que je n'ai pas voulu aborder ici) ; j'ai appris que j'aime beaucoup écrire; j'ai appris que le moment présent est ce que j'ai de plus précieux. Et probablement que si je m'y arrêtais plus, j'en aurais encore plus à écrire. ARNOLD a envahi ma vie, l'a transformé, mais aussi a été le prétexte de pleins d'apprentissages positifs.

Je termine cette révision (oui je révise deux fois mes textes après publication ce qui explique que le texte peut varier après la première lecture que vous en faites), je disais donc que je termine cette révision assis au bord du lac, il est 7:06 du matin. En voici la preuve hahaha. Francine s'amuse.....

MERCI LA VIE!

ENTRÉE CXCIX(199) - BILAN 1!

ENTRÉE CXCIX
29-08-2016
BILAN 1 !


Ça fait un an que je suis en arrêt de travail. J'ai pensé que ce serait bon de revoir cette année dans la perspective de tout ce que j'ai passé, nous avons passé comme  couple et comme famille et proches.

D'abord des douleurs abdominaux m'ont valu une hospitalisation pis une autre et une autre. Pendant ce temps je recevais des antibiotiques intraveineuses à la maison, Toute une adaptation que ce processus ou tu t'installes toi même ton antibiotique dans un cathéter branché en permanence dans une de tes veines. Chaque boule d'antibiotiques coûtait 1200$. Dieu merci que mes assurances couvraient cela. J'en ai eu pendant un mois tous les jours. Ce processus m'a introduit de façon dramatique à mon anxiété devant l'inconnu. On m'avait annoncé que j'avais des diverticulites et que je devais changer tout mon régime de vie, dans le sens que toutes les bonnes habitudes que j'avais prises de bien manger, de manger du pain brun, beaucoup de fruits, etc... devait changer. Eh oui imaginez donc! Plus de pain brun, petits fruits interdits, blé d'inde oh malheur....

Finalement on m'annonce que je dois subir une chirurgie, car la douleur augmentait de semaine en semaine. On m'annonce que ce n'est probablement  pas des diverticulites. Chirurgie d'un soir, lorsque terminée la chirurgienne confirme que c'est un cancer du colon. Je ne suis pas du tout surpris. L'attente du mois précédent m'a permis de conclure que ce devait être un cancer étant donnée que les antibiotiques ne fonctionnaient pas. Ce n'est pas le cancer qui m'a le plus accablé mais plutôt CACAHUÈTE le nom que ma soeur a donné à mon sac de stomie. Eh oui une stomie, donc un sac placé en permanence sur ton ventre duquel ventre sort ton intestin. Merveilleux ! Sexy à mort ! Ma réaction fut fulgurante je ne voulais rien voir de cela, ni le nettoyer, ni le changer je ne voulais rien savoir de ce maudit appendice nouveau qui me faisait chier, littéralement ! Heureusement  que le personnel a été d'une patience avec moi. Je serais curieux de voir les notes au dossier écrites par les infirmières à mon sujet. Donc vous aurez compris adaptation difficile à CACAHUÈTE. Mon hospitalisation qui devait durer une semaine en a durer deux durant lesquels j"ai été passablement amoché. Cet épisode a été lourd pour les miens aussi, car tout le monde famille et amis se sont donnés la main pour assurer une présence constante à mon chevet. Nathalie est devenue l'enquêteur en chef auprès des médecins avec ces innombrables questions, notes dans un cahier de bord, contestation des contradictions... Un travail de vrai surveillance médicale. Tellement que la chirurgienne lors d"une visite è mon chevet pour me donner des informations,, me dit : "Votre fille n'est pas présente c'est tu correct quand même."

Pendant mon hospitalisation on m'a appris que mon cancer que je pensais bénin, étant donné que la masse avait été retirée, était en fait un cancer du colon stade 4 et donc terminal. Pronostic de survie de 2 ans et demie à cinq ans. Celle là je ne m'y attendais pas du tout. Comment réagir devant les enfants et Nycole atterrés de cette nouvelle ? Quel serait mon chemin à suivre ? Mes 17 années en soins palliatifs me permettent d'entrevoir ce qui m'attend et ce qui attend ma famille. C'est deux questions me gardaient réveillé la nuit. Mon insomnie m'a permis de faire un bout de chemin tout de même. La vie c'est la vie et elle n'est pas finie tant qu'elle n'est pas finie. J'ai tellement souvent dit aux familles de mes patients;"Faites le pas mourir avant qu'il soit mort." Alors mon chemin était tracé. Le VIE continue point final. Ce n'est pas que je suis exceptionnel ou courageux ou très fort et déterminée, c'est que je crois que pour tout mon monde autour de moi et moi même c'est le chemin le plus fructueux.

Ah ne vous en faites j'ai pleuré en masse durant mes nuits d'insomnie et avec les miens aussi. Les motions sont à fleur de peau depuis l'annonce et je n'ai que peu de contrôle sur elles. 

À ma sortie d'hôpital j'avais hâte de voir ma mère que je n'avais pas vu depuis au mois un mois, ne voulant pas l'inquiéter avec mon PICLINE qui était difficile à cacher. Je n'étais assez fort pour y aller à ma sortie d'hôpital le mercredi. Le jeudi matin ma soeur est venue m'annoncer que maman était décédée de la veille au soir. Autre attaque sur mes émotions. Pas que j'étais triste de son décès car les derniers mois avaient été difficile pour maman.J'étais triste de ne pas l'avoir vu depuis ce dernier mois. Dans ma condition d'opéré et de nouvellement membre du club des personnes atteintes du cancer, je dois avouer que je ne me rappelle pas beaucoup du salon funéraire. J'y suis allé pour un bref moment. Je ne me rappelle pas beaucoup non plus des funérailles sauf que c'était bien. J'ai pris la parole pour lire un texte que j"avais composé pour cette occasion l'année dernière. Comment j'ai fais, je n'ai aucune idée. En fait, c'est faux je crois fortement que ma foi et maman m'ont soutenu, en plus de Matthieu qui faisait le garde du corps au cas où je m'écrase.

Une fois les funérailles passées, je commençais mes préparation pour mes traitements de chimio. Une autre fois mon anxiété est devenu assez élevée. Mais J'étais pressé de commencer le combat avec ARNOLD, le nom que j'ai donné à mon cancer, mais la doc me trouvait trop faible. Cela retardait le début du combat, mais en fait le combat était commencé dans ma tête. Finalement les traitements ont commencés. Oh beboy c'était une autre game. Mais c'est ce qu'il faut. Je suis donc en traitement depuis le début du mois de décembre. Je vis avec cette nouvelle réalité d'un corps qui se fait bombarder littéralement et qui en subit les dommages collatéraux. Je suis devenu un petit vieux malgré que dans ma tête j"ai encore vingt ans. Cette partie est difficile à assumer. Je l'ai combattu en non acceptation pendant plusieurs mois, maintenant j'accepte que je suis magané, que je dois prendre soin de moi et accepter que d'autres prennent soin de moi aussi. Oh que celle là est pas facile ! 

Je dois dire que je suis excessivement chanceux d'être entouré de Nycole et les enfants, de ma soeur et beau-frère, de nos amis Francine et Siméon qui sont présent de tous les instants. C'est grâce à eux que je tiens le cap. Que je me relève quand je tombe. Grâce à eux aussi que je puisse pleurer et savoir que ce serait accueilli, c'est si important. Oh je me retiens souvent  (macho que je suis) mais je me permets, grâce à leur accueil, d'être vrai et laisser ma peine s'affirmer. Ok moins devant les enfants évidemment.

Où en suis-je ? Bien je continue de suivre des traitements de chimio, moins agressif, pour le moment. Mais  mes CEA, indicateur de cancer, sont élevé alors la doc a demandé que mon SCAN prévu pour la mi septembre soit passé en Août. Alors on peut imaginer l'anxiété que cela cause à tout mon monde, pas juste à moi. Le cancer, comme bien d'autres maladies chroniques, n'est pas l'affaire d'une seule personne,. Tout l"entourage en est affecté. Donc le scan est passé et l'Attente commence. Je vois ma doc que le 13 septembre.

Voilà un bilan factuel de ma dernière année. Je souhaite faire un bilan personnel sous peu mais là je crois que cette entrée est assez longue. J'y reviendrai donc.

Je terminerai cependant en affirmant haut et fort que malgré tout ce que j'ai vécu durant cette année. ou plutôt à cause de tout ce que j'ai vécu, je peux dire  MERCI LA VIE !

samedi 27 août 2016

ENTRÉE CXCVIII (198) - Maudite patience !

ENTRÉE CXCVIII
27-08-2016
MAUDITE PATIENCE !


Ce matin, au lieu du lac, je suis dans mon fauteuil à la maison. J'ai dû revenir pour passer mon scan hier, j'y reviendrai, et aussi nous avions un spectacle LES MORISSETTE  hier soir pour souligner l'anniversaire de ma belle-mère. L'anniversaire d'il y a deux ans d'ailleurs !!! quand elle était jeune. hahaha! Ben oui, ça nous prend du temps pour en venir  à bout de tous nos anniversaires. Heureusement belle maman est patiente. En fait les enfants lui avaient promis un souper et sortie spectacle. Trouver LE spectacle, LA bonne date pour tout le monde c'est un défi de patience!

Comme je le disais, hier j'ai passé mon scan. Parlons patience ! Les personnes qui me connaissent savent que je ne suis pas patient. En fait, je suis un impatient qui crois vraiment qu'il n'y a aucune raison au monde pour me faire attendre, où que ce soit. Depuis l'arrivée d'ARNOLD dans ma vie, ma patience a été mise à rude épreuve plusieurs fois. Parfois j'ai réussi à contrôler mes réactions externes, parfois moins et dans ce temps là je ne suis pas toujours fier de moi. Mais bon I AM WHO I AM et même si parfois je souhaite changer cet aspect de ma personnalité, j'accueille que je suis ainsi tout en tentant de m'améliorer. Je dois dire que j'ai ample souvenirs où, jeune garçon accompagnant sa mère, j'ai été témoin des impatiences de celle-ci ! La pomme, l'arbre etc....

Alors hier j'arrive au Centre hospitalier vers midi quarante pour mon rendez-vous de 13h00. Une lignée sans fin aux inscriptions en imagerie médicale commençait déjà à travailler ma patience. Je fus appelé vers 13H30 pour faire installé mon catheter alors je me disais YESSS une petite attente acceptable. Ben non crisse ! J'ai passer mon scan à 15h30. OUI OUI vous avez bien compris. Deux heures d'attente !!! En plus, le technicien me fait entrer seulement pour me retourner car une autre urgence arrivait. J'ai alors perdu PATIENCE et annoncé aux personnes présentes que cela faisait déjà une heure et demie que j'attendais, que je suis en chimio et fatigué d'attendre et que mon temps est compté. En plus, j'ai échappé quelques sacres. Pas fier de moi pantoute ! "Je n'ai pas le choix, j'ai une urgence." dit la technicienne. En fait c'était vendredi après-midi et les docs font pression sur le système pour réduire leur "case load" avant le week end. MERDE ! alors les patients attendent. Cette petite information m'a été partagée par le technicien: "Ne prenez jamais un rendez-vous le vendredi." m'a-t-il dit.

Pendant que j'attendais, je vous jure que je travaillais fort sur ma patience pendant l'heure qui m'a été "donné" pour réfléchir encore. Mais rien n'y fait. Même si je me dit que je me fais du tort je n'arrive pas à lâcher prise. Bien oui, j'ai quand même lâcher prise sur la colère, mais pas sur le brassage dans ma tête de mille et un commentaires que je pourrais faire à la bitch de technicienne, aux médecins. aux administrateurs,  au personnel qui dit n'importe quoi, au salubriste. à la réceptionniste OKOK j'exagère mais vous voyez l'idée.

Nycole m'a fait remarquer il y a un certain temps que mon impatience avait empirer depuis la dernière année. Elle me voit en colère et, pour elle, cela se traduit dans mon impatience. Foutaise que diable ! Hahaha... je pense qu'elle a probablement raison. Elle est une sainte d'être capable d'accueillir mon impatience parfois sur des choses absolument ridicules: j'échappe beaucoup de chose à cause de mes neuropathies dans les mains. La plupart du temps quand j'échappe quelque chose, "j'échappe" aussi un "mot" d'impatience. Ouppps! Nycole, elle, est un icône de patience de m'endurer ainsi. Mais j'ai tellement d'autres qualités. Merci mon amour sans toi je n'y arriverais pas.

Hier je l'ai vu aider sa mère à se lever et marcher; ma réflexion fut: pauvre elle d'un côté elle doit aider sa mère, de l'autre son mari. Combien de fois Nycole m'aide à me lever ou à monter les escaliers ou simplement à marcher quand mon énergie me lâche. Elle le fait avec ardeur et détermination, sans jamais se plaindre. C'est une femme extraordinairement dévouée ! Je suis plus que chanceux de l'avoir dans ma vie.

MERCI LA VIE !

jeudi 25 août 2016

ENTRÉE CXCVII (197) - BOFFF!

ENTRÉE CXCVII
25-08-2016
BOFFF!

Une journée nuageuse aujourd'hui et un peu de pluie Cela ne nous a pas empêché cependant de s'asseoir au bord du lac.

Hier Patricia et Éloize nous ont quitté après une superbe journée. Elles ont fait la descente de la rivière en kayak. Nous nous sommes baignés et relaxés au soleil. Quoi que Patricia semblait déterminé à tout nettoyer avant de partir malgré nos monitions de nous laisser faire cela. Je dois dire que nous avons eu beaucoup de plaisir avec les deux. Il m'était beau de voir la tendresse entre Patricia et Éloize. J'ai eu beaucoup de plaisir à taquiner Éloize qui se défend très bien. Je vais m'ennuyer de son rire et son espièglerie!

Vous savez comment je vis les départs! Mais bon il y en a continuellement dans la vie n'est-ce pas?

Je ne cacherai pas que cela nous faisait drôle de finalement nous retrouver seuls ici. Mais honnêtement cela faisait aussi du bien, nous ne sommes plus habitué à tant de vie autour de nous au quotidien. Mas ce fut super agréable.. Mais se retrouver seul était aussi agréable. Nous avons su en profiter et encore ce matin. En fait, ce fut la seule bonne note de cette journée. Je me suis senti mal toute la journée. J'ai dormi en avant-midi dans le hamac et en après midi dans mon lit. Je me sentais vraiment pas bien. J'avais des nausées, je me sentais faible, difficulté à respirer, mal de tête. Résultat de nos ébats? J'en doute. Résultat d'ARNOLD qui avance ? Évidemment je le crains. Surtout que je ne pense qu'à cela depuis que la doc a demandé un scan de façon précipitée. Enfin, je n'y pense pas tout le temps, mais quand j'y pense... bref disons que par moment cela occupe mon inquiétude.hahaha

Ce qui me choque le plus, c'est que cela m'a empêché de profiter de notre beau lac et de notre temps seul. Mais bon c'est comme cela. Nycole et moi vivons ensemble chaque journée aussi pleinement que possible et je n'aime pas perdre ces moments parce que je dois me coucher. Mais ARNOLD ne demande pas la permission, il s'ingère dans mon bien être quand il veut et comme il veut. Nous comprenons que cela fait maintenant partie de notre vie. Nycole est très compréhensive et aidante. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle.

Alors ce fut une journée bofff avec ses bons et mauvais moments. Je choisis de retenir ses bons moments...

MERCI LA VIE !



mercredi 24 août 2016

ENTRÉE CXCVI (196) - LES APPRENTISSAGES !

ENTRÉE CXCVI
24-08-2016
LES APPRENTISSAGES !

 
 Le lac est calme ce matin sous les doux rayons chauds du soleil levant. Enfin passant par dessus les arbres.... Je me sens bien ... je chante QUE TES OEUVRES SONT GRANDES, QUE TES OEUVRES SONT BELLES, SEIGNEUR, SEIGNEUR, SEIGNEUR, TU NOUS COMBLES DE JOIE !

Ce temps au chalet jusqu'à date semble m'apprendre des choses. Je me sens d'ailleurs comme un apprenti .... quelque chose ... un apprenti de la VIE !

Par exemple j'ai appris que les loutres de lac existent. Ceci est venu du fait que la bête que je voyais traverser mon lac tous les matins ressemblait étrangement, à mes yeux de citadin, à une loutre. Un débat s'ensuit. "Y a pas de loutre dans les lacs," "Comment veux-tu qu'une loutre arrive ici au lac?" Illico sur internet pour découvrir, qu'en effet, il existe des loutres de lacs et des loutres de mer. En parlant avec la voisine j'ai appris que ma loutre était en fait un castor. 

J'ai appris (découvert) qu'aidé de mon guide de 8 ans Éloize, je pouvais encore faire une TREK de 40 minutes dans la forêt. Bon on s'entend que d'autres le font en 20 minutes, mais bon passons sur ce détail. Je me suis donc enfoui dans la forêt avec Éloize sans mot dire  à personne. J'ai appris que cela n'était pas une bonne idée  car éventuellement on nous cherchait, mais j'y reviendrai. Mais ce n'est pas de ma faute (sic) c'est la petite qui voulait que nous partions en secret hahaha. Alors nous voilà au milieu d'un sentier bordé de belles fleurs sauvages c'était magnifique pour utiliser le terme de mon guide. D'ailleurs j'ai appris qu'une enfant de huit ans peut très bien comprendre que son papi "malade" peut avoir besoin de ralentir et de se reposer en route."Est-ce que ça va papi, pas trop essoufflé." "Au magnifique OASIS il y a un banc tu pourras te reposer." "Fais attention papi ici c'est mouillé, marche sur les bois."  C'était émouvant à souhait. Alors en effet j'ai appris que de partir en secret pouvait laisser planer un doute sur ma sécurité, mon bien être etc...  Malgré que nous ayons tenté, une fois l'autre bord du lac,  de les saluer à la manière des "pionniers d’antan" avec nos bâtons de marche dressés bien haut, outre nous entendre crier, Nycole et Patricia n'ont rien vu. L'iquiétude s'installa. À notre arrivée "au camp de base" nous apprenons que Patricia est partie au sentier pour nous "rescaper", plus inquiète pour son père que sa fille sûrement, étant donné qu'elle était mon guide et se débrouille très bien en forêt Il y a avait sûrement de l'inquiétude pour les deux. Heureusement que d'autres "pionniers" rencontrés en route l'ont rassuré, ayant piqué une p'tite jasette avec le vieux barbu et son minuscule guide. Que d'apprentissages faits dans cette activité spontanée, irréfléchie et amusante à souhait. Le coût de l'activité ? Quatre heures et demie de sommeil dans mon hamac pour récupérer. Mais j'ai réussi la TREK !

J'ai appris que les grenouilles prolifilent dans mon lac. Une quantité, il me semble, indécente de grenouilles de tout accabit nous espionne sans cesse, nous font sursauter par leur sauts ou sons qui ne nous sont pas encore suffisamment familiers. Je ne connais rien des grenouilles, donc je ne peux vous tanné avec mes connaissances. Mais j'appris que mes petites filles, elles, pouvaient passer des heures à les chasser, les mettre dans un sac empli d'eau et les relâcher éventuellement, que pour recommencer le tout quelques minutes plus tard. Aussi j'ai appris qu'Alycia, la brave, les prends dans ses mains, bon d'accord avec un air de dégoût total, mais bon. J'ai appris que les grenouilles n'aimaient pas cependant se faire prendre. Par contre, ces observations mont amené à admirer la patience des deux petites et leur détermination à les capturer.

J'ai appris (ou réappris) que le fait de m'asseoir au bord du lac tôt le matin, quand le silence règne. m’apaise beaucoup. Je n'ai pas dit que cela me rendait moins chialeux, mais le lac, la nature, le vent, tout cela m'apaisent énormément. Je me sens enraciné dans la CRÉATION. Je fais cette même expérience chez moi parfois en observant les fleurs et les oiseaux, mais dans un petit lopin de terre. Ici c'est la grandeur, la vasteté, l'abondance de la création et surtout le lac qui me font de l'effet. Un bel effet apaisant, énergisant, réconfortant, c'est plein de VIE !

J'ai appris que si le chalet n'avait pas le WIFI je serais malheureux. C"est triste n'est-ce pas ? Mais je l'avoue, je suis devenu un WIFI JUNKI. Il faut que je puisse garder contact avec l'univers. Quel besoin cela cache-t-il ? J'aime bien la solitude pourtant, en autant faut croire que je ne perde pas ce contact. Bizarre! Mas je n'ai pas le goût nécessairement d'explorer cette bizarrerie.

Depuis mon opération en octobre 2015 je dors dans un fauteuil dans notre salon, pour diverses raisons: douleur au site d'opération quand je me tourne, le fauteuil m'empêche de me tourner; deux fois CACAHUÈTE s'est ouvert pendant la nuit parce que je l'accrochais en me tournant; je ne dormais pas beaucoup donc je réveillais Nycole quand je me levais, etc... Tout cela pour dire que dans mon fauteuil, au salon, je contrôlais mieux mes mouvements durant la nuit. Mais ici au chalet j'ai repris le lit. Nous avons un grand lit king et j'apprivoise le retour au lit tout en dormant sur le dos comme dans mon fauteuil. Je retrouve le plaisir de pouvoir toucher Nycole quand je m'endors, se tenir la main avant de s'endormir, l'entendre ronflé (bon pas si attrayant mais quand même), la savoir tout près de moi c'était acquis jadis, jamais plus. Bref,  je pense que je pourrai reprendre le lit "conjugal" au retour à la maison. J'adore cette expression lit conjugal.

Voilà quelques apprentissages faits jusqu'à date. Le plus important pour moi, je n'en ai même pas parlé, c'est le désir de VIVRE des moments comme ceux-ci encore et encore.

MERCI LA VIE !




lundi 22 août 2016

ENTRÉE CXCV (195) - LA FAMILLE !

ENTRÉE CXCV (195)
22-08-2016
LA FAMILLE !

Oh qu'y faisait frette ce matin sur le lac... mais je m'y suis ressourcé quand même... parce qu'au réveil j'étais de mauvais poil... Pourquoi ? I don't know! Mais le lac a su me ramener au moment présent et m'apaiser. Une chance pour Nycole... LOL.

L'idée de prendre un chalet pour un mois fut une vraie bénédiction, même si le chalet "de luxe" se révèle être plus cute que de luxe. Si je ne suis pas trop fatigué je raconterai les problèmes encourus depuis notre arrivée. Bénédiction dis-je parce qu'il nous donne la chance d'être en famille dans un cadre différent que d"habitude et dans un contexte de relaxation et de ludisme.  

Je trouve que cette première semaine avec presque toute la tribu présente fut une vraie occasion de créer des souvenirs précieux. Je revois les moments de rire, d'amusement sur le lac ou sur le terrain en jouant des jeux, en racontant des anecdotes, en tentant de partir le feu, en relaxant. Je revois les petites qui chassent inlassablement les grenouilles. Alycia qui sans crainte les prends dans ses mains. Je la vois avec Éloize jouer au badminton, faire des pirouettes. Je vois aussi les moments de fatigue de certains et la liberté d'aller se recoucher au besoin. Les feux autour desquels ont s'est permis des hot dogs, des guimauves, des rires, des levées de lune merveilleux, des baillements de fatigue d'une journée passée au grand air. Aussi je vois les mamans et leurs proximité avec les enfants quelle joie. Les câlins de mon grand petit-fils quand ils ont quitté, m'a confirmé que quelque chose s'est passé ici à St-Côme. Les rires de Matthieu et Mélanie, qui ne cesse de nous ramener au plaisir de rire. Ce qui m'a frappé aussi c'est la collaboration de chaque personne pour que tout se passe bien surtout aux repas. Et que dire de notre rayon de soleil Élizabeth qui ne demande pas mieux que de nous faire son plus beau sourire. Je m'ennuie déjà de son jasage, de ses bisous et ses salutations de la main tel une reine en fonction.

Depuis deux jours je passe plus de temps avec ma petite Éloïze que je vois moins souvent. Quel plaisir. Elle a une opinion sur tout, qu'elle aime partager croyez moi. Elle a un sens d'humour et de comédie très drôle. Elle est intelligente et réservée. J'ai découvert aussi toute sa fragilité. Nos jeux et taquineries nous ont rapprochés je crois. Je vois mieux la différence entre Alycia et elle. Alycia est plus extravertie je crois. Elle s'exprime beaucoup que nous soyons  plusieurs ou seuls, alors que je vois que Éloize quand nous sommes moins nombreux e a des choses à dire. Alycia est aussi très intelligente et plus extérieure. Elle aime ce qui est physique et aime performer. Éloïze aussi mais de différentes façons. Plus effacé je crois. Entéka ... un papi qui parle de ses petits enfants peut parler pendant des heures. 

ARNOLD est à peine présent dans mes pensées si ce n'est qu'à cause de CACAHUÈTE qui me donne du fil à torde. Ou encore par moment où je projette ne plus être avec eux. Mais je me ramène au moment présent assez rapidement. Je regrette de devoir dormir autant. C'est du temps qui m'est enlevé avec ma famille, mais je n'ai pas vraiment le choix. C'est à dire je CHOISIS de m'occuper de moi pour pouvoir profiter le plus possible de ces moments. ARNOLD me limite, mais ne m'arrête pas ! Mais je n'aime pas que mon sommeil entrave leurs activités. Je veux que la vie continue. Parfois j'entends "Shuttt papi dort." Je n'aime pas cela. S'il me réveille, je me réveillerai c'est tout, ce n'est pas grave. J'aurai en masse de temps pour me reposer quand ils seront partis. 

Patricia repart demain, nous nous retrouverons seuls pour quelques jours. Et samedi nos amis arrivent pour quelques jours. Un autre temps pour créer de bons souvenirs. J'ai bien hâte. 

Vendredi je passe mon scan c'est tout ce que je dirai sur ce sujet.

MERCI LA VIE !

dimanche 21 août 2016

ENTRÉE CXCIV (194) - LES DÉPARTS !

ENTRÉE CXCIV (194)
21-08-2016
LES DÉPARTS!

Aimez-vous ma nouvelle photo? Moi je l'adore. Hmmm est-ce comme dire que je m'adore? Non je ne voudrais pas être si prétentieux ... ben finalement peut-être que oui. Enfin, laissons à d'autre qui aime décortiquer  mon intérieur y penser, moi j'exprime simplement que j'aime cette photo. Et au contrario de ce que j'ai déjà écrit sur ma barbe, ici je me trouve BEAU ! Ma fille NATHALIE a écrit MAGNIFIQUE ! Je la crois suffisamment objective pour considérer son affirmation comme juste et réfléchie... hahaha. Comme quoi on accepte bien ce qui fait notre affaire. Mais pour continuer sur la photo, je trouve qu'elle dégage une certaine paix, sérénité et joie de vivre. Remarquez un côté plus sombre et un côté plus éclairé de mon visage. Comme si tout n'est pas dit, ni révélé. Le sourire un peu taquin et les yeux qui disent tout et rien. Sans le vouloir j'apprécie que mon gaminet (genre) est placé de manière a caché un peu ma bédaine. Hahaha qu'il est vaniteux ce barbu! Mais je crois que cette photo dit beaucoup de moi. Mais je vous laisse interpréter selon vos propres impressions de moi.

Bon le sujet était les départs ! D'abord je vous parle de mon lac qui est merveilleux ce matin (oui je sais j'en parle beaucoup trop, mais bon je l'aime). On nous annonce de la pluie, mais moi perso je suis assis au bord du lac depuis six heures et c'est merveilleux. Pas de vent, pas de mouvement aucun sauf les patineuses qui s'en donnent à coeur joie. Le ciel est nuageux et cache le soleil, mais le temps est doux et le calme apaisant.

Bon les départs ! C'est comme si je ne veux pas vraiment en parler, bizarre ! J'ai remarqué que depuis l'arrivée d'ARNOLD je trouve les départs difficiles à vivre. TOUS les départs, n'importe quel DÉPART, aussi banal soit-il. Quand nos amis sont partis pour leur croisière je les ai conduis à l'aéroport. Lorsqu'ils ont pris la porte de l'aéroport les larmes sont montées, quand ma soeur m'a appelé avant son voyage au Costa Rica j'ai pleuré, quand  Nycole quitte pour le travail souvent je pleure, quand je quitte ma soeur et mon beau-frère après une visite les larmes montent toujours. Et quand les jeunes ont commencé à quitté le chalet pour retourner à  leurs activités j'étais triste. Cela s'adonne qu'ils partent un peu à la fois, donc plusieurs départs. Oh vous savez je ne m'éclate pas en sanglots généralement, mais quand même cela exprime qu'il se passe quelque chose intérieurement.

(le soleil perce les nuages et rend le lac aveuglant d'éclat ... ahhhh que c'est merveilleux.... silencieux, beau, VIVANT!)

Revenons au départ!

C"est comme si je voyais ces départs comme des départs permanents. Ce qui est totalement ridicule évidemment. Peut-être à bien y penser car j'y pense depuis longtemps, en fait depuis la fête de l'action de grâce alors que j'étais hospitalisé et que la tribu a organisé le dîner traditionnel à la cafétéria de l'hôpital. Je me revois pleurer après avoir salué tout le monde pour remonter à ma chambre et Nathalie qui me dit "voyons papa tu vas les revoir" ou était-ce "Ben voyons qu'est-ce qui te prends c'est pas la fin." pas certain lequel des deux....hahaha. Un dernier exemple: quand nous avons quitté pour le sud l'hiver passé j'ai pleuré à l'aéroport quand Matthieu nous a laissé. Là il y avait deux départs. NOUS qui quittions et MATTHIEU qui repartait. Donc je reviens à bien y penser ... je pense que chaque départ reflète mon propre départ. Ohhhhh je sens que je vous impressionne là avec mon savoir psychomachintruc n'est-ce pas? C'est comme si chaque fois que quelqu'un quitte, cela me projette vers la fois où je quitterai en permanence. C'est fou hein?

Mais bon, que ce soit cela ou pas, je me rend compte que chaque départ éveille en moi des émotions. Ces émotions révèlent quelque chose de mes besoins, de mes désirs, de mes peurs et de mes joies. Aussi cela révèle que chacune des personnes qui me quittent ou que je quitte, même si ce n'est que pour les revoir demain, sont importantes pour moi. Vous aurez compris que ce n'est pas le départ de n'importe qui, qui m'affecte émotivement, même si CHAQUE départ me rejoint dans la projection de mon départ. Non ce sont les personnes plus proches de moi évidemment. Donc, quand le livreur de pizza me quitte après que je l'eut payé, je ne pleure pas!

MERCI LA VIE!

samedi 20 août 2016

ENTRÉE CXCIII (193) - RYTHME!

ENTRÉE CXCIII (193) 
20-08-2016
RYTHME!

Je dois dire avant de commencer cette entrée que le paradis c'est d'être assis au bord d'un beau lac et avoir accès au WIFI ! Jamais je n'aurais cru penser cela, mais oui le WIFI est MERVEILLEUX.

Au moment où je commence cette entrée le soleil pointe au dessus des arbres qui bordent l'autre côté du lac. Il est aveuglant et déjà sa présence se fait sentir par la chaleur qu'il dégage (il est vrai qu'une personne rayonnante dégage beaucoup de bonheur et de chaleur autour d'elle). La brume se dissipe tranquillement et le miroir aquatique reprend ses droits. Le silence règne sauf pour le croassements des oiseaux et des grenouilles. Et quelques bestioles encore non identifiées.

Le RYTHME est le titre de cette entrée. Ma vie en ce moment ici à St-Côme, où les commerces ferment très tôt et  rien ne se passe, est rythmée par le levée du soleil et le levée de la lune. L'un m'annonce une nouvelle journée et l'autre une nouvelle nuit. Je semble attendre ces moments de pure bonheur de voir le soleil poindre et la lune se glisser dans notre horizon à la tombée du jour. J'ai 63 ans (depuis quelques jours seulement, mais je les ai quand même) et je n'ai jamais eu l'occasion de faire une  observation quotidienne de ce rythme planétaire (je voulais un autre mot qui parle de ce mouvement des astres, mais mes connaissances astrologiques étant limitées...). Je suis émerveillé à chaque jour par ce rythme du temps. Une journée commence, une nuit commence, un autre jour est passé. Évidemment vous vous dites, mais c'est comme cela depuis le début des temps el gros! C'est plutôt banal, cela ne change jamais. tic toc tic toc tic toc... le jour se lève, la nuit se lève et un autre jour vient de filer dans l'univers. C'est vrai que comme dirait mes jeunes, y a rien là ou papa t'as pas rapport! 

Mais je réalise que j'ai pris et je prends depuis toujours pour acquis que le soleil et la lune se lèveront sur mon coin de pays. Un peu comme j'ai pris pour acquis que moi aussi je me lèverai chaque jour pour vaquer à mes occupations: me nourrir, me vêtir, travailler, faire l'amour, me divertir, etc... Pourtant ce rythme de vie c'est MERVEILLEUX, comme la levée du soleil et de la lune. MERVEILLEUX de pouvoir se lever tous les jours et faire ce que l'on souhaite ou doit faire pour VIVRE son quotidien. MERVEILLEUX! Et pourtant je l'ai pris pour acquis. Jusqu'à ce qu'il se passe quelque chose qui entrave ce rythme quotidien de ma vie. La lune et le soleil se lèveront toujours sans difficulté et sans entrave! Et c'est merveilleux qu'il en soit ainsi. Toute ma vie j'ai pris pour acquis ce mouvement et le mien. C'est triste un peu je pense! Toutes les fois où j'aurais pu m'émerveiller encore plus, (car je connais l'émerveillement tout de même),  sont passés et perdus. Comme tous les levées que j'ai pris pour acquis, je ne peux les reprendre.

Mais là, grâce à ARNOLD je ne prends plus rien pour acquis. Oui d'accord l'amour de Nycole, de mes enfants et petits enfants, de ma fratrie, de mes amis et de Dieu j'ai tendance à tellement m'appuyer dessus depuis ARNOLD que je peux, peut-être malheureusement, les prendre pour acquis. Ils sont ma fondation, le roc sur lequel je m'appuie. Mais ce que je ne prends plus pour acquis c'est la VIE, le quotidien, le train train de chaque jour. Parce que chaque levée pour moi se passe maintenant différemment. Je peux être ou ne pas être en forme. Avoir ou ne pas avoir mal. être capable de bouger et faire des choses ou rester étendu et me reposer. être capable de me concentrer pour écrire ou végété devant la télé. Je peux peut-être sortir seul de mon hamac, monter les marches sans aide, ouvrir un sachet ou attacher une chemise sans aide ou dépendre de quelqu'un. Je ne peux rien prendre pour acquis. C'est MERVEILLEUX non!
Pesez-vous que je divague! Peut être. En ce moment, si tout le monde ne dormait pas, j'irais mettre mon maillot, ma veste de sauvetage et hop je briserais le miroir aquatique avec mon corps pour me laisser flotter et faire un avec le lac. MERVEILLEUX non! Ok je pense qu'en effet je divague.

En fait, ce que je veux dire c'est qu'ARNOLD me force à remarquer chaque aspect de ma vie. Le regarder avec un regard nouveau. Le questionner, l'accepter ou le rejeter (rejeter est un peu inutile). De vivre dans le moment présent. J'espère en profiter encore longtemps.

Le soleil est full levée sur le lac, la marmaille se lève aussi, J'entends la petite Élizabeth qui jacasse dans la cuisine, un nouveau jour commence et je me sens très bien en ce moment. MERVEILLEUX!

MERCI LA VIE!

jeudi 18 août 2016

ENTRÉE CXCII (192) - DORMIR!

ENTRÉE CXCII (192)
18-08-2016
DORMIR!

Bien oui vous aurez deviné que j'ai dormi la majeure partie de la journée étant donné que mon traitement de chimio se terminait aujourd'hui. Ce matin je me suis levé très tôt et suis allé m'asseoir au  bord du lac. Merveilleux levé de soleil, les canards, les oiseaux, les grenouilles, tout y était. J'ai passé quelques heures seul devant la création merveilleuse. Tellement merveilleuse que j'ai tombé endormi assis droit dans ma chaise. Je ne me rappelle jamais m'être dormi assis dans une chaise. Cela donnait le ton pour ce qui serait une journée de sommeil. Je me rends à ma chambre pour faire ma toilette pour aller au CLSC faire enlever mon infuseur de chimio et j'ai eu le malheur de me coucher quelques secondes sur le lit et j'ai tomber endormi. Au retour du CLSC j'ai dormi dans mon hamac, sous la couverte à l'ombre d'un merveilleux épinette, jusqu'à 17H00. Alors comme je le disais une journée sommeil. J'espère que demain ira mieux. 

Le temps passé (éveillé) devant le lac m'a donné beaucoup de temps pour penser à ce qui pourrait m'attendre selon les résultats du scan. La date a été fixé au 26 à 13h00. Pas de niaisage, j'aime ça de même. Je vois la doc seulement le 13 septembre cependant, donc il me faudra être patient. Je disais que j'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, mais en fait c'est pas tout à fait exacte. Il me montait des émotions de joie et de reconnaissance pour la chance que j'avais de pouvoir profiter de ces journées en pleine nature. Et c'est là que montait la pensée que possiblement ce serait la dernière fois. Je sais je sais c'est ridicule, mais c'est là quand même. Je me voyais passer le scan et voir les regards entendus des techniciennes. Je me voyais devant la doc recevant la mauvaise nouvelle qu'il ne me restait que quelques mois à vivre. C'est bizarre tout cela se passe en quelques secondes seulement. En quelques secondes ma vie est chamboulée. Quand la chirurgienne m'a annoncée suite à mon opération que c'était bel et bien un cancer, je n'ai eu aucune réaction émotive car je le savais avant même qu'elle n'en parle. J'étais certain. Non, ma vie fut chamboulée quand on m'a annoncé que c'était un stade 4. Une annonce faite de façon très nonchalante  et suivi immédiatement de tous les détails de traitement, d'effets secondaires, de pronostic de survie, etc... OUF! Un peu comme mardi dernier lorsque l'infirmière pivot m'annonçait que je devais passer mon scan plus rapidement que prévu. Elle m'annonce cela comme si c'était banal, entre un rire ridicule et une affirmation météologique " Ah il pleut."

Je sais bien que je ne suis pas au bout des ressources qui peuvent m'aider à faire face à ARNOLD. Mais cette fois-ci j'avoue que la perspective d'entendre dire que le cancer progresse et qu'il faut reprendre des traitements plus agressifs ne me sied pas du tout. Je me trouve fatigué au boutte, fatigué physiquement. Fatigué d'être fatigué. "Oh c'est juste de la fatigue" me disait quelqu'un, et en fait je le dit moi même. Mais dans les faits cette fatigue gruge beaucoup de mon plaisir de vivre. Je dois adapter beaucoup de chose dans ma vie pour arriver à fonctionner convenablement. J'ai souvent besoin d'aide pour marcher, monter les marches, etc... Le prochain traitement apportera avec lui des effets secondaires nouveaux: nausées, vomissements, perte de cheveux, diarrhée. Donc oui ce n'est QUE de la fatigue, mais c'est TOUTE une fatigue.

Donc, j'ai tenté de ne pas trop revenir sur ces pensées pendant mes moments de repos et de solitude. Je me suis concentré sur le lac, la nature autour, la chaleur du soleil (intense) et la fraîcheur de l'ombre. Mais surtout sur le vie qui m'entoure. Une partie de la tribu a quitté, mais il reste encore les filles, Matthieu et Mélanie, et les poupounes. Donc la VIE se poursuit et de mon hamac je pouvais entendre les rires et le plaisir des petites qui chassaient les grenouilles. Ce soir un merveilleux levée de lune dont voici la preuve (mais c'était beaucoup plus beau que la photo), nous a émerveillé sous un ciel clair et dégagé de toute tache, alors que nous nous réchauffions auprès du feu.

MERCI LA VIE!

mercredi 17 août 2016

ENTRÉE CXCI (191) - VIVRE MALGRÉ TOUT

ENTRÉE CXCI (191)
17-08-2016
VIVRE MALGRÉ TOUT!


Un mercredi matin merveilleux, ciel bleu clair, soleil radieux, lac diamanté. Facile d'oublier la journée d'hier qui fut pluvieuse à souhait toute la journée. En plus j'étais à l'hôpital pour mon traitement de chimio. Cela a bien été mais grâce à mes questionnements j'ai appris que le doc devancait mon scan prévu pour la mi septembre à... plus vite possible. Mon CEA (indicateur de cancer) dépasse les 30, alors qu'il était à 22 la dernière fois. Pas bon signe. Cela pourrait vouloir dire que le cancer se déploie dans mon système. Ce pourrait aussi être un faux CEA causé par la chimio. Mais comme je suis sur un traitement de maintenance le CEA ne devrait pas être trop affecté. Aussi on me dit que cela pourrait vouloir dire que le cancer se désagrège et donc expliquerait pourquoi le CEA est plus haut car il y a du cancer qui se promène dans mon système (cette théorie ne me rassure aucunement j'avoue). Suis-je préoccupé? Oui évidemment, mais un jour à la fois est le mot d'ordre.  Alors voilà que les choses se compliquent car je suis hors portée de mon cellulaire, l'internet fonctionne s'il fait beau seulement, donc comment me rejoindre.  L'hôpital qui doit devancer mon scan doit me rejoindre. Déjà un message avait été laissé à la maison mais je n'y suis pas. Alors Francine fera un transfert d'appel à son cellulaire pour pouvoir intercepter l'appel et prendre mon rendez-vous. 

Entre temps je profite de chaque seconde ici au chalet devant ce merveilleux lac avec ma tribu. Vous aurez compris que les plans d'eau ont une part réconfortante dans ma vie. Mais combien de plaisir de vivre ces moments avec les enfants et petits enfants et même ma belle-maman. 

Lundi fut une journée merveilleuse passé dans le lac. Je fus le premier adulte à entrer au lac de bonne heure le matin. Éventuellement me dit-on tout le monde s'est baigné ou a profiter des embarcations. Malheureusement ou heureusement moi j'ai dormi tout l'après midi. Au lever je me suis joins aux activités en cours. En soirée feu de camp, mais papi trop fatigué, s'est couché tôt pour être en forme pour mon traitement.

Ma vie est bien différente depuis l'arrivée d'ARNOLD comme vous le savez, mais je la veux le plus remplie de VIE possible. Malgré les limites physiques, la fatigue, les inquiétudes je veux profiter de chaque instant même si cela est exigeant. ARNOLD n'aura pas le dernier mot sur ma VIE. Peut-être me tuera-t-il, mais j'aurai VÉCU à plein ce que je pouvais VIVRE. Et cela ARNOLD ne me l'enlèvera jamais!

Ai-je parler de ma soiré avec Céline? je ne me rappelle pas ... mais c'est un exemple de décision de ne pas laisser mon état m'empêcher de VIVRE (grâce à mon entourage aussi qui m'ont chauffeuré. Évidemment, je me dois d'être aussi réaliste. c'est le bout plus difficile. La réalité empiète sur mes désirs. me forçant à les adapter, ajuster ou carrément les mettre de côté. Mais ce que je peux rêver et accomplir je le ferai!


MERCI LA VIE!

lundi 15 août 2016

Entrée CXC (190) - LE LAC !


15-08-2016
ENTRÉE CXC (190)

LE LAC!

Ben oui c'est certain que j'étais pour parler du LAC. Hier matin sous une bruine légère je me suis assis sur le quai et admirer le magnifique lac que la nature nous a donné. Un vrai miroir, doublant le plaisir d'admirer le paysage qui l'entoure. Ce n'est pas un énorme lac. Je croirais que notre lac, pour le Québec, est considéré petit ou peut être moyen. Mais pou moi il est majestueux. Assis sur le petit quai nouvellement aménagé (la seule nouvelle chose de ce chalet), recouvert de mon imperméable,  sous la petite pluie qui tombe, une bruine qui rafraîchirait s'il faisait chaud, je suis rempli de bonheur. Mais ce n'était que le début de ce qui serait une merveilleuse journée de fête pour Patricia et moi.

Toute cette journée nous avons été gâtés et traités comme des monarques (moi j'aime cela). Avant le dîner (déjeuner pour les européens) qui soulignait la fête à Patricia. Un décor, digne d'une île tropicale, nous attendait avec article d'auto massage, cocktail des îles, et sifflet pour appeler nos cerfs pour qu'ils nous servent ce que nous voulions. Fauteuils et repose pied disponible pour nous permettre de regarder le lac en toute quiétude. Ajoutons la couverte pour nous réchauffer un peu et nous protéger de l'incessante mais adorable bruine ( la maudite). Sommeil en après midi, beaux et bons moments passés autour du magnifique feu de notre chef de meute JEF et festin pour souper (dîner pour nos amis outre mer) qui soulignait ma fête. Remise des cadeaux aux deux fêtés (comme si c'était nécessaire, mais combien agréable). Nous avons fini la journée avec une compétition endiablée de SCATÉGORIES et je me permets de mentionner que notre équipe de deux Matthieu et moi, avons gagné haut la main. Passé minuit... au dodo.

Tout ceci pour dire qu'ARNOLD n'a pas fait partie de la journée sauf pour n bref moment ù la question de partage demandait qu'elle capacité ou habilité on aimerait développé. ma réponse fut: a capacité de me GUÉRIR. Un merveilleux temps avec toute la tribu. Aujourd'hui prise de sang ce matin à huit heures au sous sol de l'hôtel de ville de St-Côme en préparation de mon traitement de chimio de demain. J'essaie de ne pas y penser, ce sera une longue journée. Deux heures de route aller et de retour. Donc départ vers 8h30 et retour vers 18h00. Mais en ce moment le soleil brille de tous ses éclats ce matin et le lac scintille de toute sa brillance.

Malheureusement on vient de voir une souris dans la maison et cela suscite quelques réactions de la gente féminine, en autre mot Nycole.

MERCI LA VIE!

jeudi 11 août 2016

ENTRÉE CLXXXIX (189) - LA BARBE!

11-08-2016
LA BARBE


Les personnes qui ont suivi mon blog savent que je me suis laisser pousser la barbe suite au diagnostic d'ARNOLD. Aussi j'avais commencer une réflexion sur le pourquoi j'ai décidé pour la première fois, à 62 ans, de laisser pousser et garder une barbe farouche. Je cherchais à comprendre ce qu'il y a derrière cette décision de transformer drastiquement mon look. Avant les gens me disaient que je ne paraissais pas mon âge, je vous assure que l'on ne me dit plus cela. Alors pourquoi ce surplus de pilosité? Qu'est ce que mon inconscient tente de me dire? Ou qu'est-ce que mon conscient tente de cacher?

Alors voici ce que je pense qui se passe. C'est une première  ébauche de ma réflexion. Au début j'ai justifié en disant que j'avais suffisamment de matière à penser pour me garder occupé: je devais me remettre suite à l'opération, je devais apprivoiser CACAHUÈTE, CHIMIVIE et ses effets secondaires qui me fragilisaient, les médicaments que je devais prendre, les multiples rendez-vous médicaux et examens à gérer, etc.... Sans mentionner les émotions liées au diagnostic et au décès de ma mère qui s'est produit en même temps. Donc c'était pour gagner du temps que je ne me raserais plus. Évidemment, quand ma barbe a pris un peu d'ampleur j'ai rapidement réalisé que maintenir une barbe farouche exige du temps. Autant que le rasage. Donc pas d'épargne de temps. Alors pourquoi la garder? 

J'ai pensé que c'était ma façon de me donner un espace de liberté parmi les différentes impositions que la vie me servait. Après tout, personne ne me demandait mon opinion sur mon opération, sur mon traitement. On me disait quoi faire et j'obéissais. ARNOLD non plus ne m'a pas demandé avant d'envahir mon corps. La barbe c'était mon choix point final. Je ne me préoccupais pas des commentaires plus négatifs qui m'invitaient à passer au rasoir, c'était ma décision. Pour moi, c'est plutôt rare de tenir une décision de ce genre malgré les oppositions gentilles autour de moi. Alors c'est ma liberté, c'est moi qui décide et ARNOLD peut aller se faire foutre. Cette explication m'a satisfait pendant plusieurs semaines. Mais plus mon visage changeait plus je me regardais dans le miroir tous les matins (pour poupouner ma barbe), une autre explication commençait à germer.

Je remarque de plus en plus que quand je me regarde dans le miroir, j'ai l'impression que je regarde un étranger. Je ne me reconnais plus. Ce n'est pas moi, c'est quelqu'un d'autre qui se regarde dans le miroir. Évidemment cela ne dure pas longtemps, quelques secondes tout au plus. Mais ce quelque seconde m'a ouvert une porte sur une autre explication pour justifier la barbe. En fait en plus de voir un étranger je ne le trouve pas particulièrement beau. Celui qui me regarde dans le miroir n'est pas aussi beau que moi, ce n'est pas moi. Vous me voyez venir, celui qu'ARNOLD attaque, qu'il tente de tuer est un étranger, ce n'est  pas moi qui va mourir c'est quelqu'un d'autre. Quand ma famille regardera dans le cercueil, ce ne sera pas moi qu'elle observera, mais un vieux barbu laid. C'est fou, insensé comme réflexe, cela dépasse le raisonnement mais, entéka, pour le moment je crois que cette explication tient la route. ARNOLD m"enlaidira éventuellement, alors je le devance. Ridicule mais bon ....

Évidemment, si j'avais entièrement endossé ce scénario je seras indifférent à ce qui m'arrive. Ce qui n'est  certainement pas le cas. Mais je pense que cela m'aide à y faire face. Je ne suis pas psychiatre, mais je serais curieux d'en jaser.  Pour le moment je ne vois pas d'effet négatif causé par l'étranger barbu.

Aujourd'hui je me suis senti terriblement fatigué. J'entrevois mal mon prochain traitement mardi  si je suis déjà si fatigué. Peut-être la chaleur y a contribué. Quoi que je suis resté pas mal loin du soleil. Heureusement que les ventilateurs m'ont gardé au frais. Avant la chaleur du jour, tôt ce matin, je me suis installé dans la balançoire pour écrire un autre récit pour mon livre. Ensuite, comme les rayons du soleil pointaient au dessus de notre haie de cèdre je me suis réfugié dans la maison pour faire le lavage et poursuivre la préparation de nos bagages pour le mois au chalet que nous avons loué. J'ai hâte de vivre ce temps avec la famille et les amis. Confectionner de bons souvenirs ensemble. Les souvenirs les plus chers ne meurent jamais. Oh je sais que je serai moins confortable, plus dérangé dans ma routine quotidienne, probablement plus fatigué, mais ce sera merveilleux de tous être ensemble.

MERCI LA VIE....






mercredi 10 août 2016

Entrée CLXXXVIII (188) - VOUS ET MOI!

10-08-2016
VOUS ET MOI

suite de : arnoldmoncancer.blogspot.com

Il y a presque un mois je vous écrivais en disant que j'arrêtais  la publication de mon blog pour un temps. Seul les fous ne changent pas d'idée. Me revoici ! Pourquoi ? Je m'ennuie de Moi et de VOUS.

MOI: Oui cela peut sembler bizarre, mais je m'ennuie de l'exploration plus mesurée de ce que je vis intérieurement. Je m'ennuie de la réflexion personnelle que le BLOG me permettait. Je m'ennuie du regard plus approfondi sur mon cheminement. Le BLOG me donnait un forum personnel pour le faire et sans ce forum je me trouve plus paresseux et moins porté à poursuivre ma réflexion de façon plus structurée. 

VOUS: Ben oui je me rends compte que même si j'écrivais le BLOG pour moi, le fait que j'avais des lecteurs et lectrices un peu partout dans le monde cela me motivait à écrire et à faire la réflexion que je prenais plaisir à vous partager. Plusieurs d'entre vous m'avez signifié combien le BLOG était aidant. Cela donne un certain sens à ce que je vis. Et cela me manque. J'aime vous imaginer en train de lire, parfois pleurer, parfois rire, parfois interpellé et parfois désintéressé (pas trop souvent j'espère). Je sais que parfois je partage des anecdotes de ma vie qui touchent plus mes proches, mais cela aussi fait partie de ce que je laisserai en héritage aux miens.

Voilà je me suis justifié suffisamment ! Quelques nouvelles de ma santé et de mon état d'âme.

Question santé pas beaucoup de changement. La doc souhaite suivre de plus près mon indicateur de cancer (CEA) car il est élevé. Souvent la chimio cause cette élévation artificielle. Depuis le début cet indicateur augmente et demeure élevé. Donc nous n'étions pas préoccupés, sauf que là on sent la doc préoccupée de nouveau et elle a demandé que je sois surveillé durant mes et ses vacances. Si l'indicateur augmente encore elle demandera le devancement du scan qui est prévu pour la mi septembre afin de valider si le cancer progresse ou non. Sinon, je vais assez bien sauf pour les neuropathies et la fatigue extrême. Je me mobilise assez bien le matin mais dès l'après midi la fatigue s'installe et je dois dormir. Je suis rendu à six traitements d'acupuncture qui donne certains résultats intéressants: je n'ai plus de nausées; les neuropathies dans les mains ont diminuées de 50% je dirais. 

Pour ce qui est de mon état d"âme : je dirais que depuis la dernière visite au médecin les larmes sont plus présentes chez moi et chez Nycole. Elles viennent spontanément parfois à cause d'une chanson, d'un regard entre nous, d'un événement triste aux nouvelles, d'un décès dans notre réseau.. Même si on sait que l'indicateur de cancer est élevé à cause de la chimio, le fait que la doc s'inquiète nous inquiète. En même temps, je me sens bien suivi par l'équipe d'oncologie donc c'est aussi rassurant. Nycole et moi malgré nos larmes ne restons pas dans la tristesse. nous la reconnaissons, l'exprimons et poursuivons notre route en disant MERCI LA VIE!

P.S. Plusieurs d'entre vous me dites que vous ne voyez plus les commentaires que les lecteurs et lectrices laissent sur le BLOG et même n'avez pas accès à la boîte de commentaire. Je ne sais pas pourquoi si quelqu'un peut m'éclairer je l'apprécierais.

P.S.2 Je commencerai avec cette entrée une nouvelle adresse pour mon blog. 
 arnoldmoncancer2.blogspot.com

P.S. 3 Pour les personnes qui commencent à me suivre et qui voulez partir du début l'adresse est arnoldmoncancer.blogspot.com