vendredi 27 janvier 2017

ENTRÉE CCLXXIV(274) - SILENCE RADIO

ENTRÉE CCLXXIV
27-01-2017
SILENCE RADIO

  • Je suis inquiet, pas de blog, pas un mot de la semaine ... silence radio... de ta part c'est toujours inquiétant ... que passa ?
Hahaha... bonne question, même moi je suis inquiet ! Je ne sais pas ce qui se passe vraiment, mais il me semble que je n'ai pas la tête à écrire et rien à dire surtout. Peut être est-ce un signe que je vais bien et que je suis plus ZEN que d'habitude ! Donc j'ai peut être moins besoin de réfléchir ou de partager.
  • Donc tu vas mieux ? Les effets secondaires de ta nouvelle chimio ne te dérangent pas trop ?
En effet, la  deuxième semaine se passe assez bien. La première semaine fut passable mais m'a beaucoup amorti physiquement et même psychologiquement, en ce sens qu'il me semblait avoir la tête vide mais lourde à porter. Donc je ne pouvais réfléchir à grand chose. J'ai passé du temps devant la télé, beaucoup de temps au repos. Mais cette semaine c'est mieux. Aujourd'hui j'ai rencontré mon oncologue et avons décidé de poursuivre mes traitements tel que le dernier, c'est à dire à 75% de la force. Je n'ai pas pensé de lui demander l'impact que cela aura sur la progression du cancer.  Par contre elle me cédule pour un scan de la tête pour mardi prochain à cause de mes céphalées. Alors voilà pour les nouvelles.
  • Rien ne te trotte dans la tête ces jours-ci ?
 En fait, je pense souvent à une question que la psychologue de l'hôpital m'a posée en lien avec mes vingt années d'expérience en soins palliatifs. Elle m'a demandé si je pensais que ces années d'expérience me nuisaient dans mon cheminement avec la maladie.
  • Et qu'as-tu répondu ?
Que je ne savais pas. Que probablement j'anticipais ce que je devais ressentir avant même de le ressentir mais sans plus. Alors cette réponse ne me satisfait pas, mais je n'arrive pas à vraiment répondre à cette question et cela m'intrigue. Comme j'ai la tête un peu dans la brume cela ne m'aide pas à réfléchir.  Le fait qu'elle m'a posé la question me laisse penser qu'elle croit que oui mon expérience me nuit, mais je ne sais pas trop comment. Entéka ce n'est pas la fin du monde, mais cela me titille un peu.
  •  Autre chose à partager ?
Je commence à garder un journal de paroles qui me touchent, me questionnent, m'interpellent. Je les notes pour éventuellement y réfléchir et peut être écrire sur le sujet. 
  • Tu veux en partager une ?
En voici une de mon ami Stéfan que j'aurais aimé avoir lu au moment où je vivais beaucoup d'angoisse suite à mon opération et mon diagnostic. " L'angoisse est une grâce car elle nous fait toucher à notre condition humaine, avec sa fragilité, sa mort, ses vides, ses pertes etc... et là, dans la pauvreté même de notre être, s'ouvre insoupçonné l'infini."
  • Ouin toute une parole à méditer !
Oui à méditer, c'est le but. Que les paroles que je consigne dans ce journal alimente ma réflexion spirituelle, me nourrisse intellectuellement, émotionnellement et psychologiquement. Ces paroles seront de tous ordres. Donc j'accueille toute parole que d'autres me partagent. Ponctuellement j'en partagerai dans ce blog.

MERCI LA VIE !





vendredi 20 janvier 2017

ENTRÉE CCLXXIII(273) - INSTANTS DE VIE !

ENTRÉE CCLXXIII
20-01-2017
INSTANTS DE VIE !

  • Tu m'intrigues cher Marc !
J'avais juste le goût de partager des bribes de mes dernières journées. Des bribes qui respirent et transpirent la VIE qui est la mienne en ce moment. 
  • Alors vas y, je suis toute ouïe ...
Très drôle. Premier instant de VIE c'est la grande joie et le grand privilège d'avoir participé à l'échographie de mon sixième petit enfant, qui sera ma quatrième petite fille. Ma fille et moi sommes allé au rendez-vous ensemble et avons rencontré un gynécologue français passionné par les échographies (semble-t-il qu'en France ce sont les gynécos qui font les échos). Nous avons eu droit à la minutieuse auscultation virtuelle de chaque petit membre de cette merveille en construction. Chaque mesure confirmait la normalité de son développement et chaque image me laissait bouche bée. Les paroles taquines du gynéco en plus du cours d'anatomie bébé 101 ajoutèrent à la solennité du moment tout en lui faisant un beau clin d'oeil. Papi et maman étaient très fiers.
  • Ouf je suis tout ému ... next avant que je verse des larmes....
Ah pauvre toi, les émotions  te font peur hein... tu peux bien me faire la morale ... Prochain instant de vie: Cette phrase que j'ai lu dans un texte du Pape François. "Dieu ne déçoit jamais," François nous invitait à garder nos horizons ouverts à l'ESPÉRANCE.  L'ESPÉRANCE étant mon mot d'ordre de cette année cet appel m'a touché.
  • Tu en as une autre comme ça ?
J'en ai quelques unes en effet mais j'en partagerai qu'une autre: "Ce qui s'en vient n'est pas un point final, mais c'est plutôt une virgule." C'est Barack Obama qui a lancé cette phrase avant de quitter Washington. Cependant cette phrase pour moi a pris une autre allure ou un autre sens en lien avec la vie et la mort. J'ai le goût de la retenir celle là. La mort c'est une virgule et non pas un point final. Quoi qu'il y ait une finalité, il y a aussi toute une continuité en mes enfants et leurs enfants.
  • Encore là c'est émouvant de te lire....
Bon un dernier instant de VIE pour ce soir. J'ai eu mon traitement réduit de chimio mardi et hier on a retiré mon infuseur. Aujourd'hui je subis les effets secondaires qui sont sommes toutes pas trop difficiles mais assez agaçants: diarrhée, maux de tête, fatigue, lassitude. Aujourd'hui j'avais besoin de marcher alors nous sommes allés au centre d'achat pour bouger un peu. Malheureusement peu de temps après le début j'ai frappé un mur et dû arrêter. Quelques pauses plus tard je n'en pouvais simplement plus, alors nous avons dû revenir. Face à mes limites, je me sens toujours diminué et triste. Je trouve difficile d'accepter de ne pouvoir marcher plus, mais je réalise de plus en plus que c'est le sentiment de fatigue intense qui prend le dessus à ce moment là et qui joue sur mes émotions.  J'ai su mettre ma limite et revenir sans que cela ne m'affecte trop. Mais la grande fatigue qui m'a envahi, qui a rendu difficile mon entrée dans la maison et les escaliers du sous sol a eu raison de mes émotions. Bofff il y a pire dans la vie!

Merci la vie !

mardi 17 janvier 2017

ENTRÉE CCLXXII(272) - RE-DÉPART

ENTRÉE CCLXXII
17-01-2017
RE-DÉPART

  • Et puis ton traitement ?
Bien c'est parti. J'ai quitté l'hôpital vers 16h30, il est actuellement 21h50 et je ne me sens pas bien. Nausée, fébrilité physique, amorti un peu et la tête un peu dans la brume. Bon il y a pire que cela dans la vie. Mais je n'ai qu'une partie de la chimio de reçu en continue. J'en ai encore pour une quarantaine d'heures.
  • Tu appréhendes la suite ?
Je tente de rester concentré sur le moment présent et le positif.  Le positif est que je n'ai pas de nausée violente; j'ai du ZOFRAN pour demain et après demain qui devrait aider avec les nausées SANS menacé ma glycémie; j'ai aussi accès au STÉMÉTIL pour les nausées; je suis capable de pensée et d'écrire donc tout va bien... il y a pire que cela.
  • Tu évites la question. Tu appréhendes la suite ?
Un peu je l'avoue, mais je tente de ne pas m'y arrêter alors arrête! Un jour à la fois.
  • Oui je comprends. Comment te sens tu d'avoir repris.
C'est nécessaire et important que je poursuive mon combat avec ARNOLD en autant que je puisse rester debout et fidèle à moi même.  Je me sens confiant et plein d'ESPÉRANCE. Évidemment la dose est à 75% et la pharmacienne semble dire que je devrais avoir peu d'effets secondaires. Alors nous verrons. Disons qu'en ce moment je n'aime pas la façon que je me sens, mais probablement plus parce que c'est anxiogène pour moi. Je demeure ambivalent devant ma reprise mais je repenserai tout cela lorsque j'aurai le résultat de l'imagerie médicale. Je devrais passer un scan d'ici trois semaines. Ensuite cela prendra un autre deux semaines ou plus. Alors en attendant mon prochain projet est de me rendre avec ma fille à son échographie jeudi prochain pour voir bébé.

MERCI LA VIE !

samedi 14 janvier 2017

ENTRÉE CCLXXI(271) - DÉCISION

ENTRÉE CCLXXI
14-01-2017
DÉCISION !

  • Ta rencontre avec l'oncologue a bien été ?
Je dois dire que ça a mal commencé. À 10h29 je regarde mon agenda pour confirmer que mon rendez-vous est bien à 13h40, pour me rendre compte que le rendez-vous était à 11h00. Hahaha t'a jamais vu deux personnes s'habiller et quitter la maison aussi rapidement.
  • C'est symboliquement parlant tu ne trouves pas ? Ça parle de ton ambivalence face à la décision que tu devais prendre avec l'oncologue non? 
D'une certaine façon je suis d'accord. Je ne voulais pas aller à cette rencontre car je ne voulais pas vraiment  reprendre mes traitements de chimio. Je commençais à vivre finalement sans les effets secondaires de CHIMIVIE et j'aimais bien ça. De l'autre côté je savais que pour "survivre" pour durer dans le temps plus longtemps je devais considérer reprendre mes traitements. Donc oui cet incident symbolise cette ambivalence. C'est drôle je ne m'y étais pas arrêté. Mais combien de fois notre inconscient prend le dessus et nous fait faire des choses qui révèle symboliquement  ce que nous ressentons vraiment.
  • Donc la rencontre avec l'oncologue fut déterminante ?
Déterminante, en ce sens que le bilan de mon congé de deux mois indique que mes CEA (indicateur de cancer) sont plus élevés et qu'il est urgent de reprendre les traitements si je veux "durer". Un terme qui rend bien compte de mon choix. DURER.... durer pour VIVRE de beaux et bons moments encore comme la naissance du petit dernier petit enfant en juin et le mariage de ma plus jeune des filles en octobre; durer pour voir grandir les petits enfants; durer pour prendre un bon repas avec des amis,  rire un bon coupe et boire du bon vin; durer pour écouter un bon film avec ma douce ou rire aux éclats de nos vieilleries de vieux couple; durer pour observer les oiseaux à la mangeoire; durer pour être assez en forme pour voyager encore; durer pour ressentir la chaleur d'un matin d'été et la brise automnale....
  • Durer ? Ce mot me semble peu attrayant il me semble.
Oui je suis d'accord, mais le cancer c'est peu attrayant aussi. Alors on prend ce que l'on peut non ? Durer oui, mais pas n'importe comment ! Dans le mot durer il y a le mot "dur", donc solide, capable, debout, voilà comment je veux durer. Nous avons donc discuté de comment y arriver. Alors mon oncologue me propose une traitement à 75% de la dose normalement indiqué pour mon poids. Ainsi nous souhaitons diminuer les effets secondaires pour me permettre de DURER le plus en forme possible.
  • Cela te va ?
Oui j'ai accepté cette approche jusqu'à nouvel ordre. Il y a une troisième option  de disponible au besoin. Alors let's go ! On avance.... J'ai encore beaucoup de VIE à VIVRE !

MERCI LA VIE !

vendredi 13 janvier 2017

ENTRÉE CCLXX(270) - POSITIF!

ENTRÉE CCLXX
13-01-2017
POSITIF !

  • Ça fait un bout que tu as mis la main à la plume ?
Oui disons que gérer la douleur demande beaucoup mon énergie et occupe mon esprit. Je semble ne pas avoir de la place pour rien d'autre. 
  • Oui la douleur demeure présente ... il me semble que la doc...
Oui oui oui la doc avait dit d'aller à l'urgence si la douleur perdure. Mais elle a cessé. Ensuite quelques jours plus tard elle a repris. Donc je ne vois pas justifié d'aller attendre à l'urgence pour le moment. D'autant plus que comme tu sais je crains un peu d'être infecté si trop proche ds microbes environnants. De toute façon je crois avoir bien gérer cette épisode à date. Je ne laisse la douleur prendre le dessus sur mon moral. Elle est là, ben oui mais dans la vie il y a pire que ça.
  • Dis donc tu sembles préoccupé par autre chose ?
Cher Columbo ben oui je suis préoccupé. Je vois mon oncologue aujourd'hui ce qui met un terme à mon deux mois de congé de chimio.
  • Ça ne te tente pas de recommencer ?
Oui pis non ! Oui parce que c'est ce qu'il faut, selon les statistiques, pour  donner du fil à tordre à ARNOLD. Cependant je n'ai pas vraiment le goût de redevenir le "ZOMBIE' sous l'influence de CHIMIVIE. Alors tu comprendras que je suis ambivalent à quelques heures de ma rencontre avec l'oncologue.
  • Que vas-tu lui dire ?
Oh je reprends mes traitements c'est certain.   Mais au niveau des émotions c'est les montagnes russes. Mais bon ce n'est pas la fin du monde. Il s'agit de trouver le traitement avec lequel je vais pouvoir VIVRE ! Je lui fais confiance, même si clairement le dernier traitement était beaucoup trop fort pour moi. Mais cela elle ne pouvait pas le savoir avant de l'essayer.
  • Donc u demeures positif ?
Absolument, d'autant plus que c'est mon objectif de cette année si tu te souviens bien dans mon bilan. Le mot ESPÉRANCE est mon mot d'ordre pour cette année. Si je veux garder bien en éveil mon ESPÉRANCE je dois demeurer POSITIF.
  • C'est difficile ?
Pour le moment non. Je veux rester POSITIF parce que je sais que c'est le chemin qui est le plus rentable pour moi et les miens. Je veux profiter du temps qui passe et non pas me morfondre sur mon sort.  Malgré ma douleur, cette semaine je suis allé voir un spectacle d'humour avec mes petits fils et suis allé au cinéma avec mon chum. Comme si je voulais profiter de chaque instant avant le retour à la chimio.
  •  Quand tu as écrit la dernière fois tu étais en réflexion sur l'aspect SACRÉ de la vie. ...
Oui je me souviens bien. Cet aspect continue d'occuper ma réflexion. Une des façons de respecter la dimension SACRÉ de la vie c'est de m'assurer que j'en profite le plus possible. Alors c'est ce que j'essaie de faire. Malheureusement cela arrive tard dans ma vie.
  • Je sens certains regrets pointés.
En réfléchissant à la dimension SACRÉ de la vie cela a en effet éveillé certains regrets, mais rien qui vaille la peine de trop s'y arrêter. C'est du passé sur lequel je n'ai plus d'emprise. C'est le présent qui compte. J'ai perdu un peu de temps cette semaine à trop penser à demain et après demain avec CHIMIVIE. Aujourd'hui est ce qui compte. Demain on verra, quand demain sera aujourd'hui !

MERCI LA VIE !

lundi 9 janvier 2017

ENTRÉE CCLXIX(269) - SACRÉE VIE !

ENTRÉE CCLXIX
10-01-2016
SACRÉE VIE !

  • Pour paraphraser ÉRIC LAPOINTE "Qu'est-ce qu'elle a ta vie !" 
D'abord tous les jours je rends grâce pour la vie que j'ai.... que j'ai encore ! Hier nous avons été reçu, Nycole et moi, par notre fils et sa copine pour visiter leur premier appartement ensemble. Oufff un coup de vieux ! Mais quel beau moment ensemble (terni temporairement par quelques douleurs intenses). Nous avons été reçu chaleureusement et avec beaucoup d'amour dans un bel havre de paix et de confort. Reçu comme de la royauté à la saveur Libanaise. Que de nouvelles saveurs ! Inutile de dire qu'avec nos deux humoristes on a bien rit ! Alors belle et bonne VIE !
  • Donc SACRÉE VIE ?
Ces jour-ci, ces mois-ci je réfléchis beaucoup à la dimension "sacré" de la vie. Je cherche à saisir toute la complexité de cette notion et la portée que cela a dans ma vie actuellement.
  • Il y a une raison particulière pour cette profonde introspection?
Il me semble que cette notion a sa place dans ma réflexion sur quand et comment on décide de cesser les traitements de chimio. Quand et comment on en arrive à dire c'est assez la VIE! Évidemment on peu déjoué les statistiques aussi.
  • Pour toi c'est une dimension importante ?
Bien oui je me surprends à penser souvent à cette dimension. Quelle conséquence cette croyance que la vie est SACRÉE a sur mon cheminement avec ARNOLD et ma façon de vivre ce  "combat". Que veut dire cette notion exactement ? Je me rends compte que pour l'un et l'autre c'est une notion qui peut prendre multiples sens.
  • Et pour toi ?
Voilà la question. Que veut dire pour moi que la VIE C'EST SACRÉ ? L'affirmation peut sembler évidente n'est-ce pas ? Mais que veut dire SACRÉE ? Qu'est-ce qui la rend SACRÉE ? Si elle est SACRÉE quelles règles est-ce que cela imposent ? Que veut même dire le mot VIE ? On peut penser que depuis cinquante ans, même cette notion a changé. En plus, comme croyant, comme chrétien  je crois que la VIE m'a été donnée à l'origine pour que je m'en occupe bien et que je la vénère (clairement une responsabilité que je n'ai pas pris au sérieux). Suis-je le seul maître de la VIE, de ma VIE ? Puis-je en faire ce que je veux ? Quand est-ce que la VIE cesse d'être SACRÉE ?
  • Je vois que tu as plus de question que de réponses ?
Confronté depuis près de 20 ans à la souffrance au quotidien  dans ma profession, je me suis fait une idée sur ces questions sans trop approfondir la notion de SACRÉ, mais plus la notion de la VIE et du sens de la souffrance surtout. Mais face à moi-même et ma souffrance, ma VIE et ma mort il me semble que ce qui remonte le plus dans mes réflexions ces temps-ci, c'est la notion du SACRÉ de la VIE. Ai-je le DROIT de choisir le chemin le plus court pour éviter de prolonger ma souffrance ? Boff cela peux sembler banal et je pense que par le passé j'aurais rapidement répondu oui à cette question. Mais en ce moment elle se promène librement dans ma tête sans prendre racine quelque part. Ce n'est pas anxiogène, la question ne me trouble pas, mais elle me force à tenter d'approfondir, pour moi même, cette notion du SACRÉ et ses implications dans ma vie.
  • Où en es-tu en ce moment ?
Confus plus qu'autre chose. Les questions sont nombreuses mais peu de réponses. Mais je ne m'en fais pas, un de mes prof de théologie nous a dit au début d'un cours que nous aurions plus de questions que de réponses à la fin. Et depuis ce temps là je n'ai jamais eu peur des questions. Ce qui me rend un peu confus c'est que ces questions surgissent aussi fortement en ce moment. Et que cette dimension prenne autant d'espace dans ma réflexion. Je crois que ce sera bénéfique. J'accueille les commentaires des gens qui m'entourent afin de nourrir ma réflexion. Je ne suis pas arrêté sur une position ou l'autre. Je choisis de demeurer ouvert et disponible à ce que l'Esprit suscitera dans mon coeur. Pour le moment je retiens certaines pistes entendues: être maître de sa destinée et de son corps; ne rien devoir à personne d'autre qu'à soi-même; Dieu est en soi, toute décision prise sera la bonne; Dieu est la maître de la vie; la prolongation de la souffrance incontrôlable n'est pas acceptable... et sûrement d'autres que je n'ai pas retenues.
  • Ta foi te dit quoi ?
J'ai toujours appris que Dieu est souverain sur la vie sur toute vie ! Je ne suis pas certain aujourd'hui du sens de cette SOUVERAINETÉ. Aussi plusieurs écrits parlent de la souffrance comme réparatrice, salvatrice, formatrice etc... Mais on ne parle pas je crois de la souffrance en fin de vie ou qui mène à la fin de vie. Je ne crois pas en la souffrance comme moyen de rédemption ou de croissance en fin de vie. La souffrance est inutile et c'est pourquoi, afin de respecter la dignité de la vie, que les soins palliatifs se sont développés et doivent continuer de le faire.  Ma foi me dit que le respect de la dignité humaine doit prendre préséance sur toute conviction en lien avec la souffrance et la fin de vie. Est ce que suivre des traitements qui te rendront plus malade, plus inutile, plus absent de la vie est une façon de respecter la dignité de la vie. Certains diront oui et d'autres non !

MERCI LA VIE !

jeudi 5 janvier 2017

ENTRÉE CCLXVIII(268) - MISE A JOUR

ENTRÉE CCLVXVIII
05-01-2017
MISE A JOUR

  • Oui tu rencontrais ton nouveau médecin de famille hier, racontes un peu ...
Je vais commencer par parler de ma douleur. Elle croit que c'est une épigastrique Donc rien de grave. Aucune autre idée pour le moment. Elle suggère de passer une échographie si la douleur persiste. Aujourd'hui je doais dire que la douleur est beaucoup plus atténuée. La doc ne croit pas qu'il y ait un lien avec mes métastases au foie.
  • Cela te satisfait ?
Évidemment pas. Un scan me rassurerait. Mais je verrai cela avec mon oncologue la semaine prochaine.
  • En général comment as-tu aimé ta nouvelle doc?
Pas nécessairement la première impression, mais par contre elle a accepté de prendre Nycole comme patiente et lui a donné un rendez-vous pour le lendemain, donc je l'aime.  Elle a certainement pris un gros cinq minutes avant même de me regarder. Elle avait les yeux collés sur son ordinateur. Aussi elle avait tendance à parler à Nycole plutôt qu'à moi. Aussi à deux reprises je dû la reprendre pour corriger des informations qu'elles avaient mal comprises. Cela, comme tu sais, ne me rassure pas quand je juge que quelqu'un n'écoute pas attentivement.C'est le mal du siècle. Elle a tendance à parer pendant que tu réponds à ses questions,  Il est vrai cependant que quand j'ai décrit ma douleur j'ai eu toute son attention. Alors sommes toute je lui donne le bénéfice du doute même si j'ai dû lui demander de porter des gants pour m'examiner. Après tout elle toussait, elle se touchait le nez avec sa main, ne portait pas de masque. Entéka....
  • Tu as mentionné ton oncologue, tu reprends tes traitements ?
Oui je la vois la semaine prochaine. Deux événements me motivent de m'assurer que je sois le plus en forme possible dans la prochain année. Mélissa donnera naissance au mois de juin et j'aurai l'honneur de présider sa célébration de mariage au mois d'octobre. Alors je devrai choisir l'approche qui permettra que je sois le plus en forme possible pour ses deux événements. Alors ce sera à discuter avec l'oncologue. L'important c'est que je sois là et en forme car ce sont deux événements extraordinaires.

MERCI LA VIE"

mardi 3 janvier 2017

ENTRÉECCLXVII(267) - MORPHINE AU SECOURS!

ENTRÉE CCLXVII(267)
 03-01-2017
MORPHINE AU SECOURS!

  • Morphine ! Qu'est-ce qui se passe ?
Très mauvaise nuit réveillé à 1h00 du matin avec une intense douleur aiguë à la poitrine. Rien à faire j'étais plié en deux. Tylénols tout de suite. après deux heures de douleur j'ai pris de la morphine.
  • Et puis ?
J'ai "vomi" vingt minutes plus tard. J'ai réussi à m'endormir vers cinq heures pour une heure et demie. La douleur était intolérable. 
  • Vitement l'urgence normalement, mais te connaissant....
Tu as raison je ne voulais pas allé à l'urgence. Nous avons appelé mon infirmière pivot pour faire renouveler la prescription.  J'en ai pris seulement avant mon opération, donc la prescription datait du mois d'août 2015. Alors mon oncologue a prescrit du STATEX mais que 5 mg avec l'avertissement que si la douleur se poursuit il faut se présenter à l'urgence.. J'ai dormi pas mal toute la journée mais à chaque réveil la douleur à l'inspiration était aiguë.
  • Donc tu t'es rendu à l'urgence ?
Non parce qu'en me mobilisant un peu je trouvais que la douleur diminuait. Donc je veux rester sur la morphine jusqu'à demain et je verrai la suite. Je rencontre ma nouvelle médecin de famille demain après-midi. J'ai appelé à l'urgence et ils ne peuvent pas me garantir que je serai mis à part des autres personnes en attente ou priorisé. 
  • Alors ?
Je vais attendre encore car la douleur se promène du foie, à l'intestin,  au côté droit (appendice) et revient vers le foie. Donc pas de stabilité de douleur sauf qu'elle est constante. Serait-ce causé par le transit intestinal ? Enfin c'est ce que je souhaite... car ce ne serait pas grave et cela passera bientôt.
  • Je suis curieux de savoir comment tu te sens face à cette douleur au foie ? Tu paniques, tu t'inquiètes ?
Je savais que tu me poserais la question. Mon leitmotiv de début d'année est ESPÉRANCE. Alors non je ne me suis pas inquiété  outre mesure. Si c'est grave c'est grave, mais je ne le crois pas. Je CHOISIS de ne pas m'en faire. UN JOUR À LA FOIS! J'ai dit dans ma réflexion du bilan de l'année que je voulais que cette année soir plus positive que la dernière. Alors sur cela j'ai quand même une certaine emprise. Nonobstant le fait que je suis un émotif et donc ma première réaction est plus souvent émotive qu'intellectuelle. Mais je travaille à demeurer dans les faits, dans l'espérance dans le positif et éviter les scénarios dramatiques.
  • C'est tout un changement faut croire non ?
Bien j'ai quand même eu un an pour apprivoiser cette façon de faire, J'ai eu l'opportunité de constater que de rester dans mes dynamiques habituelles n'est pas très aidant. Le défi pour moi c'est de me permettre de reconnaître ce que je vis intérieurement, émotivement mais demeurer dans le PRÉSENT. Ne pas laisser l'émotion prendre le dessus si les faits ne le corroborent pas. J'ai quand même pratiquer dans la dernière année et je sais que je suis capable. Il s'agit que je me fasse confiance.
  • Comment tu te sens à 19h40 ce soir ?
Une lourdeur au ventre et à la poitrine.  Pour le moment pas de douleur aiguë. La nuit passée la douleur était de neuf sur dix, ce matin sept sur dix et elle a diminuée tranquillement vers quatre sur dix. Cependant je reconnais que la douleur fluctue en intensité. En ce moment elle est trois sur dix. Je pense avoir pris la bonne décision de ne pas aller à l'urgence tout de suite.
  • C'est anxiogène pour toi cette décision en lien avec l'urgence ?
Oui en effet. Quoi faire? Est-ce que la douleur le justifie ? Est-ce que le risque d'aller à l'urgence en voit la chandelle ? Combien d'heures d'attente ? Toutes ces questions me créent un peu d'anxiété, mais là je me dis une chose à la fois. Si la douleur est trop aiguë j'irai à l'urgence et je ferai du mieux que je peux pour me protéger. Et si j'attrape quelque chose ce ne sera pas la fin du monde. Ah comme ça fait du bien de ne pas se laisser contrôler par ses peurs !

MERCI LA VIE !

dimanche 1 janvier 2017

ENTRÉE CCLXVI(266) - BILAN SUITE...


ENTRÉE CCLXVI
01-01-2017
BILAN SUITE

  • Bonne année Marc !
T'es donc drôle. Je ne sais pas comment réagir quand les gens me souhaitent bonne année.... encore moins quand on me souhaite 'la santé'. C'est bizarre un peu de se sentir parfois démuni devant des gestes tout à fait "banales" ou  "normaux" de la vie. 
  • Tu reviens au bilan ?
Oui je vais tenter de répondre aux question restantes. Allons-y.

6. Une nouvelle année est propice pour faire du ménage dans notre coeur. En 2017, pour voyager le coeur plus léger, qu’est-ce que je pourrais pardonner et me faire pardonner ? 

 Une question difficile n'est-ce pas? Je ne sais trop quoi répondre. Je me pardonne mes écarts, car je me reconnais "pauvre te petit " comme dirait le psalmiste et je me sais pardonner de Dieu. Cela ne m'empêche pas de vouloir changer certains comportements qui sont difficiles pour moi de reconnaître que, malgré mes thérapies et mon cheminement,  j'en suis encore prisonnier. Mais là aussi j'ose penser que je pourrai atténuer tout au moins leur impact dans ma vie et dans la vie des personnes que j'aime.

Pour ce qui est de pardonner aux autres je ne suis pas très rancunier. Mais comme j'ai déjà écrit dans ce blog, il y a encore une situation non résolue avec un collègue qui me pèse sur le coeur. Pas parce que j'ai encore mal, mais parce que je n'arrive pas à pardonner. Même si je reconnais que ce collègue a aussi des limites qu'il a été incapable de dépasser, je demeure incapable d'honnêtement  lui pardonner. Je me trouve prétentieux de retenir mon pardon pour le moment. J'y travaille et je souhaite pouvoir y arriver. J'ose penser que le temps fera son oeuvre.

En écrivant ceci, je me rends compte que je porte plusieurs éléments de blessures  que je ne me permets pas de laisser monter par peur de ne pas être capable de pardonner. Je me rends compte que j'accepte des choses en minimisant leur impact sur moi: Heureusement je me sens capable de passer par dessus. Mais quel effet cela a-t-il sur moi et sur ma relation avec les personnes en cause ? Pourquoi est-ce que j'accepte sans mot dire ces "blessures" ou écorchures ?  Pourquoi est-ce que je crois ne pas pouvoir pardonner ? Ce sera à réfléchir mais aussi à confronter.
 
7. Dans la vie, quelle est ma plus grande peur

Ma réponse spontanée serait d'être abandonné. Comme c'est ma blessure d'enfance c'est aussi ma plus grande crainte. L'abandon est une réalité à multiples facettes et pas nécessairement facile à cibler. On peut être dans une foule et quand même se sentir abandonné. On peut être entouré de gens qui nous aime et vivre ce sentiment d'être abandonné. Un commentaire, une question, un jugement, une maladresse peut susciter ce sentiment d'abandon. Ses propres démons ou paranoïas peuvent éveiller cette noirceur de solitude. Je trouve cette réponse un peu facile mais actuellement je n'en vois pas d'autre. Même pas celle de mourir, qui est l'ultime abandon n'est-ce pas?

Avec les années j'ai pu apprivoiser et reconnaître les mouvements d'abandon que je suscite moi même par mes peurs, mes mécanismes de défense mortifères ou mes faux credos. Cependant je suis encore très fragile face à l'abandon réel de gens avec qui je suis en relation. Ce qui m'aide à expliquer un peu ce que je questionnais à la question précédente. Je n'ose nommer les blessures ou écorchures relationnelles de peur d'être abandonné. C'est triste je trouve.

On aurait pu penser que ma plus grande peur serait de mourir, mais je ne le crois pas. Pourquoi ?
 
8. Quel est le rêve que j’aimerais réaliser au cours de cette nouvelle année ? Et quel serait le premier pas à faire pour le rendre réalité ?

Je n'ai plus de rêve je crois, outre que celui de guérir. Je fais de mon mieux pour cela mais, là aussi, je reconnais mes limites.
9. Si j’avais un mot à choisir pour me guider dans la prochaine année, quel serait-il ?
 
 ESPÉRANCE ! Garder espoir est un grand défi face à une maladie terminale. Cependant sans espoir tout est perdu. Je me dois de travailler fort à conserver cette espérance active et agissante. Travailler parce que face aux craintes et inquiétudes qui surgissent, face aux effets secondaires de CHIMIVIE, face aux douleurs et aux limites physiques, l'espérance requiert certains efforts. Je souhaite pouvoir les accomplir tout au long de la prochaine année.

10. En terminant, si j’avais un souhait à formuler pour l’humanité et pour notre 
planète en 2017,  quel serait-il ?

Que notre monde, moi inclus,  développions de plus en plus de COMPASSION. 
  •  Oufff! Je te sens aussi fatigué que moi en ce moment. Toute une réflexion!
 Oui en effet. Une réflexion qui ne répond pas encore complètement aux questions, mais qui est un bon début.  Et oui je suis fatigué. Mais j'entreprends l'année 2017 plein d'ESPÉRANCE que je vivrai de beaux et bons moments avec les miens, c'est tout ce qui compte vraiment.

MERCI LA VIE !