ENTRÉE CCLVII
07-12-2016
ACCEPTER D'ÊTRE LE PATIENT
- Ah bon ?
Oui dans ma rencontre avec la psychologue hier j'ai pris conscience que je suis peut être toujours le soignant et non le patient dans ma tête. Je m'impose peut-être le responsabilité de demeurer au dessus de la maladie comme quand j'étais soignant. Je m'occupais des patient, mais je n'étais pas affecté par leur maladie, mais plutôt par leur histoire. Depuis que c'est moi qui est malade, qui a changé de côté de la clôture est-ce que j'ai aussi changé mon rôle ou est-ce que je suis resté le malade ?.
- Comment cela s'actualise vraiment?
Probablement par mon refus d'accepter les émotions liées aux effets secondaires de mes traitements et d'ARNOLD. Je me positionne plus comme celui qui s'occupe du malade. Je veux consoler, je veux aider à gérer, je veux aider à faire face à la maladie, je veux aider à rester en contrôle et fidèle aux valeurs qui habite le patient....
- Je ne vois pas ce qu'il y a de mal là dedans....
Ce qu'il y a de mal c'est que je m'impose d'être au dessus de la maladie, l'observateur plutôt que le sujet de la maladie. Ainsi j'évite de vivre ma maladie comme le patient en symbiose avec ce qui se passe réellement en moi. Plutôt je refuse ce qui se passe en moi, je m'impose une neutralité émotive qui est fausse et je me déçois quand je n'y arrive pas. Je vis de déception en déception. Je me trouve faible et moumoune. En d'autres mots je ne me permets pas de VIVRE vraiment ce que je dois vivre, ce qui est normal de vivre comme patient. C'est une hypothèse que je dois valider.
- Intéressant comme théorie, tu t'y retrouves?
Oui je vois la dynamique à l'oeuvre. Je le vois plus clairement suite à notre discussion. Mais si on regarde ma difficulté de prendre des décisions pour moi même plutôt que pour les autres. Je m'impose une certaine distance, une neutralité afin de m'occuper des autres. De ne pas faire de peine, causer de la souffrance aux autres. Mais ma souffrance à moi ? Qu'en est-il ? Comment je vis cette souffrance. Est-ce que je la vis pour moi ? est-ce que je refuse de la vivre ? Est=ce que je pense à moi ou aux autres quand je souffre ?
- Tu as les réponses ?
Non je n 'ai que les questions comme pistes de réflexion pour le moment. mais je dois dire que la discussion avec la psychologue a éveillé plusieurs piste de réflexion que j'explorerai au cours des prochains jours.
- Par exemple...
Trois mots ont retenus mon attention: Compromis, Refus et Accepter. Pour le moment je retiens et réfléchis à accepter d'être le patient. Mais je garde en tête que les compromis exigent de bien identifier ses besoins ... quand je devrai prendre une décision en lien avec mes traitements je devrai accepter de faire des compromis entre mes idéaux et la réalité.
- Et le refus ?
J'ai à me poser la question si je refuse d'être le malade pour gérer mes émotions. Si en fait j'ai refusé, depuis le début, de vivre vraiment mes émotions. Il semblerait que peut être je les refuse pour demeurer le soignant et non le patient.... peut être que je rationalise trop ???
- Tout est interrelié ?
Oui et tout n'est pas aussi clair que je semble l'écrire en ce moment. Ce sont des pistes de réflexion tout au plus. Certaines choses me semblent plus probables, alors que pour d'autres je dois vraiment réfléchir. mais je retiens ce que la psychologue m'a dit en quittant. "Ne forcez pas, le processus se fait tranquillement." Alors je ne forcerai pas ma réflexion, mais la garderai en tête. Somme toute un bonne première rencontre avec cette psychologue avec qui j'ai bien cliqué. Je porterai avec moi ces réflexions sur la croisière, sans trop me laisser distraire de mon voyage.
MERCI LA VIE!
Ça m'a fait penser à une phrase que j'aime bien: "On ne peut pas tirer sur une fleur pour qu'elle pousse"
RépondreEffacerBonnes réflexions Marc :) xxxx
Tout à fait....
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