ENTRÉE XXXCCV
25-08-2017
SOUVENIRS
- Tu es dans tes souvenirs ?
Non pas du tout. Je me pose la question de quels souvenirs je laisserai derrière moi aux personnes que j'aime et à celles qui me connaissent. Depuis l'arrivée d'ARNOLD dans ma vie cette question me tenaille pas mal.
- C'est pourquoi tu as voulu régler les questions de pardon à donner et à recevoir, comme tu le mentionnais dans une de tes entrées ?
Oui si tu veux, mais ça c'était plus pour moi que pour les souvenirs que je pourrais laisser.
- Alors qu'est-ce qui te trotte dans la tête? Tu t'inquiètes de ce que les gens vont retenir de toi?
Bien surtout ma tribu, mais oui aussi les autres je pense bien. Aujourd'hui mon amie m'écrit, suite à ma demande d'identifier un objet qu'elle aimerait que je lui laisse, "si tu tiens à me donner quelques choses de plus que les bons souvenirs que nous avons ensemble..." cela m'a touché beaucoup.
- Alors cela devrait te rassurer que tu laisses des bons souvenirs dans le coeur des gens non ?
Oui je sais, mais je dois dire que je suis aussi conscient des traits de ma personnalité qui sont moins reluisants disons. D'ailleurs mon entourage me le rappelle souvent : chialeux, intolérant, contrôlant, etc... Ce dernier séjour au chalet avec ma tribu a ajouté un peu à mon questionnement sur le souvenir qu'ils garderont de moi. Rien de grave, j'avais déjà le questionnement, mais une discussion particulière m'a fait prendre conscience que mes imperfections feront entre autres partie des souvenirs que je laisserai derrière.
- Ce serait prétentieux de penser le contraire non ?
Oui je sais, je ne suis pas à une première prétention près. Je sais bien que je ne suis pas parfait, personne ne l'est, mais j'identifie une crainte que je porte que ce que les gens se souviendront de moi ce sont mes imperfections, mes erreurs, mes travers. C'est un peu stupide je sais, mais un matin au bord du lac cette semaine je me suis posé la question sur qu'est-ce que je veux que ma tribu retienne de moi ? Je sais bien que ma tribu répondrait toutes sortes de belles choses, c'est pourquoi je trouve bizarre que cette crainte soit montée. Comme si je voulais qu'elle (ma tribu) ne soit pas déçue de moi.
- Mais tu sais qu'elle ne l'est pas non ?
Oui je le sais en ce moment, mais quand je n'y serai plus physiquement que restera-t-il dans leur tête et leur coeur à mon sujet. Pendant une période du deuil ils ne verront que le positif mais éventuellement quand la perte sera moins souffrante qu'en sera-t-il ? C'est fou que je porte cette crainte je le sais et je ne veux pas que Nycole et les enfants se sentent obligés de m'élever sur l'autel de la perfection (quoi que je n’ahirais pas cela), mais je ne voudrais pas non plus qu'ils ne se souviennent que du négatif.
- Mais d'où vient donc cette crainte, le sais-tu ?
À écouter mes enfants, et je suis fier que nous puissions avoir ces discussions, je prends de plus en plus conscience que je n'ai pas été un père très présent et très impliqué dans leur enfance; que je n'ai pas le tour avec les petits-enfants (ce que je reconnais facilement) même si je suis un papi apprécié, enfin tu vois le genre. Je ne renie pas mes bons traits de personnalité, ni le font mes enfants, je le reconnais bien, mais je vois aussi lucidement mes travers.
- Peut être tu les vois trop ? Tantôt tu as dit que tu t'es demandé ce que tu voulais que les tiens retiennent de toi, as tu trouvé une réponse ?
Oui je pense et je suis pas mal certain que c'est ce qu'ils retiendront: Que j'ai fait de mon mieux pour devenir le meilleur homme que j'étais capable d'être grâce à mes forces et malgré mes limites.
- Si tu crois que les personnes qui te connaissent le mieux sauront voir cela pourquoi cette crainte qui t'habite ?
Je ne sais pas, c'est ce que je souhaitais découvrir plus clairement en écrivant cette entrée. Peut-être que je me sens interpellé à continuer à m'améliorer, à devenir meilleur. Voilà peut-être l'interpellation qu'il y a derrière cette interrogation. Puis-je encore m'améliorer ? Ai-je l'énergie ? Suis-je encore capable de devenir un meilleur homme, époux, père, grand-père, ami ? Est-ce que je m'assoie sur mon cancer depuis deux ans et oublie que ma quête spirituelle m'invite à être le meilleur homme que je puisse être. Est-ce que j'aurais abandonné, depuis l'arrivée d'ARNOLD, mon objectif de croissance des dernières vingt années? Ou suis-je encore une fois trop prétentieux ?
Que de question... certains ajouteront... inutiles ! MERCI LA VIE !
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