samedi 12 août 2017

ENTRÉE CCCXXIII(323)-LE MARCHEUR

ENTRÉE CCCXXIII
12-08-2017
LE MARCHEUR

Durant ce dernier séjour au chalet avec ma tribu nous avons fêté ma fête. Dans ma dernière entrée j'étais tellement excité du fait que j'allais à la coupe Rogers aujourd'hui que j'ai oublié de partager ce superbe cadeau reçu de Matthieu. Fidèle à sa manière il m'a écrit un texte. Je le partage. Pour respecter la mise en forme FB j'ai dû retirer la photo de fond. Imaginez moi en marcheur avec mon bâton de marche et mon poncho d'hiver. Voici donc ce beau texte très émouvant.

« On m’a souvent dit que la vie n’était pas un « sprint » mais bien un marathon. Une longue course où l’important ce n’est pas de se rendre le plus vite possible, mais bien de se rendre. »

Moi je connais un marcheur, un homme qui a décidé que non seulement la vie ne serait pas une course, mais qu’elle serait une occasion de voir des milliers de paysages différents et de profiter de chacun d’eux. Marcher pour s’imprégner, marcher pour prendre le temps de se trouver, marcher pour rencontrer, il a décidé de simplement marcher la vie qu’on lui a donné.

Cette marche, il l’a commencée il y a déjà longtemps. Jours après jours il marchait, bâton de marche à la main, il a frotté ses semelles sur les plus belles routes de la vie, il a dansé avec les différents vents, il a appris de chaque grisaille et s’est assagit avec chaque éclaircis.

Une journée, alors que tout portait à croire que ce serait une marche sous les chauds rayons d’un soleil réconfortant, le marcheur a plutôt frappé une tempête. Des tempêtes, il en avait vue, il en avait vécu et vaincu.

Alors, c’est confiant mais pas sans peur, qu’il a décidé de marcher au travers de cette tempête, attachant ses souliers à double noeud, resserrant la main autour de son bâton de marche, il a marché.

Puis, un autre nuage, encore plus gris de sens et plus foncé de craintes, qui lui, dominait tout d’un coup le ciel du marcheur.

Il avait beau regarder à l’avant, regarder à l’arrière, tout ce qui entourait le marcheur c’était une lourde grisaille. Une lourde et froide grisaille qui le ralentissait, lui qui tentait de garder le rythme de sa marche, lui qui voulait tout voir et profiter de tout, lui qui voulait respirer l’air aux quatre coins de la vie. Sa marche lui paraissait maintenant comme une course, un chrono à respecter.

Un genou au sol, le marcheur regardait la grisaille s’épaissir, se rapprocher et ses larmes se mélanger à la pluie diluvienne. Ces larmes bleues et la pluie grise se métissaient au sol.

En regardant comme il faut, il s’est aperçu que le bleu de ces larmes ressortait, le bleu gagnait sur le gris.

Le marcheur compris donc, qu’il donnait la couleur qu’il voulait au gris de la tempête. Peu importe ce qu’il se passait, il pouvait éclaircir le gris.

Sans tarder, le marcheur s’est relevé, s’est essuyé le visage et reprit sa marche, acceptant dorénavant sa nouvelle vitesse.

Un rythme, qui lui permet d’encore plus apprécier chacune des scènes que la vie lui présente.

La tête haute, il marchait au travers des différents gris, voyant même la tempête comme enrichissante, plus il marchait, plus le ciel s’éclaircissait. Après chaque jour de marche il communiquait son apprentissage, il distribuait son expérience avec une douce vulnérabilité aux curieux qui marchaient derrière lui, impressionnés par sa force et son courage.

Plus il marchait, plus il vivait et encore aujourd’hui… Le marcheur marche sa vie.

Je t’aime papa.

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