ENTRÉE CCCX
08-06-2017
LE MUR
- Tu es comme TRUMP tu veux bâtir un mur ?
Hahaha au contraire je veux les éviter en autant que faire se peut. Hier suite à l'entrée dans ce mon blog qui parlait de solitude j'ai eu quelques réactions. Celles-ci me font réfléchir ou devrai-je dire déclenche une réflexion que je n'arrive pas à compléter. Donc à mon habitude je partage là où j'en suis.
- Alors vas-y j'essaierai de t'aider... en tout cas je suis toute ouïe !
Comme si tu avais le choix ! Bon je commence avec ce commentaire que j'ai reçu de mon amie Francine: " nous
aussi aujourd'hui on aimerais te dire que l'on comprend, mais ni toi ni
moi on le croit ... je ne peux pas imaginer ce que tu vis...et ça me
fait vivre quelque chose que toi tu ne peux pas imaginer non plus. et
ce mur de solitude grandit entre nous... comment l'arrêter ? " Oufff tout un commentaire. Il m'a fait prendre conscience que la "solitude du malade" fait vivre de la solitude aussi à son entourage. Je ne crois pas cependant que cela dresse un mur entre nous, mais certainement crée des espaces, des lieux de non compréhension ou même de non authenticité ou de non vérité. En même temps de se le partager est un signe d'authenticité et de vérité, non ?
- Tu es sur une bonne piste je crois. Peut-être est-il impossible de saisir pleinement la solitude de l'autre, la vérité de l'autre, mais il est toujours possible de la partager. La vérité est dans le partage je crois.
Je pense aussi. Faire semblant serait triste à cette conjoncture de ma vie et je sais que les personnes qui m'entourent souhaitent aussi vivre la vérité. Mais il n'est pas facile de partager toujours. Certains partages peuvent déranger, blesser, inquiéter alors qu'on veut s'occuper de l'autre. C'est comme une embuche inévitable il me semble. Je ne sais trop comment la circonscrire.
- Peut-être faut-il simplement l'accepter comme une réalité et simplement tenter d'en minimiser les effets négatifs par un dialogue franc à la mesure des capacités des uns et des autres ?
Tu as sûrement raison. J'ai aussi reçu ce commentaire d'Yvon: " Tu te souviens comme moi des paroles de Moustaki: Par elle, j'ai autant appris, Que j'ai versé de larmes, Si parfois je la répudie, Jamais elle ne désarme, Et si je préfère l'amour, D'une autre courtisane, Elle sera à mon dernier jour
Ma dernière compagne, Non, je ne suis jamais seul, Avec ma solitude." Je trouvais que ces dernières strophes me rejoignaient beaucoup et parlait de l'inéluctable présence de la solitude. Au dernier jour, ma dernière compagne.... Savoir s,en faire une compagne plutôt qu'un ennemi à abattre est sûrement la meilleure des approches. L'apprivoiser et l'accueillir comme vérité !
Ma dernière compagne, Non, je ne suis jamais seul, Avec ma solitude." Je trouvais que ces dernières strophes me rejoignaient beaucoup et parlait de l'inéluctable présence de la solitude. Au dernier jour, ma dernière compagne.... Savoir s,en faire une compagne plutôt qu'un ennemi à abattre est sûrement la meilleure des approches. L'apprivoiser et l'accueillir comme vérité !
- Comme elle est inévitable cette solitude je crois qu'en effet elle peut devenir une compagne. Mais comment l'empêcher qu'elle devienne un mur entre toi et les autres ?
Oui c'était le point de départ de ma réflexion n'est-ce pas ? Alors hier au CLSC l'infirmière me donne le livre que sa belle mère, survivante du cancer, a écrit. Le deuxième sujet de son premier chapitre CONSEIL D'UNE AMIE porte sur la solitude. Elle en parle comme d'un " réalité à laquelle vous ne pouvez tout de même pas échapper." Elle nous invite à en faire notre compagne, notre lieu de ressourcement, pour se retrouver et reprendre pied au besoin. Elle ajoute " Si la solitude devient trop lourde à porter, n'hésitez pas à sortir de cet état d'inconfort en partageant votre histoire avec des personnes qui vous sont chères. C'est fondamental. " (POURQUOI MOI, Michelle Désaulniers).
Je pense que nous avons encore là une piste pour éviter le mur. En parler, partager notre solitude au besoin, au bon moment et avec une attention envers la solitude que l'autre peut vivre aussi.
- Tu crois en être capable toi ?
J'avoue que c'est plus facile pour moi via l'écrit car l'émotion n'intervient pas. Mais oui je suis capable d'en parler, mais moi je m'y retrouve dans la solitude, c'est un lieu commun pour moi même un refuge. Je ne l'ai jamais vu comme un potentiel mur entre moi et les autres. J'y suis sensibilisé maintenant et y serai attentif. Évidemment il y a deux côtés au mur n'est-ce pas ? Moi je n'en suis qu'un ! Il y a et doit y avoir la liberté de l'autre de vouloir le franchir. Je préfère l'image du voilage que celle du mur. Un voilage transparent qui laisser percevoir l'ombrage, la lumière, qui permet de respirer et même d'être en relation avec l'autre mais qui aussi "brouille" un peu le regard. Il me semble qu'il devient plus facile si on veut tout voir et tout dire de simplement le pousser de la main ou plutôt de la parole et le tour est joué. Facile à dire. Il faut cependant être conscient que la solitude étant la réalité des uns et des autres, diffère énormément de l'un et de l'autre, alors peut on vraiment complètement faire disparaître le voilage, j'en doute. Mais on peut certainement l'ouvrir un tant soit peu et partager un espace de vérité sans brouillard.
MERCI LA VIE.
Bonjour Marc,
RépondreEffacerje ne lis pas toujours, rarement même. Mais ce matin, ton «billet de vie», par sa sensibilité et sa justesse, m'émeut profondément. Et l'image du voilage plutôt que du mur opaque m'inspire vraiment. MERCIsss pour ton témoignage. Des mots qui résonneront dans mon esprit ... et mon cœur - un bon bout de temps. Gratitude donc.
signé: Francine Dallaire
Merci Francine
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