ENTRÉE CCXCIV
24-03-2017
TES BESOINS/MES BESOINS
- Une discussion de besoins aujourd'hui ?
Mais en fait c'est une suite de discussion déjà abordé dans ce blog et la dernière fois avec la psy. Comment prendre des décisions pour MOI. C'est une difficulté qui m'a suivi pendant toute ma vie. J'ai souvent l,habitude de passer les besoins des autres avant les miens. Donc devant la situation actuelle il est difficile pour moi de ne penser qu'à moi. Ça c'est du connu.
- J'allais dire justement. Donc ce qu'il y a de neuf c'est ?
C'est difficile à expliquer et surtout il faut mettre cette réflexion continue dans un contexte plus large que juste une question de choisir ses besoins. Aussi il faut faire la différence entre conscientiser intellectuellement une notion et l'intégrer émotivement.
- Ceci étant dit, la question des besoins ?
Ce que j'ai plus conscientiser aujourd'hui c'est que j'avais l'impression que mes besoins et ceux de mon entourage étaient plutôt contradictoires. Et je me sentais obligé de choisir entre un et l'autre. Cependant en identifiant un peu plus précisément ce que je souhaite vivre pour ma fin de vie je constate que certains des besoins sont partagés par moi et mon entourage.
- Mais cela semble évident ?
Au plan intellectuel oui tu as raison. Mais l'intégrer émotivement dans ma réalité c'est autre chose. L'intégrer dans mon besoin que ma vie soit "valorisée", "reconnue", "respectée". L'intégrer dans la crainte de créer un sentiment d'abandon chez les miens... enfin tu vois c'est complexe. Comment choisir quand il est même difficile d'identifier mes besoins, mes désirs. C'est facile et grandiloquent de dire que je veux continuer le plus longtemps possible pour mes enfants, pour Nycole mais quand les médecins m'ont suggéré aujourd'hui de diminuer encore une fois la dose pour atténuer les effets secondaires et améliorer ma qualité de vie, j'ai quand même dit non. L'ai je fait pour moi ou pour les miens ? Maudite bonne question.
- Tu n'as pas la réponse ?
Oh que non. C'est la réflexion que je dois poursuivre en toute franchise. La psy m'a aidé à prendre conscience de comment mon expérience en soins palliatifs et en accompagnement est une force pour moi. Mais elle m'a aussi fait remarquer que à cause de mon expérience j'ai des préconceptions de ce qu'est la fn de vie. Mais celles-ci sont celles d'un observateur. Alors que maintenant c'est moi le malade et c'est à moi de valider ces préconceptions pour mon propre cheminement. Comme bien des choses, ce qui est vrai pour un peut être faux pour l'autre.
- Donc une grosse journée rencontre avec psy et deux oncologues ... qu'en retiens-tu ?
La psychologue m'invite à me donner comme objectif non seulement l'identification de mes besoins mais le respect de ceux ci. Tenant compte que de répondre aux besoins des autres peut aussi faire partie de mes besoins. La discussion avec la résidente oncologue m'a confronté un peu car elle a présumé que je ne pouvais tolérer la qualité de vie actuelle et a d'emblée proposé la diminution du dosage de la chimio. Je l'ai rappelé à l'ordre pour lui dire que là elle allait un peu vite, que moi je n'étais pas rendu là encore. Évidemment, depuis mardi ça va bien. Si je l'avais rencontré il y a deux semaines j'aurais peut être accepté. Mon oncologue s'est jointe à nous et m'a donné raison dans ma réflexion d'attendre le scan et de voir comment je réagis au prochain traitement.
- C'est comme si tu ne peux te libérer de cette réflexion. Elle est reportée de deux semaines en deux semaines. C'est gaussant non ?
Tu aimerais que ça finisse plus vite quoi ? Cela m'apparaît normal qu'il en soit ainsi, malgré le fait que je suis d'accord que c'est gaussant. De semaine en semaine mon corps accuse les attaques et s'affaiblit, je ne me fais pas d'illusion. Même si ARNOLD est "contrôlé" actuellement CHIMIVIE fait ses ravages. Dans nos discussions aujourd'hui la résidente disait "si seulement on avait une boule de cristal pour nous dire si diminuer le dosage continuerait de bien contrôler" ARNOLD. C'est un risque à prendre. Diminuer la dose et possiblement laisser libre cours à ARNOLD. Maintenir la dose et me voir "dépérir" de traitements en traitements. Clairement si mon état d'affaiblissement s'empire. de traitement en traitement, il faudra de toute évidence choisir de diminuer la dose. Ou même de cesser entièrement. Pour le moment je constate que mon temps où je vais bien semble diminuer. Quoi que cette semaine, encore une fois, ce n'est pas si pire. Donc quand c'est pas si pire, je ne vois pas pourquoi prendre le risque.
- Ouin cela me semble compliqué. Est-ce que tu te sens tiré en dehors du moment présent ?
Le risque y est tu penses bien. Mais non je me maintiens généralement dans le moment présent. Ce qui explique pourquoi je ne projette pas trop loin mes prises de décisions sur ces questions. De toute façon les enjeux changent de jour en jour ou presque. Surtout avec moi et mon indécision légendaire.
Dans le moment présent ce soir, malgré m'être réveillé à 19heures je suis encore fatigué, j'ai mal à la gorge, j'ai une blessure à ma stomie qui est très douloureuse alors je mets fin à ce déluge de mots. En terminant je précise que l'oncologue a éliminé une approche de traitement que je lui avais demandé d'étudier. On a abordé la question de la nutrition comme impact sur le cancer et ses paroles " dans votre cas vous l'avez déjà, alors pourquoi vous priver en plus" ont résonné fort.
- Ça sonne final !
Hahaha oui exactement, On a beau le savoir, mais à chaque fois qu'on l'entend ça ébranle un peu. Mais bon devant les nombreuses affirmations que le cancer se nourrit du sucre elle m'a affirmé qu'aucune étude prouve cela. Mais évidemment si je perdais du poids cela aurait peut être un impact sur mon niveau d'énergie. Mais est-ce que je veux ajouter cette pression sur le tas que j'endure actuellement? Oh que .... je ne sais pas, je vais sérieusement y penser.
MERCI LA VIE !
p.s. demain soir steaks sur le BBQ et VINO... on fête ... la VIE !
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