samedi 28 avril 2018

ENTRÉE 369 - ARNOLDDONNE SES DERNIERS COUPS

ENTRÉE 369
28-04-2018
ARNOLD DONNE SES DERNIERS COUPS!

Plusieurs jours de silence depuis ma dernière entrée.
Beaucoup d'eau sous le pont. Je vous parlerai de la dernière coulée. Ça concerne ARNOLD. Notre cher ARNOLD a décidé qu'il lançait ses derniers assauts. Ça m'a valu deux semaines à l'hôpital et un état très affaibli. Il n'y a pas de revenez-y! Alors le temps des roses est arrivé.

Transfert aux soins palliatifs, admission à la maison SERCAN, équipement pour faciliter mon soutien à la maison en attendant que je sois appelé pour entrer à SERCAN. Et voilà tout est chambardé, ma vie n'est plus la même. Elle ne sera plus la même, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus.

Je me suis demandé si cette entrée était pour être ma dernière... je me suis demandé.... je me demande.... J'ai choisi de ne pas statuer sur cela ....je verrai ce que la vie m'offre comme énergie et comme créativité.

J'ai par contre eu un énorme plaisir à écrire ce blog. Il demeure pour les miens un testament de mes dernières année en plus d'une fenêtre dans ma vie. Mes petits-enfants un jour voudront peut être me connaître plus à fond.

Alors selon les médecins ARNOLD est en avancée. Et moi je suis en attente! Une attente active et respectueuse de la vie. Je pleure beaucoup... cela me questionne mais mon entourage y voit là un signe d'authenticité et de courage. J'aime leur vision ce n'est pas toujours la mienne. Je suis un émotif cependant alors il eut été surprenant que les larmes ne soient pas au rendez-vous.

À bientôt .... peut - être.

jeudi 29 mars 2018

ENTRÉE CCCVXLVIII(368) - LA FETE DE LA VIE!

ENTRÉE CCCLVXLVIII
29-03-2018
FÊTE DE LA VIE !

Voici ce que mon épouse publie dans le journal paroissial pour la grande fête de Pâques …. Fête de la VIE!

En m’émerveillant de chaque rayon de soleil, de chaque petite pousse, de chaque douceur, je choisis la VIE!
En rendant grâce pour la richesse du passé, du présent et de l’avenir, je choisis la VIE!
En laissant plein de place à des petits moments de bonheur et en profitant à plein de chacun d’eux, je choisis la VIE!
En continuant d’aimer jour après jour, en étant présente aux miens, en distribuant la joie et la paix autour de moi, je choisis la VIE!
En marchant ma route malgré les grands vents et même en laissant couler mes larmes, je choisis la VIE!
En acceptant les gestes de réconfort, de solidarité et de tendresse, je choisis la VIE!
En demeurant dans la confiance, dans l’espérance et en croyant en demain, je choisis la VIE!
En m’appuyant sur ma foi, sur l’amour de mon Père du Ciel et en m’abreuvant à la source de Sa Parole, je choisis la VIE!

             Nycole Pepper

À la veille de la grande fête de la Pâques, fête de la VIE s'il en est une, que peut on en tirer comme leçon nous les grands malades ? Je pense que Nycole le résume très bien dans son texte. Il nous faut CHOISIR la VIE. Je sais, je sais, je me répète c'est un thème que je reprends beaucoup et souvent. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas facile de choisir le VIE quand on est malade, quand ça ne va pas bien, quand on reçoit des mauvaises nouvelles. Choisir l'Espérance de la Résurrection pas facile !

Mais j'en parle aussi parce que au restaurant l'autre jour deux conversations des tables avoisinantes m'ont un peu agacé. Oui oui ça arrive que je porte attention aux tables avoisinantes, mais je reste quand même connecté à la personne qui est avec moi (hihi même su je suis un homme je peux faire deux choses à la fois). Les personnes se plaignaient sur leur vie et à mon point de vue sur des insignifiances. Mais qui suis-je pour juger! J'avais presque le goût de leur dire que la vie passait pendant le temps qu'elles se plaignaient, que le moment présent de la rencontre, précieuse et sacrée, semblait passer en deuxième 

Depuis que je suis malade le plus grand défi auquel je suis confronté au quotidien est de choisir le VIE, quand ça fait mal, quand je me sens faible, quand je dois arrêter une activité parce que trop fatigué il n'est pas facile de rester dans la vie. Il est plus facile de s'appitoyer sur son sort.  Donc ne croyez pas que je porte un jugement sur les autres. Mais si je pouvais mettre en mot le bien être que m'apporte les fois où je choisis le VIE et vous incitez à moins focusser sur le négatif, je serais heureux.

Mais ce n'est pas facile de le mettre en mot.  Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être de peur de ne pas être fidèle au souffle de vie que donne ce choix. Pour moi me centrer sur la VIE, comme Nycole le partage ci-haut, me créé un espace de bien être et me ramène à ce qui est beau et grand dans ma vie. Un espace, j'ose le dire, de rencontre avec le sacré, le divin. On peut penser que j'exagère, mais dans mon cas j'ai l'impression que dans ces moments là je vis une certaine résurrection. D'un lieu de mort je me retrouve dans un lieu de vie. Et cette transformation a lieu à cause du choix que je fais. Un choix que n'importe qui peut faire. Cela prend de la pratique donc vaut mieux en profiter pour faire le choix quand on vit des petites choses difficiles. Quand les grandes arriveront ce sera peut être plus facile.

Malheureusement moi j'ai commencé sur le tard de ma vie à me pratiquer. Malgré que je vis avec Nycole depuis 45 ans qui a toujours pas mal porté dette pulsion vers la Vie. Son regard positif sur la vie et les gens auraient dû me transformer plus tôt. Mais bon, faut croire que ça a pris quelque chose de plus dramatique. C'est triste. C'est la preuve que chacun chemine à sa façon. 

Je nous souhaite un temps de Pâques qui nous permette de goûter la VIE malgré ce que nous et nos proches vivons au quotidien. Joyeuses Pâques!

Merci la VIE!

vendredi 23 mars 2018

ENTRÉE CCCLXVII(367) - AMOUR DE MA VIE

ENTRÉE CCCLXVII
23-03-2018
AMOUR DE MA VIE


Cette nuit je réfléchis à une conversation que nous avons eu récemment avec un de nos fils sur la durée, la continuité, l'endurance dans l'adversité. Cette réflexion m'amène à penser à quel point, certains diront, Nycole et moi sommes chanceux. Nous sommes mariés depuis 1972 donc 45 ans en septembre dernier. Nous nous sommes connus quatre ans avant. Donc nous sommes ensemble depuis presque 50 ans.

Chanceux ? Je ne crois pas qu'il s'agisse que de la chance. Nycole et moi venons de deux milieux très différents. Elle fille unique d'une famille de deux, dont les parents catholiques  sont séparés et r.engagés. Moi le cinquième d'une famille de sept, issus de parents dont la mère est catholique et le père juif.  Comme bien des couples nos différences avaient leurs avantages et leurs défis.
 
Chanceux ? Je ne crois pas. D'abord nous nous sommes rencontrées très jeunes et n'avions pas eu le temps de faire le tour de notre propre jardin qu'il fallait laisser l'autre y entrer. Cela a demandé beaucoup de travail, de persévérance, d'amour et de détermination.

Chanceux? je ne le crois pas. Nycole et moi avons dû accepter de "grandir" ensemble, de maturer ensemble. C'est ensemble que nous avons découvert l'autre dans ses belles et moins belles différences. Et c'est séparément que nous avons découvert le manque de l'un et l'autre. Ce ne fut pas toujours une ligne droite évidemment vous l'aurez compris, mais nous n'avons jamais lâchez prise, jamais abandonné, jamais jeté la serviette.

Ça mes amis c'est du travail et non pas de la chance. Du travail, comme cultiver son jardin est du travail. Si on veut qu'il soit beau on ne peut pas l'ignorer il faut y travailler. Dans ce travail il y a des tâches plus ou moins intéressantes, mais toutes aussi nécessaire pour obtenir de belles fleurs ou de beaux légumes. Avec le temps la terre devient plus aride il faut la nourrir, lui donner de l'engrais, la meubler, etc...

Je pense que la chance que nous avons eu c'est d'avoir la capacité de passer au travers les difficultés sachant qu'au bout il y aurait des belles fleurs. Ne pensez pas que notre jardin a toujours été beau. Je ne suis pas facile à vivre avec, je le reconnais. Nycole et moi portons nos blessures d'enfance qui ont pris beaucoup de place dans notre vie et nous ont beaucoup fait souffrir. Nous avons eu la capacité de labourer amoureusement notre terre, même si parfois de grosses pierres ralentissaient le travail.

Vivre à deux est un défi, un beau défi, mais un défi tout de même. Parfait notre jardin, notre couple? Loin de là, mais aujourd'hui je peux tellement me réjouir de finir ma vie avec l'amour de ma vie, la mère de mes enfants, celle qui m'a soutenu toute ma vie, qui a été le roc de notre famille en plus d'être une femme accomplie.

Nycole m'a appris l'amour, elle m'a appris la diaconie et le don de soi. Nycole a su faire route avec moi dans mes méandres et dans mes folies. Elle a su dans les moments où j'ai craqué tenir le fort et m'aider à redevenir celui que je devais être. Les grandes leçons de la vie c'est Nycole qui me les a apprises. En regardant les photos prises au lancement de mon  livre j'ai pu voir dans son regard l'admiration qu'elle a encore pour moi.  J'espère qu'elle sait que j'en ai tout autant pour elle. Je suis fier de la femme qu'elle est devenue, de la mère qu'elle est et de la cohérence avec laquelle elle aborde son travail en Église.

On pourrait dire que je suis chanceux de l'avoir dans ma vie, selon l'expression populaire, et ce ne serait pas faux. Mais si nous nous avons, ce n'est pas que par chance mais aussi par choix. Évidemment je sais bien que ce n'est pas suffisant de dire cela. Il y a des couples toxiques et donc impossibles à maintenir je le reconnais. En ce sens je suis chanceux que Nycole et moi n'ayons pas eu ce défi en plus des autres.

Chanceux? Oui d'une certaine façon. Chanceux que les étoiles se soient alignées pour que Nycole et moi nous rencontrions et que nous nous choisissions. Mais se re-choisir fois après fois est le résultat de travail de labour, de plantation, d'arrosage et de désherbages.

L'amour de ma vie,  c'est ma belle Nycole. Elle s'engage à mes côtés jour après jour, même dans ces moments difficiles. Je ne peux même pas imaginer ma vie sans ma "belle brume".  Je la vois avec nos enfants et petits enfants les yeux pleins d'amour. et de tendresse. Je la vois pleine de fierté de chaque parcours de leur vie et leur fidélité aux valeurs familiales. Nycole amour de ma vie, amour de toute une vie, amour plein de vie!

Merci la vie!

dimanche 18 mars 2018

ENTRÉE CCCLXVI(366) - LA MORT OUVERTE SUR LA VIE !

ENTRE CCCLXVI
18-03-2018
  LA MORT OUVERTE SUR LA VIE!

Ma conviction de foi en tant que catholique est que la mort n'est pas la fin de tout. Oui évidemment il y a une fin, en fait des fins, mais pas la fin de tout. Je crois profondément que la mort que nous connaissons mène vers une vie que nous ne connaissons pas. Une vie remplie de lumière et pleine de VÉRITÉ. Cette vie, selon certaines traditions porte des noms différents: le paradis, l'univers, la pleine conscience, l'élévation, le nirvana, etc... Dans la plupart des religions ou des spiritualités la mort n'est pas une étape négative pour le défunt.

En tant que catholique je crois que la mort est une étape qui mène à la rencontre des rencontres. Au face à face éternel avec l'AMOUR. Je ne peux l'expliquer et honnêtement je me tiens loin des multiples versions que j'entends prêcher au sein de mon Église. Je préfère simplement croire. C'est ça le sens de la foi, n'est-ce pas ? Croire sans savoir, croire sans toucher, croire sans voir. Sinon ce n'est pas la foi.

Pour moi la mort est l'occasion de réjouissance, de célébrer cette nouvelle vie qui commence. Vie sans douleur, sans nausées, sans médicaments, sans faiblesse, etc... Une VIE qui n'a rien à voir avec ce que j'ai vécu sur terre, aussi belle qu'ait été ma vie. Ainsi je ne nie pas la peine pour les proches, mais j'aimerais la conforter un peu dans cette conviction qu'est la mienne que la mort est une porte ouverte sur la VIE!

N'ayez crainte je ne tente pas de convaincre qui que ce soit, je ne fais que partager mes croyances. Mais en cohérence avec mes conviction s les funérailles sont l'occasion de souligner la vie et non la mort. Voilà pourquoi j'aimerais que mes proches, s'ils s'en sentent capables, porte du blanc. Le blanc qui est la couleur de la fête. Elle représente la lumière et l'espérance. On retrouve chez les Asiatiques et les Africains entre autre le blanc comme couleur de deuil. Ici le noir est la couleur de tradition. Mais je crois qu'elle passe à côté d'un aspect festif de notre foi face à la mort. Encore une fois je ne nie pas la tristesse que vivront les endeuillés, mais ma foi m'invite à vouloir mettre l'accent sur la VIE qui commence plutôt que celle qui se termine.

Nycole et moi sommes allés magasiné hier pour tester le triporteur que je me suis acheté. Ce fut l'occasion pour Nycole et moi de choisir des vêtements qu'elle pourrait porter à mes funérailles. Ils sont blancs ou crèmes. Je suis heureux qu'elle accepte cette orientation. Cela peut sembler drôle d'acheter d'avance, mais ce fut un beau moment pour nous deux de le faire ensemble.
C'EST GRAND LA MORT, C'EST PLEIN DE VIE DEDANS - Félix Leclerc. Sans vie il n'y aurait pas de mort. Célébrons la vie, celle qui se termine et celle qui commence!

MERCI LA VIE

jeudi 1 mars 2018

ENTRÉE CCCLXIV(364) - LANCE ET COMPTE

ENTRÉE CCCLXIV
29-02-2018
LANCE ET COMPTE

LANCE: Mes enfants m'ont organisé un lancement pour mon livre. Il a eu lieu lundi le 25 février au BORDEL COMÉDIE CLUB sur la rue Ontario à Montréal. D'ailleurs l'équipe du Bordel nous ont reçu comme de la royauté. Vraiment ils nous ont beaucoup gâté.

Des cartons avec des photos de moi et des citations de mon livre parsemaient la salle. Ma tribu avait pensé à tout. L'accueil était chaleureux et invitant, des bonnes bouchées spécialités du Bordel se promenaient dans la salle. Le champagne pour le toast. L'animation par Matthieu et introduction de l'auteur par Nathalie notre plus vieille. Les deux ont fait un excellent et émouvant travail. Ensuite j'ai pris la parole pour un moment assez émouvant. J'ai assez bien réussi à contrôler mes émotions pour ne pas trop prendre de temps. Surtout que nous avons commencé en retard alors j'ai sauté la section des présentations des personnes impliquées dans la production du livre. Une table des dédicaces était installé et m'a gardé occupé tout le restant de la soirée.

COMPTE: Ah voilà le clou de la soirée. Le plus important, sans diminuer l'importance de l'organisation ce fut les merveilleuses rencontres. Je suis encore sous le choc de voir combien de personnes sont venues au lancement. Chaque personne qui est venue pour moi ! Wow je n'en croyais pas mes yeux. C'est ce qui compte le plus. Quand j'ai pris la scène je dois avouer que j'ai senti une immense décharge d'amour qui a failli me jeter à terre, une chance que j'avais un banc pour m'accoter. Il y avait des gens que je n'avais pas vu depuis plusieurs années, et plusieurs de ces personnes ont été formé dans notre centre de formation. J'ai été touché particulièrement par les nombreux commentaires que les gens m'ont partagé. C'est difficile de recevoir tant d'amour sans se sentir un peu imposteur. Mais j'accueille chaque commentaire comme une bénédiction. Une bénédiction ne se mérite, on l'accueille. Ma famille élargie était présente. C'est rare que l'on se retrouve presque tout le monde ensemble. Malheureusement on a manqué de temps pour se parler mais c'est souvent le cas dans ce genre d'événement.

LANCE ET COMPTE: Cet événement m'a absolument comblé sur tout les points. Je rends grâce à la vie pour la détermination de Nathalie à tout mettre ne place pour que ça marche et à chacun de mes enfants et Nycole pour leur part dans son organisation. Je remercie chaque personne qui s'est déplacée pour moi. Connaissant mon type de personnalité nourri par une blessure d'abandon ma tendance serait de mettre le focus sur les absents. Mais non je m'y refuse, Certaines personnes m'ont informé de leur incapacité et je comprends très bien. Je CHOISIS de garder dans ma tête et dans mon coeur surtout tout l'amour que j'ai senti en cette soirée. Merci ma tribu et merci à vous toutes et tous qui m'avez rendu hommage par votre présence.  MERCI LA VIE !

dimanche 25 février 2018

ENTRÉE CCCLXIII (363) - GESTION DE DOULEUR

ENTRÉE CCCLXIII
25-02-2018
GESTION DE DOULEUR

Pendant mes 20 années en soins palliatifs j'ai souvent entendu les médecins et les infirmières discuter de la gestion de la douleur. Je trouvais cela beau de voir comment l'équipe de soins a à coeur le soulagement de la douleur. Eux soulagement physique et moi soulagement moral. Et parfois l'un affectait l'autre n'est-ce pas ?

Mon transfert en soins palliatifs me rassurait pare que je me disais au moins je serai soulagé de ma douleur physique. Cela me rassurait de savoir que le principal objectif en soins palliatifs est le confort et le soulagement des symptômes de la maladie et des effets secondaires des médicaments.

Il y a une différence évidemment entre être l'observateur et le sujet.  Cette différence se déplie de plusieurs façons dont la plus importante probablement c'est le vécu comme sujet avec la douleur. Vivre avec la douleur est un défi de chaque moment. Il faut le vivre pour le savoir. L'observer est une chose mais le vivre est tout autre chose. Il s'agit de penser à votre propre expérience avec un mal de dent, une migraine, une fracture, une chirurgie et vous aurez un début de compréhension. Vivre avec la douleur et l'espérance de la soulager jour après jour est une expérience semblable mais amplifié.

Amplifié parce qu'en plus de la douleur on porte l'inquiétude de sa source. C'est quoi cette douleur là? Le cancer qui avance ? Etc... Amplifié parce que l'attente que la douleur soit soulagée est déçue parfois. On a beau avoir accès à de la morphine sous différente forme, longue durée et entre dose, mais la douleur persiste. Cela prend un certain temps avant de parfaire le dosage pour un soulagement optimal. Inutile de préciser que dans mon cas on a pas encore trouver . Alors je vis au quotidien avec la douleur que je tente de soulager. La magnifique équipe médicale qui m'entoure le fait très bien durant cette période de recherche du soulagement.

Amplifié aussi cette expérience avec la douleur parce qu'il faudra être naïf de penser que le soulagement sera totale cent pour cent du temps. Donc il faut apprendre aussi à intégrer cette douleur dans la réalité du quotidien sans lui donner le pouvoir de tout ruiner sur son passage. C'est tout un défi. Comment faire ? Comment soulager et comment intégrer le non soulagement au besoin.

En premier lieu je commence à comprendre qu'il faut suivre les indications de l'équipe médicale et prendre la morphine tel qu'elle nous l'indique. Évidemment il y a des effets secondaires mais l'équipe saura gérer ses effets là au besoin. C'est important car cette gestion permet l'autre aspect de la gestion de la douleur et j'ai nommé l'activité. Je découvre que c'est une belle façon de gérer une douleur légère que de lui tenir tête en continuant quand même des activités. Par exemple recevoir de la visite, aller au resto, prendre une marche, magasiner etc... Quand on dit que c'est bon pour le moral, c'est vraiment cela.

J'ai eu la chance de vivre une très belle visite récemment d'un couple que j'aime beaucoup, Ce fut une rencontre profonde de sens et parsemé d'émotions. Elle m'a fait du bien au moral mais aussi à la douleur que j'avais à ce moment là.  Cela s'ajoute aux visites régulières qui me font un grand bien et qui me permettent d'oublier un tant soit peu la douleur. Elle est toujours là, mais j'y consent et ne la laisse pas tout ruiner. Pas toujours facile ou possible, mais l'ouverture au consentement est aussi une ouverture à la vie. Un ami m'envoie cette citation de Juan F. Carrillo  il y a quelques jours: "Le consentement est toujours un amour, non une résignation morose." Pourrait-on dire un amour envers les autres mais surtout un amour envoie soi même?

Demain c'est le lancement officiel de mon livre JE NE MOURRAI PAS, AVANT D'ÊTRE MORT (http://bit.ly/2FYUkQk) croyez moi que je ne laisserai pas la douleur m'enlever le plaisir de cette belle reconnaissance qu'ont organisé mes enfants. S'il faut que je sois "gelé" je le serai haha, mais j'ai l'intention de goûter au maximum à ce moment. Imaginez donc, le lancement de MON livre, qui l'eut cru! Entéka pas moi, pas à cette étape de ma vie. Récemment un journaliste local est venu m'interviewer entre autre pour mon livre et quand j'ai vu l'article dans le journal je n'en revenais pas moi-même. Cela m'a amené à faire un retour des deux dernières années et je suis assez d'accord avec les personnes qui trouvent que c'est tout un exploit d'avoir écrit un livre durant les pires moments des traitements de chimio et des effets secondaires.  Je comprends que mes enfants veulent le souligner, C'est une belle reconnaissance. Alors douleur ou pas je vais le vivre au maximum.

MERCI LA VIE.



jeudi 15 février 2018

ENTRÉE CCCLXII - JOURNÉE À L'HÖPITAL

ENTRÉE CCCLXII
15-02-2018
JOURNÉE À L'HÔPITAL

Même si je suis exténué je tiens à consigner cette entrée avant que je ne m'effondre de fatigue. Il est 17h23. Nous arrivons de l'hôpital où nous sommes depuis 10h15 ce matin. Je sais vous voulez décrier le système de santé, laissez moi plutôt en faire l'éloge.

Rendez-vous avec ma médecin de soins palliatifs. Je précise d'emblée que ce rendez vous avec ma médecin m'a été octroyé deux jours avant seulement suite à l'appel de son infirmière qui faisait un suivi auprès de moi pour prendre de mes nouvelles. Suis arrivé à 10h15, entré au bureau vers 10h45. Après un bon échange avec la doc, elle décide de me faire faire des prises de sang et passer des scans AVANT que je quitte l'hôpital.

Donc de son bureau je me rend au centre de prélèvement et passe immédiatement mes prises de sang afin de permettre aux technologues en imagerie de s'assurer que mes reins peuvent subir l'iode. Donc, après avoir jasé avec l'infirmière qui me reconnait et avec qui j'ai eu la chance d'échanger au sujet de sa mère qui est décédée de cancer, je me rends en imagerie. La secrétaire, qui me reconnait toujours (je me demande pourquoi ???), me fait signe qu'elle m'attendait en me  montrant une note manuscrite suite à l'appel de la doc annonçant mon arrivée. Alors je m'inscris en imagerie sachant que j'aurai un temps d'attente d'au moins deux heures, car c'est le temps nécessaire aux résultats sanguins.

Alors ça allait assez vite, à peine le temps de revirer de bord que toute la machine était en marche. Je m'attends à passer un scan des poumons, mais la doc m'a avisé que le scan pelvien, selon ce que la technicienne lui avait dit, devra être exécuté lors d'un autre rendez-vous dans quelques jours. J'avoue que j'étais déçu de devoir revenir. 

Pourquoi passer des examens en soins palliatifs pensez-vous? Vous avez raison. Alors la doc nous a bien expliqué, qu'après avoir échangé hier longuement avec mon oncologue que j'ai vu mardi, elles ont convenus de certains scénarios possibles sur lesquelles une réponse palliative pourrait réduire la 
douleur. Voilà pourquoi elle me proposait de passer ces tests.

Alors vers 15h00 je suis appelé pour mon examen. Quelle ne fut ma surprise alors que je suis couché sur la table, je vous rappelle pour un scan du poumon, d'entendre "va falloir baisser vos culottes monsieur". Je pars à rire et lui dit pour un scan du poumon je dois baisser mes culottes! Éclat de rire général, elle m'informe qu'elle va faire les deux examens demandés. Ouf pas besoin de revenir.

Trente minutes plus tard je retourne à la clinique externe, je demande qu'on appelle la doc car mes examens sont finis. Elle arrive assez rapidement. autre échange assez long pour convenir d'un plan d'action. Lecture express des imageries, demain elle aura un rapport détaillé, élimine la possibilité d'une embolie ou d'un anévrisme. Par contre confirme que les métastases ont grossi et se sont répandues. Donc on discute soulagement de la douleur.  Je quitte la doc sachant qu'elle me reviendra demain si une des métastases peut être traitée par radiothérapie palliative afin de soulager la douleur.

Vers 16h30 nous quittons l'hôpital, prescription en main et l'assurance que nos deux docs, oncologue et soins palliatifs, font une sapré bonne équipe et la satisfaction d'avoir été magnifiquement prise en charge par notre réseau de santé. On chiale assez, mais faut reconnaître aussi quand ça va bien.

MERCI LA VIE !