ENTRÉE CCCLX
05-02-2018
CHÈRE MAMAN
Hier soir en écoutant une émission je me suis éclaté en larmes. Je raconte. Une dame qui venait de subir une intervention chirurgicale pour un blocage au coeur choisit d'appeler sa mère. Après un long silence elle lui dit: "Maman je suis brisée, j'ai suis blessée et brisée." Et voilà que les larmes ont coulés incontrolablement.
Alors j'ai porté cela avec moi chez ma rencontre avec la psychologue aujourd'hui. Ensemble nous avons exploré différentes dimensions de ma relation avec ma mère avant et depuis son décès. Ce fut intéressant et éclairant.
Ma mère et moi avons toujours eu une bonne relation. Maman était toujours là pour moi et moi pour elle. Mes parents avaient une excellente relation avec Nycole. Quand ça allait mal dans ma vie c'est souvent avec mère que j'échangeais. Quand j'ai eu de la difficulté à marcher ma mère venait tous les jours me pousser à sortir et faire quelques pas dehors avec elle. Maman toujours présente et disponible. Au moment où je vivais le pire défi de ma vie, l'annonce d'un cancer terminal, ma mère est décédée. Elle n'était pas là pour moi et moi je n'étais pas là pour elle étant donné que j'étais hospitalisé.
Je prends donc conscience qu'au décès de maman j'étais beaucoup trop dans mes propres affaires, mes émotions liées au cancer, la protection des miens, la gestion des multiples rendez vous et examens médicaux, les traitements de chimio, les effets secondaires, etc.... C'est très compréhensible évidemment. Je me souviens à peine du salon funéraire, des funérailles. Je sais que j'ai pris la parole mais je ne me souviens pas ou peu de comment j'ai vécu cela.
C'est clair que mon deuil du décès de ma mère n'a pas été vécu. A-t-il même été commencé ?. La question se pose. Si on ajoute cela aux émotions de tristesse et de déception que je vis suite à la cessation des traitements qui je le croyais m'apporterait un peu de bon temps alors que je me sens pire, on peut dire que j'en porte lourd sur les épaules. Il est possible que cette lourdeur soit à la source de mon sentiment de dépression, de fatigue et ajoutons la douleur à cela et voilà le portrait de ce que je vis en ce moment.
Chère maman, je regrette de ne pas avoir été là pour toi. Comme j'aimerais que tu sois là pour que je puisse te dire moi aussi que je suis brisé. Comme ton absence me pèse ! Aujourd'hui je dois commencer à te laisser partir, à faire mon deuil, à reconnaître que les circonstances de la vie, hors de notre contrôle, ont créé un rendez-vous manqué. Tu es parti au moment où moi j'avais le plus besoin. Je suis tombé malade au moment où toi tu avais plus besoin de moi. C'est triste mais c'est ainsi et rien ne peut y changer.
Je t'ai écris un poème pour tes funérailles, le vieux chêne est tombé. La psychologue m'a fait remarqué aujourd'hui que ma réticence à prendre de la morphine et accepter l'aide était un peu ma façon de vouloir aussi être fort comme un chêne. Imagine ! À nous deux on est un début de forêt. Mais moi je pense que je ne suis qu'une pousse de chêne encore très fragile. Haha.
Merci la VIE!
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