samedi 23 décembre 2017

ENTRÉE CCCV(350) - GARDER ESPOIR !

ENTRÉE CCCL
23-12-2017
GARDER ESPOIR !

  • Il y a perte d'espoir ?
Disons que le temps est à la tristesse dans la maison aujourd'hui. 
Ma douce est triste ces jours-ci. Pourtant Noël c'est sa fête préférée de l'année. Mais pas cette année. Son homme ne se sent pas bien: plus de douleurs, plus d'inconfort, la morphne un peu plus présente, les traitements arrivent à leur fin. Et qui sait après ? Il est facile de laisser le moment présent pour se projeter dans un avenir qu'on craint n'être pas suffisamment lointain. Il n'en faut pas plus pour perdre espoir et pour craindre le pire.
  • C'est un peu normal non ?
C'est surtout souffrant. Oui évidemment non seulement c'est normal mais c'est inévitable. Cependant comme on me l'a dit et redit si souvent depuis que je suis dans le milieu de la fin de vie, il faut profiter à plein du temps présent. Rien ne sert de projeter le pire. Le pire arrivera toujours trop vite de toute façon.  
  • Pas très aidant comme commentaire il me semble si c'est normal de s'en faire ?
Au contraire c'est très aidant, ce qui est difficile c'est de la faire. C'est aidant de rester dans le moment présent et ne pas projeter car ainsi on demeure bien ancré dans sa réalité, sa vérité et non dans ses craintes, ses appréhensions. 
  • Mais si ton moment présent est tristesse ?
Qu'est ce qui cause ta tristesse ? Si tu y penses un peu il y aura peut-être de la projection, mais si c'est ton moment présent il faut l'accueillir comme tel et choisir que faire avec. C'est un défi. Je trouve difficile de voir ma douce souffrir. Je lui ai dit que j'étais désolé de lui causer autant de peine. '" Comme si c'était de ta faute." me répond-elle. Eh bien comme je l'ai déjà mentionné dans ce blog la culpabilité de faire souffrir les miens demeure présente. Mais là aussi c'est peu efficace de rester la-dedans. Il n'est pas facile de faire fi de ses craintes et appréhensions. Je crois qu'il ne faut pas leur donner libre cours. C'est comme tellement avoir peur de la pluie pendant tes vacances qu'on ne planifie aucune sortie  et manquons l'occasion de profiter du beau soleil. J'en suis autant coupable qu'un autre. Le défi demeure entier pour nous tous je pense, surtout en cette veille de Noël.
  • Comment y arriver ?
Ben une façon que Nycole et moi nous sommes donné hier ça été de se tourner vers notre PROJET PARTAGE pour Noël et préparer les vêtements que nos enfants et petits enfants rendronts disponibles demain aux personnes dans le besoin.  Nous avons étiqueté des vêtements chauds d'hiver pour identifier le sexe et la grandeur et cela nous a exigé notre attention pour l'après midi. En se centrant sur les besoins des autres, quoi que ce ne soit pas la meilleure des solutions, cela aide à oublier un peu sa tristesse. 
  • Et maintenant ?
Dans quelques heures nous fêteront la belle fête de Noël, je choisis donc de me centrer sur l'ESPÉRANCE de la nouvelle VIE qui nous est donné par AMOUR de la part de Dieu. Un AMOUR qui donne VIE. Je choisis cela dans l'ESPÉRANCE que cet AMOUR nourisse ma détermination de rester debout et fort pour les miens. Et sur ce, JOYEUX ET SAINT NOËL À TOUTES ET À TOUS!

Merci la vie ...

mercredi 20 décembre 2017

ENTRÉE CCCXLIX(349) - LE DERNIER NOEL

ENTRÉE CCCXLIX
19-12-2017
LE DERNIER NOËL - un conte pour la VIE !


  • Il était une fois une dame, Estelle qu'elle s'appelait, âgée de 88 ans, qui attendait son arrière petite fille Lili Rose pour faire un brin de magasinage pour Noël. En ouvrant la porte la voix chantonnante de Lili Rose qu'Estelle aime tellement se fait entendre: " Bonjour mamie, es-tu prête pour magasiner." Lili Rose ADORE magasiner. C'est presque une science pour elle. Mais Estelle avait une autre idée en tête. Avec détermination elle lui dit: "Je suis surtout prête pour passer du temps avec toi ma chérie." Lili Rose rougit un peu: "C'est gentil mamie, merci de me dire cela. Moi aussi je suis contente de passer du temps avec toi ma belle mamie." " C'est vrai ? " relance Estelle. "Oui c'est certain mamie." de répondre rapidement Lili Rose qui cherche des yeux le manteau d'Estelle. Mais Estelle, un regard espiègle dans les yeux, lui prend la main et lui dit en la tirant vers le salon l'invitant à s'asseoir au divan.: "Alors Lili Rose j'ai quelque chose à te proposer."  lui dit-elle.
 Peu habitué à ce genre de démonstration de son arrière grand mère Lili Rose s'inquiète un peu. "Mamie que se passe-t-il? Tu as un drôle d'air." Bien tu vois ma chérie j'ai une question que j'aimerais te poser. Je sais que toi tu aimerais magasiner, mais c'est important pour moi que nous discutions de ce sujet. Estelle a les yeux brillants, mais une lueur de tristesse s'y profile. " Voyons mamie tu m'inquiètes que se passe-t-il? De quoi veux tu que nous discutions?" Avant d'aborder son sujet Estelle désire valider que Lili Rose accepte de laisser de côté la magasinage tant prisé par elle. " Nous n'aurons pas le temps de magasiner tu sais." Lili Rose reconnait le dilemme: " Mais tu sais mamie Noël approche rapidement. Tu ne seras pas prête." Estelle éclate de rire: " Bien c'est justement pour être prête que je veux te parler." Lili Rose flairant une discussion sur les cadeaux à acheter lui fait signe de poursuivre.

"Et si ce Noël était le dernier Noël de l'histoire Lili. Si Noël disparaissait pour ne plus jamais être fêté. Comment voudrais-tu qu'il soit fêté  ton dernier Noël? " " Mais tu parles d'une drôle de question " répliques Lili Rose. Noël sera toujours fêté voyons mamie!" Estelle lui prend la main et lui dit doucement: " Fais moi plaisir fais comme si c'était possible que ce Noël soit le dernier. Prends le temps d'y penser un peu Lili." "Mais mamie je ne sais pas quoi te dire. Noël c"est important   pour moi, tu sais je ne peux pas imaginer ma vie sans Noël!" Estelle voyant une opportunité lui dit: "Bien commençons là! Pourquoi c'est si important pour toi Noël?"

 Lili Rose garde un long silence et explique finalement: " Bien tu sais mamie, moi je ne suis pas très croyante, ni très pratiquante, mais la fête de Noël me touche profondément. C'est une célébration de la VIE ! On fête la naissance d'un enfant . Y a pas plus vivant qu'un petit enfant qui vient au monde. On fête toute l'espérance en la VIE pour ce petit être qui vient de nous arriver. Oui je pense que c'est cela c'es la fête de la VIE! " Finalement stimulée par sa propre réflexion Lili Rose affirme avec convicton: "Oui oui c'est pour cela que Noël est important car elle fête la VIE, l'amour de la VIE."

Estelle les yeux mouillés de larmes retenues lui dit alors doucement: " Et donc pour toi c'est la VIE qui donne sens à cette fête, c'est cela ? " Lili Rose répond sans attendre. " Oui oui mamie c'est la VIE ! Noël c'est la fête de la VIE, de l'AMOUR, de l'AMOUR de la VIE ! " finit-elle toute excitée.

" C'est bien mon enfant. Je comprends ce que pour toi signifie Noël. Et si c'était ton dernier Noël ? Si la société t'annonçait qu'il n'y a plus de Noël, on ne célèbre plus cette fête ? Qu'est-ce que cela changerait dans ta vie ?" Les yeux assombris de tristesse Lili Rose, du haut de ses 19 ans, lui répond: " Mais mamie c'est impossible. Il y aura toujours l'AMOUR et la VIE à fêter non ?"

Estelle envahie d'émotions lui fait un large sourire: " Tu as bien raison ma belle Lili Rose, il y aura toujours l'AMOUR à fêter! La VIE elle sera toujours là, n'est-ce pas ? 

Il y avait quelque chose de différent dans le regard de sa mamie. Lili Rose n'arrivait pas à l'identifier mais tout de même elle sentait en effet sa mamie plus vieille, plus fragile. "Ça va mamie, tu te sens mal ?" Estelle répond rapidement : " Mal ? mal ? non pas du tou ! Mais en effet je me sens vieille, fatiguée. Mais je suis tellement heureuse que nous ayons pris ce temps pour jaser de Noël qui ne meurt jamais, par ce qu'il y a toujours de la VIE ! Cela me réconforte de savoir que tu pourras toujours célébrer cette belle fête de la VIE ! " Estelle se redresse dans son fauteuil et lui partage presque en murmure, sur un ton de confidence, comme si elle lui livrait un grand secret. "Tu sais Lili Rose, je crois moi aussi que Noël c'est la fête de la VIE et de l'AMOUR. Je crois profondément que l'AMOUR ne peut jamais mourir, jamais, jamais..." dit elle, les mots se perdant dans ses souvenirs. Elle garda le silence un bon moment. Lili Rose comprend instinctivement de ne pas briser ce moment de nostalgie. Estelle poursuit: Ma mère, ton arrière arrière grand mère, adorait la fête de Noël. Pour elle la venue du "petit Jésus" , comme elle disait, signifiait tout l'amour que Dieu a pour nous. Elle chantonnait sans arrêt: Il est né le divin enfant ! " À ce souvenir Estelle se mit à rire. " Mon dieu qu'elle chantait mal, mais rien ne l'arrêtait de chanter l'AMOUR. Comme toi, ma mère pensait que l'AMOUR et la VIE ne s'arrêtent jamais. "On est toujours vivant dans le coeur de quelqu'un Estelle " me disait-elle de sa voix d'enseignante. On a beau être pauvre mais le plus beau et le seul cadeau de Noël qui compte c'est d'aimer et d'être aimé ! Et elle reprenait de sa voix de crapaude, Il est né le divin enfant. Hahaha qu'elle était drôle. Ses paroles m'ont nourries toute ma vie: le seul cadeau de Noël qui compte c'est d'aimer et d'être aimé." 

Voyant quelques larmes coulées sur les joues de sa mamie, Lili Rose s'inquiète: " Tu es triste mamie ?" " Non non ma belle Lili, je ne suis pas triste. Ce sont des larmes de joie, parce que grâce à ma mère Noël a toujours été une belle fête pour nous. Nous n'avons jamais manqué d'amour. La maison était toujours pleine de Vie à Noël. Même les années où aucun cadeau n'était possible. Ma mère trouvait le moyen de remplir la maison d'amour ! Non non je ne suis pas triste, je suis reconnaissante pour les leçons de ma vieille enseignante de mère." 

"Donc Noël ne peut s'éteindre." murmure-t-elle lentement prenant sa doudou crocheté pour la mettre sur ses genoux. Cet échange entre la vielle Estelle et la jeune Lili Rose avait duré quand même près de deux heures.

"Tu as froid mamie ?" s"enquérit Lili Rose. Oui je suis un peu fatiguée tu vois ma belle Lili. Je sais que tu aimes magasiner et que tu as encore des achats à faire. Je pense que je vais te laisser aller seule au Carrefour , je suis désolé mais le temps des courses folles dans les magasins à Noël est un peu révolu pour la petite vielle que je suis." Surprise d'entendre sa mamie parler ainsi Lili Rose rétorque "Toi vieille mamie, JAMAIS ! " Et les deux éclatent de rire. 

"Bon bon, allez, va magasiner ma belle Lili !" ordonna Estelle. Amuse toi bien ! Moi je vais rester ici tranquille et me reposer un peu. N'oublie jamais cette conversation ma belle Lili." Lili Rose aimait quand sa mamie l'appelait "ma belle Lili." Elle le fait depuis sa tendre enfance et cela lui réchauffe le coeur à chaque fois. Cette fois-ci, cependant, il y a un trémolo dans la voix d'Estelle que Lili Rose n'avait jamais remarqué avant. 

Elle embrasse tendrement sa mamie et quitte la maison en lui faisant une belle accolade en lui disant: "on se voit à Noël mamie. " " J'y serai ma belle Lili, j'y serai ! " Cette accolade sera la dernière que Lili Rose fera et recevra de sa mamie. Elle apprendra le lendemain midi la mort de sa mamie chérie. 

Les parents de Lili Rose, lui annonce la nouvelle à la fin du repas du midi. " Tu sais Lili, mamie est décédée cette nuit. Elle nous a pris par surprise. " Lili Rose retenant ses larmes répond seulement: "Non pas vraiment," Devant le regard de surprise de ses parents elle ajoute: " Je viens de comprendre pourquoi mamie tenait tant à me faire parler de Noël hier. Elle me préparait à son départ et je ne m'en suis pas rendu compte." Les larmes coulent librement sur ses joues et son père la prend dans ses bras pour la consoler. " Ta mamie t'aimais beaucoup tu sais. " D'un mouvement de recul elle dit d'un ton assumé: "Elle m'aime beaucoup. Tu sais papa elle ne mourra jamais mamie. Elle sera toujours vivante dans mon coeur. On est toujours vivant dans le coeur de quelqu'un." 

Lili Rose et ses parents pleurent tranquillement le départ de cette belle et grande Estelle qui leur a laissé le plus beau des cadeaux: l'AMOUR de la VIE ! Quelques semaines plus tard, autour du sapin de Noël la famille trinqua à la VIE d'ESTELLE et à la plus belle des fêtes d'AMOUR. Et ils vécurent heureux ...

Joyeux Noël à toutes et à tous.

Marc Pepper - Noël 2017


lundi 18 décembre 2017

ENTRÉE CCCXLVIII(348) - LE JUGEMENT DERNIER

ENTRÉE CCCXLVIII
18-12-2017
LE JUGEMENT DERNIER

  • My GOD c'est sérieux ton affaire, le jugement dernier ?
Haha c'est pas tout à fait ce que tu penses. Aujourd'hui j'ai consulté la psychologue qui m'accompagne. Nous poursuivons notre exploration de l'anxiété que me cause le prise de décision en lien avec mes traitements. Bientôt j'aurai à prendre la décision et je voudrais le vivre le plus sereinement possible.
  • Et vous avez parlé de Dieu et le jugement dernier ?
Non non pas vraiment, ben oui un peu, mais là n'était pas le coeur du propos. En fait on tentait d'identifier ce qui me causait l'anxiété. Dans quoi s'enracinait mon appréhension. J'ai passé par plusieurs chemins de la crainte d'abandonner les miens à la crainte de me sentir coupable de baisser les bras. Parmi ses chemins nous avons échangé sur mes convictions religieuses face à Dieu, à l'Église, au respect de la vie etc...
  • Ouin tout un parcours !
Oui en effet c'est un parcours qui se vit au fil des événements, au fil des réflexions et des questionnements. Comme bien d'autres d'ailleurs. Et au fil des anxiétés. Prise de conscience que mon besoin de tout régler, de tout savoir et de tout vouloir contrôler dans mon cheminement avec ARNOLD est aussi au coeur de mes anxiétés. La psy m'invite à m'accueillir dans l'incertitude comme je crois que DIeu nous accueille tel que nous sommes. "Et vous ? vous vous accueillez tel que vous êtes ? Vous acceptez de ne pas savoir en ce moment ?" Bonnes questions qui me permettent de réaliser qu'en effet j'emploie deux mesures différentes en ce qui concerne la bienveillance envers moi même et les autres. Il est bon d'accueillir les limites des autres mais qu'en est-il des miennes ?
  • Tu veux dire ?
Et si ma limite était atteinte en lien avec mes traitements? Si je choisis de ne plus suivre de nouveaux protocole parce que je suis épuisé, parce que je veux profiter du mieux possible du temps qu'il me reste, est-ce que je puis accepter cette limite ou cette décision comme j'accepterais celle de n'importe qui d'autre ? La question "De quoi avez-vous peur ?" m'a permis d'identifier que je crains non pas le jugement de Dieu vraiment mais le jugement des gens qui m'entourent. Que mon lègue, ou le lègue de ma vie, soit teinté par un jugement de faiblesse, d'avoir baisser les bras, etc... C'est fou mais même à cette étape de ma vie je prends encore en considération ce que les gens vont penser. MERDE moi qui pensait avoir cheminé.
  • Et le jugement dernier ?
Haha ça t'intrigue hein? J'ai passé rapidement sur les étapes plus haut car je suis fatigué ce soir et je ne me sens pas tr;s bien ces jours-ci. J'ai voulu écrire pour ne pas perdre ce bout de réflexion fait aujourd'hui mais j'en passe  de bouts tout de même. Mais pour revenir à ta question je te dirais que la suite a eu lieu au resto après avec mon chum Siméon qui pose la question suivante (je n'ose pas dire évidente) " C'est le jugement des autres ou le tien qui te fait peur." ou quelque chose du genre.  Évidemment je ne peux pas ne pas reconnaître là une question phare! De quoi ai-je le plus peur, ou qu'est-ce qui me cause le plus d'anxiété la crainte du jugement des autres ou mon propre jugement ? Bonne question. Est-ce que sous la crainte du jugement des autres  se profile mon propre regard et jugement désapprobateur ? Ce serait mon jugement qui serait le dernier ?
  • As-tu une réponse ?
Il serait facile de dire oui évidemment que c'est cela. Mais je ne suis pas si certain. Je sais seulement qu'avec la psy je me suis donné comme objectif de trouver la paix sur ce sujet afin de ne pas revivre cet anxiété à chaque étape.  J'ai convenu que je dois m'accueillir dans mon insécurité, ou ma non décision et me dire que pour le moment et en ce moment présent c'est cela ma réalité. M'accueillir dans cette réalité c'est d'être bienveillant envers moi même. J'ai aussi convenu que j'ai le droit, comme je donne ce droit aux autres, de prendre des décisions pour moi. C'est correct d'être égocentrique en cette circonstance.  Je travaillerai à tenter de comprendre pourquoi c'est bon pour les autres et pas pour moi. 
  • Oui tout un programme...
Récemment j'ai parlé du contrat que je voulais faire avec moi même. Cette démarche en fait partie. C'est clair pour moi que je ne veux pas reproduire les situations d'anxiété de fin de vie liées à la culpabilité. Je veux travailler, avec bienveillance envers moi même, à devenir "tout à fait à l'aise" avec le fait de CHOISIR ce que moi je veux choisir. Accepter que d'autres pourraient juger négativement mes choix mais qu'en réalité cela ne leur appartient pas de me juger. Et qui plus est, je ne devrais pas en tenir compte au delà d'une compassion consolante. Un des éléments qui est sortie de ma conversation avec mon chum c'est que, si les gens me jugeaient ou jugeaient ma décision devrais-je peut être dire, ce serait à partir de leur peine et non de leur évaluation de ma valeur comme être humain. Cela m'a apporté beaucoup de paix !   

Bon j'arrête, trop fatigué et de toute façon assez parlé....    MERCI LA VIE!

P,S, Mon frère a entrepris de traduire mon livre JE NE MOURRAI PAS AVANT D'ÊTRE MORT en anglais lui donnant ainsi un autre public. Je suis vraiment content !  Actuellement mon livre s'achète en français, version papier ou électronique, en ligne seulement. 
http://fr.blurb.ca/b/8288790-je-ne-mourrai-pas-avant-d-tre-mort



lundi 11 décembre 2017

ENTRÉE CCCXLVII(347) - RIRE ET ABANDON

ENTRÉE CCCXLVII
11-12-2017
RIRE ET ABANDON

  • J'ai bien hâte de voir le lien entre ces deux sujets.
Hahaha je ne suis pas certain qu'il y en a un, mais quand même. Hier nous avons reçu ma fratrie ! Quatre de mes frères et ma soeur ainsi que les conjointes et conjoints. Il manquait tristement le plus vieux de mes frères et son copain. 
  • Quelle était l'occasion ?
Mon amie m'a posé la même question. En fait connaissant mon histoire familiale sa question a été plus direct que cela. "Qu'est-ce qui te prend ?"  Alors l'occasion ? Si je réponds Noël ce n'est pas complet vraiment comme réponse, quoi que c'était certainement une des raisons.  Je pourrais répondre que c'était pour plaire à ma défunte mère qui aurait aimé que nous soyons tous réunis à nouveau. Mais là aussi ce ne serait pas complet. Je pense qu'après avoir repris contact avec chacun de mes frères individuellement depuis l'arrivée d'ARNOLD dans les deux dernières années, à leur rythme et selon leur désir,  j'avais le goût de me remémorer des jours heureux où tous ensemble on riait beaucoup de façon insouciante.
  • Et puis ?
C'est exactement ce qui est arrivée. Des rires sans compter. Nycole et moi avons ri comme on a pas ricané depuis deux ans. L'atmosphère était des meilleurs, on s'est retrouvé comme jadis, avant les chicanes, avant les blessures, avant les non dits, malgré un passé de souffrance relationnelle, tout cela n'avait plus d'importance. Nous voilà tous et toutes assis au salon riant de vieilles et moins vielles histoires de pêche, de golf, de loufoquerie, de traits de personnalité etc... Comme une vraie fratrie quoi! Un petit jeu d'échange de cadeau signifiant entre nous a généré d'autant plus de rire et de taquinerie et a permis ceetaines découvertes. Cela m'a fait un grand bien,  Pourquoi ? La question demande réflexion, mais y aura-t-il un autre Noël comme "prétexte" pour se rassembler? C'était certainement au coeur de ma décision finalement. 
  • Et l'abandon lui dans ton titre ?
Ah oui, il y a un lien que je n'avais pas conscientiser en commençant cette entrée. Mais là je le vois bien. Donc je fais un détour , mais j'y reviendrai. J'ai rencontré aujourd'hui pour la première fois la psychologue qui m'accompagnera durant  les prochains mois. Malgré que je la trouve un peu jeune, j'ai choisi tout de même de lui faire confiance et aujourd'hui nous commencions notre cheminement ensemble. Durant ce premier entretien qui visait plus à mettre la table pour les enjeux et faire un peu le résumé de mon histoire, j'ai pris conscience de la place que prend ma blessure d'abandon dans mon cheminement actuel. Je voulais aborder avec elle la difficulté de faire face à la décision de cesser un traitement ou de ne pas en accepter un nouveau etc... Nous commençons seulement à explorer, mais une première verbalisation d'une conceptualisation qui émergeait en moi depuis un certain temps m'a surpris. Est-ce que je laisse ma blessure d'abandon influencer mon processus de réflexion face à la suite de mon traitement. Est-ce que je choisis d'abandonner la vie, avant que celle-ci ne m'abandonne ? La question est posée. Je n'ai pas la réponse, mais maudit que la question me dérange. À suivre.
  • Et le lien avec la rencontre de ta fratrie ?
Bien je pense que là aussi j'ai agis d'une certaine façon à cause de ma blessure d'abandon. J'ai pris conscience dans ma vie grâce à mes thérapies et mon cheminement personnelle de croissance à quel point cette blessure a affecté et affecte encore mes relations. Souvent, j'ai mis fin à des relations ou des situations aussitôt que je sentais un risque d'être abandonné, écarté, ignoré etc... Je ne veux pas mourir en me reprochant d'avoir abandonné ma fratrie. Même si ce n'est pas le cas, je ne voulais pas en rester là. Les dernières rencontres familiales ont été sources de souffrance et donc j'ai abandonné ma participation à ces rencontres il y a plusieurs années. Je voulais revivre les bons moments de jadis. Je ne voulais pas rester sur un abandon. Et je suis content d'avoir "osé" la rencontre. 
  • Et donc ?
Nos blessures d'enfance, même une fois bien identifié et compris, continue d'influencer nos vies. Je ne veux pas que la décision  que je prendrai en lien avec la suite de mes traitements en soit une en réaction à ma blessure d'enfance. Je souhaiterais plutôt qu'elle soit consciencieusement prise en lien avec ma personnalité et mes valeurs.  MERCI LA VIE !