ENTRÉE CCCXXVIII
07-09-2017
INVALIDE
- Tout un titre ce soir, que se passe-t-il ?
Je suis un peu déconcerté d'apprendre via mes assurances que je suis officiellement classé comme invalide. La semaine dernière cela a fait deux ans que je suis sur l'assurance salaire de mon employeur. Les assurances prennent la relève et me déclare invalide. Je dois demandé ma rente d'invalidité au gouvernement. En fait je ne suis plus employable. Je me demande si je demeure quand même un employé jusqu'à ma retraite à 65 ans ou si en tant qu'invalide je perds mon statut d'employé. C'est comme un choc pour moi.
- Pourtant tu ne travailles plus depuis plus de deux ans.
Je sais mais je ne me considérais pas comme un invalide. Je sais bien que ce n'est qu'un terme officiel pour signifier que je recevrai l'assurance salaire jusqu'à ma retraite et cela ne fait pas de moi un invalide impotent et non autonome. Je le sais bien Mais de me faire dire que je suis classé invalide m'a choqué. Je me rappelle quand le médecin avait déclaré mon père dément ma mère avait été très choquée, mais je me sens un peu comme cela. Ma première réaction a été de me dire, ben voyons donc je ne suis pas invalide loin de là.
- En effet tu n'es pas un invalide, tu es simplement classé invalide pour le travail, pour toi ce n'est pas une nuance aidante?
Dans ma tête la réponse est évidemment oui, mais émotivement c'est difficile à accueillir. Je ne veux pas me considérer invalide même dans mon lien d'emploi. INVALIDE, pensons-y ! Moi, jamais. Clairement ma perception de l'invalidité est assez négative.
- Sais-tu pourquoi ?
Je pense qu'il y a deux raisons: la première ça touche à mon identité et la deuxième ça touche mon angoisse de devenir invalide, c'est à dire dépendant, en perte d'autonomie. Je ne veux pas faire face à cette éventualité. Ça viendra bien assez vite. Quand j'ai reçu l'appel pour me confirmer mon invalidité j'étais en auto au début de notre voyage en Gaspésie la semaine dernière. Je n'ai pas réagi. Au souper le sujet est venu sur la table et j'ai été incapable d'en parler. J'ai mis de côté ce sujet pendant le voyage. Mais à mon retour à la maison j'avais reçu les documents officiels me confirmant le tout et m'enjoignant à faire ma demande pour la rente d'invalidité auprès du gouvernement. OUFFF!
- Mais ce n'est qu'un classement non ?
Oui oui je sais, je sais. J'y arriverai, mais pour le moment je suis un peu ébranlé. INVALIDE mon oeil. Ma combativité me surprend un peu . Surtout que c'est heureux d'être classé invalide par les assurances car cela me permet de continuer à recevoir un salaire.
- Pourtant tu as fais la demande et a reçu la vignette pour handicapé, non ?
Oui c'est vrai, mais handicapé, diminué, vulnérable ce n'est pas pareil qu'INVALIDE. C'est fou direz-vous ? Y a rien là direz-vous? Tu exagères l'importance du terme direz-vous? J'aurais peut-être eu la même réaction. Mais là ça m'arrive et je prends la mesure de l'importance que l'on peut donner à une étape purement administrative, mais qui symboliquement représente la fin d'une étape, celle d'employable et le début d'une nouvelle étape, osai-je le dire, celle d'invalide.
- Tu ne commenceras pas à dépérir pour autant j'espère ?
Au contraire, comme avec ARNOLD je ne me laisserai pas définir par un mot. Je suis reconnaissant à la vie du temps que j'ai, du soutien que j'ai, du fait que j'ai encore un salaire qui entre et du fait que je me sens passablement bien. Non je ne serai pas invalide et je continuerai de dire MERCIE LA VIE!
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