lundi 4 septembre 2017

ENTRÉE CCCXXVII(327) - PATIENCE ET PEUR

ENTRÉE 327
04-09-2017
IMPATIENCE ET PEUR

  • Deux émotions qui t'habitent ?
Es tu surpris? Durant mon voyage en Gaspésie avec nos amis le sujet de mon impatience légendaire est venu sur la table. Nycole faisait remarquer que je suis une coche ou deux plus impatient que d'habitude depuis un bon moment.  
  • Toi es tu surpris ?
Non pas du tout je le reconnais. Je n'ai jamais été très patient dans ma vie. Cela a eu des bons et des mauvais côtés. Je préfère focusser sur les bons. Je crois que mon impatience m'a dynamisé et pousser à atteindre des objectifs que je n'auraient peut être jamais atteint dans ma carrière par exemple ou dans mes projets communautaires. Je pense que parfois mon impatience m'a permis d'obtenir plus que je ne l'aurais eu sans ce trait de ma personnalité. Des petites choses parfois comme un meilleur service, une plus grande attention, une meilleure place etc... Ou encore des plus grandes comme au travail obtenir des opportunités, des décisions en ma faveur ou encore être placé en priorité pour des travaux ou des articles attendus.
  • Donc tu es content d'être impatient?
Non, non pas du tout. Je sais que pour les miens je ne suis pas toujours facile, surtout Nycole. Alors non je suis capable de voir les mauvais côtés du mon impatience. Mais je voulais juste souligner (ou justifier) que mon impatience m'a aussi servi dans ma vie.
  • Quel est le lien avec la peur ?
Quand on a abordé la question de mon impatience je me suis senti devenir très émotif. Je me suis entendu dire que mon impatience accrue était dû à ma peur. C'est sorti sans trop réfléchir. Quelle peur? J'ai partagé en peu de mots que c'était ma peur de la déchéance, de dépérir, de me voir devenir dépendant des autres plus que je ne le suis actuellement. Je n'ai pas voulu aller plus loin. C'était soir de fête et je ne voulais pas ruiner la soirée. Enfin je ne voulais pas l'assombrir.
  • Je présume que tu as mijoté cela depuis et c'est pour cela que tu écris ce soir ?
Oui j'ai mijoté un peu car j'étais surpris de ma réponse et de l'émotion. Si j'avais à l'identifier, je dirais une émotion de quasi panique qui m'habite quand je pense à ce qui s'en vient. Évidemment je tente de ne pas y penser et je réussi je pense pas mal. Mais c'est en toile de fond toujours. Ce que cet épisode m'a fait prendre conscience c'est combien la peur m'habite.
  • Tu as peur de mourir ?
 Je n'ose pas répondre que non je n'ai pas peur de mourir mais plutôt de souffrir. J'ai entendu cette réponse tellement souvent. Je n'ai pas vraiment peur de souffrir, car j'ai assez travaillé en soins palliatifs pour savoir que la douleur peut-être bien contrôlée. Je ne sais pas si j'ai peur de mourir comme tel, pour le moment c'est encore trop loin. Mais ce dont j'ai peur c'est la déchéance du corps. De dépérir, de devenir laid, de devenir incontinent, dépendant des autres pour mes besoins primaires, perdre mon autonomie d'agir et de penser. C'est cet aspect de la maladie terminale qui me fait  le plus peur. Par expérience je sais que les gens "s'adaptent" au quotidien avec la maladie, il n'y a pas grand choix, mais je sais aussi que moralement cela peut être très souffrant. 
  • Que fais-tu avec cette quasi panique ?
Comme je viens d'en prendre conscience lors de ce bref échange avec Nycole et nos amis, je ne sais pas vraiment comment répondre à cette question.  Clairement j'ai jusqu'à date utiliser un mécanisme de défense ou de déni de cette peur via mon impatience accrue. J'en suis conscient maintenant et je
tenterai d'y faire face sobrement et trouver des moyens pour mieux encadrer cette peur. Mon objectif doit être réaliste et ne pas penser endiguer entièrement ni ma peur ni mon impatience. Je suis ce que je suis. Mais la peur paralyse et j'aimerais  mieux ne pas être paralysé par les émotions. 
  • Tu crois pouvoir surmonter cette peur ?
Je ne sais pas vraiment, mais à date j'ai fait face à beaucoup de situations qui jadis m'auraient paralysé, alors je pense que je serai capable de m'adapter. Je le pense, c'est rationnel, maintenant je dois porter cela au coeur et à l'émotion. Je suis très chanceux d'être aussi bien entouré et cela m'aidera sûrement comme cela m'aide depuis le début.

MERCI LA VIE !

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