ENTRÉE CCCXXXIV
17-10-2017
OUFFF!
- Tu as vu ton oncologue aujourd'hui et si je me fie au titre de cette entrée tu n'as pas aimé le résultat. Est-ce que je me trompe?
Je suis ambivalent. Je balance, comme cela m'arrive si souvent, entre ma tête et mes émotions. Alors par moment je suis "raisonné" et d'autres moments je suis envahit d'émotions: tristesse, déception, colère, indigné, volé, etc...
- Nommons les faits pour se situer d'abord dans la raison.
Les faits sont que le scan démontre peu de changement depuis le dernier donc pas de progression visible du cancer. Évidemment on ne voit pas les lésions au foie sur le scan il faudrait une résonance magnétique. Le nodule au poumon est resté aussi petit. Donc ce sont de bonnes nouvelles, c'était attendu, du moins par moi. Cependant les marqueurs du cancer dans le sang ont triplé, mais ils sont quand même très bas en comparaison du 660 qu'ils ont déjà été. Ils était à 10,7 il y a six semaines et sont rendus je crois à 36. C'est bas, mais c'est quand même le triple. Voilà les faits.
- Et tu interprètes ça comment ?
Je ne suis pas dans l'interprétation c'est un fait confirmé par l'oncologue que ces résultats indiquent que le cancer a figuré comment déjouer le nouveau traitement. Heureusement nous ne sommes qu'au début et cela semble progresser lentement pour le moment. Aussi dans les faits l'oncologue a adressé deux possibilités de traitement qui pourraient être envisagé lorsque le cancer progressera plus rapidement. Car il faudra mettre fin à celui-ci s'il ne démontre plus son efficacité. Donc voilà les faits.
- Cela t'inquiètes beaucoup ?
Pour être honnête je ne m'attendais pas à cela cette fois-ci, mais plutôt à la prochaine rencontre avec l'oncologue en novembre ou décembre, car elle avait mentionné que le traitement était efficace pour approximativement six mois au plus. Cela fait quatre mois seulement. Je me sens triché. Je veux plus de temps. Je me sens triché aussi parce que les premiers pronostics me donnaient cinq ans de survie et là clairement ce sera moins. Je me sens secoué, bousculé et abandonné par la vie. Le temps file trop vite, il en reste trop peu.
- Mais tu ne sais pas combien il en reste vraiment non ?
En effet je ne sais pas. Et je continue d'espérer pour le plus possible. Mais je suis aussi un optimiste réaliste. Le cancer progresse et j'aurai des choix à faire. Recommencer à être malade avec des traitements plus toxiques avec peu d'expérience de succès dépassant six semaines de plus de survie. Ou un protocole de recherche qui suscitera possiblement des maladies secondaires qu'il faudra traiter. Enfin qui sait, mais je sais que l'oncologue prendra éventuellement la décision de cesser le traitement actuel et je devrai prendre ces décisions.
- Et que feras tu ?
Je n'ai aucune idée. Je revois l'oncologue à la fin novembre. D'ici là je vais porter cela doucement en tentant de ne pas perdre trop de temps à y penser. Facile à dire...
- Comment tu te sens ce soir ?
Deux émotions assez primaires: triste et en colère. En colère parce que je me sens volé du temps que je pensais que j'avais... je sais je sais je n'ai aucune idée du temps qui reste. Mais je me fie à l'expérience de mon oncologue qui en a vu bien d'autres. La tristesse n'a pas besoin d'explication je pense bien.
- Ouin c'est plutôt sombre ...
Bofff ça va passer, je passe par ces gammes d'émotions chaque fois que les nouvelles me rapprochent de l'échéancier. Même si la certitude n'existe pas dans ces pronostics, il y en a quand même une n'est-ce pas ? Demain ça ira mieux, j'ai encore de la vie à VIVRE. Et pourquoi pas une croisière ou un voyage dans le sud cet hiver ?
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