ENTRÉE CCCXVI
08-07-2017
AMBIGUITÉ
- Qu'est ce qui est ambigu?
Mes réactions à certains changements auxquels je fais face actuellement. D'abord ma réaction au nouveau traitement de chimio. Le traitement s'appelle le PANITUMUMAB (VECTIBIX) on dirait une région de l'INDE ou, comme me disait une amie, le nom latin d'une plante quelconque. (Le panitumumab appartient à un groupe de médicaments appelés antinéoplasiques ou médicaments anticancéreux. Il s'utilise seul quand il s'agit de
traiter une certaine forme de cancer colorectal qui s'est propagé à
d'autres parties du corps (un cancer colorectal métastatique) et qui
n'a pas répondu à d'autres médicaments anticancéreux spécifiques. Le
panitumumab est un anticorps monoclonal qui reconnaît certaines cellules
cancéreuses et s'y attache. Cette action peut prévenir la croissance et
la division des cellules cancéreuses.) Je le reçois présentement en une heure, mais se donnera en trente minutes si je n'ai pas d'effets secondaires durant le traitement. Ce que j'ai eu lors du premier traitement, soit une toux inopportune et persistante dans le dernier 10 minutes du traitement. Quelques antihistaminiques ont réglés le problème au traitement suivant.
- Donc l’ambiguïté est ?
Je suis heureux, d'un côté, de voir, que je n'ai presque plus d'effets secondaires suite au traitement de "chimio" (apparemment ce n'est pas tout à fait juste d'appeler cela de la chimio). J'avoue que comparer aux deux autres traitements que je recevais c'est beaucoup mieux. Quelques étourdissements et la fameuse fatigue, mais sans plus. Quelques boutons ont commencés à me sortir au visage et ma peau est assez sensible au soleil. Mais finalement en faisant attention de me reposer et ne pas laisser mon surplus d'énergie me jouer des tours, je m'en sors assez bien. Le jour même du traitement je suis très fatigué, mais sans plus, sûrement le résultat de l'anxiété et du temps assez long que prends tout ces processus. Se rendre à Sacré coeur 35-45 minutes, temps d'attente entre 45 et 60 minutes, durée du traitement avec temps de préparation 75 minutes et retour à la maison 45-60 minutes (trafic). Il faut compter un bon trois à quatre heures.
- Et de l'autre côté ?
Tu me devances, impatient ! De l'autre côté, le fait d'avoir si peu d'effets secondaires me dit que le traitement est moins toxique donc moins efficace auprès d'ARNOLD. Le commentaire de l'infirmier lors du premier traitement en dit long. " On est rendu là.' Faut dire que c'est ma troisième ligne de traitement depuis l'arrivée d'ARNOLD. Évidemment j'ai vérifié cette impression auprès de l'oncologue qui me confirme qu'en effet ce traitement agit différemment des autres et a une efficacité amoindri. On est plutôt dans l'entretien avec une espérance de prolongation. Elle a ajouté, à ma demande, que la durée d'efficacité du traitement, dans son expérience, ne dépasse pas six mois. Donc d'un côté, heureux de ne pas être sur le dos pendant la semaine suivant le traitement, mais d'un autre côté conscient que le cancer progresse.
- Ouin qu'adviendra-t-il après le six mois?
Si je suis chanceux je serais éligible pour un essai clinique. Si je suis doublement chanceux cet essai clinique sera efficace et me donnera encore du temps. Sinon le cancer progressera à sa finalité, peut être un autre six mois ou moins, ou plus qui sait.
- Je comprends ton ambiguïté alors. Tu disais que tu faisais face à certains changements qui te causaient de l’ambiguïté... donc il y en a d'autres ?
Oui je change d'hôpital. De Sacré-Coeur où je subis mes traitements depuis plus d'un an et demie, je suis transféré au nouveau Centre de cancérologie de St-Eustache, à deux pas de la maison. D'un côté fort heureux d'être dans du neuf et aussi près de la maison, je coupe mon temps de voyagement de beaucoup, je peux même marcher en quelques minutes. En plus ils n'exigent pas ma présence trente minutes d'avance. D'un autre côté, je quitte l'équipe qui me soigne depuis l'arrivée d'ARNOLD et débute avec une nouvelle équipe avec moins d'expérience. Cela me laisse un peu déstabilisé et sur le qui vive, moi qui est hyper-vigilant sur mes traitements et les erreurs possibles. Comme m'a dit ma nouvelle infirmière au téléphone alors que je lui répétais la liste des rendez-vous qu'elle venait de me donner: "Vous êtes allumés vous." Oui m'dame je suis allumé et déjà j'ai commencé à les mettre au pas en lui disant que je passerais pas une journée complète à l'hôpital en rendez-vous. "Pas moyen de synchronisé tout cela" lui dis-je. " Je ne suis pas à mon premier traitement vous savez." Les négociations ont donc commencé. hahaha.
- Et finalement ?
Vraiment impatient cette nuit ?
- J'aimerais que tu puisses te recoucher un peu avant que Nycole se lève"
Bon d'accord, je termine en nommant une autre ambiguïté, peux conscientisée encore, mais tout de même là. J'aime le fait d'avoir plus d'énergie, de me sentir plus fort, plus présent, moins dans le brouillard. Libre de ces contraintes assommantes. Malgré que je doive dormir les après-midi généralement, je suis capable de faire un peu plus d'activités en avant midi et d'avoir l'impression que je suis là, en fait que je suis tout cours. Je me retrouve d'une certaine façon. Cela me donne encore plus le goût de vivre. Mais le temps file ! C'est comme si la première fois que tu fais l"amour tu apprends que ce sera la dernière fois (j'avais le choix entre une analogie sexuelle ou alimentaire). C'est moche non ? Ce n'est pas la première fois que tu vis, direz-vous ? C'est vrai, mais dans ce contexte c'est tout comme. C'est re-vivre. Voilà j'arrête là en disant haut et fort MERCI LA VIE !
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